(texte manuscrit – 8 août 2020)

—> ilem, livre des préalables, la formule

Pour qu’un récit se fasse, il faut beaucoup de préalables.
Cela nécessite tout un univers où un pareil récitement puisse s’élaborer.

L’univers installé, à l’aide d’un déterminisme précis où des lois physiques élaborent les conditions d’une existence possible, en de multiples façons, les premiers déplacements, quelques différenciations et une mémoire ajoutée quelque part, témoignant qu’il y eût un commencement, et avant lui quelques préalables.
(version : Quand l’univers est installé à l’aide d’un déterminisme précis inconnu de nous, des lois physiques élaborent les conditions d’une existence possible en de multiples façons, suscitant les premiers déplacements et quelques différenciations, une mémoire s’ajoute quelque part, témoignant qu’il y eût un commencement, et avant lui quelques préalables, ainsi que quelques hésitations, des tâtonnements et une résolution…)

(version)
Cela semble satisfaisant,
ajoutons quelques traits à la formule,
mise au propre…

Pour que quelque chose quelque part tente d’élaborer… à la frontière de son monde et d’un autre univers ; ce qu’il établira, ce qu’il abordera, ce qu’il entreprend vers cet inconnu (sans le savoir, invente un monde), sans genre, sans repère, aveugle, il entame cette exploration, elle l’obsède ! (plus tard, saura-t-il la raison de cette obsession ? Pour l’instant, ce monde, il ne le discerne pas [option : règle du jeu, petit déterminisme s’ajoutant])

Pour qu’un univers se réalise…
pour qu’un monde s’y installe…
pour qu’une mémoire persiste…
pour qu’une entité s’y rattache
pour qu’un récit se fasse, il faut beaucoup de préalables.

Cela nécessite tout un univers où un pareil récitement puisse s’élaborer.

Quand l’univers est installé à l’aide d’un déterminisme précis (inconnu de nous, certainement assurément !), où des lois physiques élaborent les conditions d’une existence possible en de multiples façons, les premiers déplacements, quelques différenciations et une mémoire ajoutée quelque part, témoignant qu’il y eût un commencement, et avant lui de multiples préalables.

(version : Quand l’univers est installé à l’aide d’un déterminisme précis inconnu de nous, des lois physiques élaborent les conditions d’une existence possible en de multiples façons, suscitant les premiers déplacements et quelques différenciations, une mémoire s’ajoute quelque part, témoignant qu’il y eût un commencement, et avant lui quelques préalables, ainsi que quelques hésitations, des tâtonnements et une résolution…)

Après cela, il fallut bien inventer, au gré des opportunités d’un hasard condescendant, des choses nouvelles, comme des formes originales, par exemple, puis les agrémenter d’une capacité d’animation pour des déplacements débutants…

(ajouts divers)
Oui, le chemin, oui, le voyage ! Comment voulez-vous que cela puisse se passer autrement ? Tous les êtres ici, sont le résultat de ces premiers déplacements, ils provoquèrent, à chaque fois, des changements à cause des lieux différents, leurs influences sur les nouvelles formes, d’où une adaptation, d’où une transformation : l’animation des formes a engendré cela ! Une multitude de signes ont permis d’en garder une mémoire, ils étaient là pour témoigner des temps passés et pour que l’on puisse probablement y puiser toute la part d’un racontement, une histoire ! La substance d’un gaz, sur cette planète, l’entourant complètement, imitant par cela la lumière, permit des déplacements nouveaux à travers quelques vibrations : ce qu’on appelle la sonorité !

À cause de l’éloignement constant des entités existentielles les unes des autres, des déplacements, favorisant l’éclosion de communautés, de groupes aux apparences identiques, émergea la nécessité de transmettre de nouvelles informations avec des langages différents ; ces derniers s’ajoutèrent à ceux issus d’une biologie des sens ordinaires, le préliminaire de chaque être, ces métabolismes végétatifs que les existences associées, multicellulaires et symbiotiques, holobiontes de formes multiples, ingurgitent sans se soucier ; ces nouveaux langages semblent les conduire à cohabiter dans une surcouche ignorante de ce qui les construit, comme si chacun devait tout réapprendre, et greffer à ceux-ci des informations perdues ou cachées on ne sait comment ; dans ces sonorités langagières, ce fut d’abord des borborygmes, puis des chants imitant cette trouvaille faite par d’autres êtres, précédemment, la voix, la parole, le message sonore diffusé dans l’air du moment ; transportées de la sorte, les nouvelles informations s’accumulent et permettent dans les échanges l’enrichissement d’une mémoire accrue, ajoutent des alertes, des collaborations, des menaces, la guerre ou la symbiose, à cause d’une paix retrouvée, forment la souvenance d’une histoire à commémorer dans des rituels exigeants.
Transmettre par la voix, cette expérience, ce savoir, cette mémoire, de voix en voix, de chant en chant, préserver ainsi un long poème dans la trace sonore : l’idée d’un mythe était née, il racontait toute une histoire à se remémorer.

Il fallut bien tous ces préalables pour que l’on puisse raconter ce récit, au départ, que quelque chose eut l’idée de vous inventer ; ne pensez pas à une quelconque religiosité ni divinité d’un cru douteux, à cette époque, vous n’aviez pas encore été conçus. (l’idée d’un mythe n’était même pas élaborée, il manquait également beaucoup de préalables et notamment quelques êtres à affabuler pour qu’ils y croient et se tranquillisent, sous ce leurre une promesse est mise…)

(Là, tiens, il restait un ch’ti bout de texte en bas du manuscrit…)

Ah, c’est beau la technique !
Tu appuies sur un bouton et ça fait « boum ! »