(parole en marchant – 25 déc. 2016 à 17h39)

—> 3. « singes savants », philosophia vitae : dedans de la vie & désespoir

Contexte : interview dehors lors d’une promenade…
(voir si ajouter ou non les questions ?)

– Alors, que diriez-vous, si nous demeurons bien au-dedans de la vie, pas en dehors ni à côté, nous qui sommes une partie de cette vie, en nous exprimant ainsi, pourquoi devrions-nous critiquer nos agissements, car enfin ce sont les siens ; elle s’égrène en nous, s’insinue en nous, elle nous permet tous les comportements de toutes les manières en somme, que l’on expérimente ; dès lors, à quoi bon maudire, puisque l’on ne peut en sortir ?
– Non, justement, parce que vous possédez le potentiel de cet éveil, il nous aide à réagir d’une autre façon ; comme cette interrogation « à quoi bon ? », finalement, dans tous les cas, ne pouvons-nous pas nous évader de cette situation ; me diriez-vous encore « à quoi bon ? »
– Oui ! Alors, autant mourir. Mais ces êtres qui dans une forme de désespoir, ne se concevant pas d’avenirs, se suicident, ils représentent une expérience du vivant qui s’annihile elle-même, car ceux-là se sentent inutiles, de trop, tout comme d’autres éprouvent l’inverse et veulent accomplir pleinement leur vie !
– Où trouvez-vous une contradiction ? Ne voyons-nous que les faits, la réalité de ce qu’elle engendre, et tous ces possibles qui s’égrènent au fil des jours à travers chaque être ? Chaque être à ce potentiel, du pire au meilleur, tout lui est permis du moment que cela s’insinue dans sa mémoire, dans ses pensées…
– Il va devoir élaborer des choix, aléatoirement, plus ou moins en fonction de son vécu et il ne maîtrise pas grand-chose ; je le crois, j’en deviens de plus en plus sûr, il reste à chaque fois, un libre arbitre qu’il saisira ou non, pour une décision à prendre ; mais dans tout acte, dans tout agissement, vous trouverez la réalisation d’une entité qui ne peut se pérenniser autrement, quoi que l’on fasse, quoi qu’il en soit ; il n’apporte qu’un prolongement dans la multitude des milliards d’existences sur terre, participant lui-même à cette mouvance incommensurable où comme une antenne il agit plus ou moins à son corps défendant, au gré des humeurs qu’il aura à tout moment.
– Que peut-il y changer, que pouvons-nous y accomplir ? Tel devient notre sort, que cela soit bien ou pas, cela n’entre pas en considération, ne veut en fait pas dire grand-chose, c’est la finalité de toute vie ; à croire, que nous soyons les seuls êtres conscients de cette situation me semble constituer aussi un leurre, elle correspond à l’état de chaque être et dans chaque être apparaît une différence, et chaque perception de sa nature, au monde, reste unique.
– Qui vous dit que l’oiseau n’en a pas de conscience, qu’en savez-vous ? Absolument rien ! La grosseur du cerveau ne représente rien de probant en la matière…

(parole en marchant – 25 déc. 2016 à 17h41)

La grosseur du cerveau ne représente que les mécanismes qui l’ont fait grandir ; mais regardez, la considérable, incommensurable capacité qu’il possède par rapport à nous c’est de voler ! Rendez-vous compte, la génétique nous montre qu’ils sont les héritiers directs des dinosaures ; ils n’ont pas disparu, ils se sont adaptés ! Mais l’extinction des plus gros a engendré la légèreté ultime qui permet de planer, aspect absolument impossible pour les diplodocus ; le Ptérodactyle le premier voltigea, puis l’Archéoptéryx ancêtre des oiseaux d’aujourd’hui commença à s’envoler en se délestant (réf. ?).
– Flotter dans les airs ! Mais c’est extraordinaire, c’est de la poésie pure appliquée à la réalité, quel coup de génie suprême a eu la vie pour arriver à cela ; ne vous obnubilez pas à la nécessité de posséder un gros cerveau pour planer au vent et de se cantonner à la contemplation de son propre milieu, radieuse vision ! Celui qui n’a jamais volé ne peut comprendre cela, quand vous observez du ciel la terre qui vous a engendrée, mais c’est fabuleux ! cet extraordinaire-là ce n’est pas les hommes qui l’ont atteint, ils ont seulement copié les oiseaux pour pouvoir les imiter, ajoutant du bruit à travers des avions à moteur au départ, et puis ils ont appris à s’alléger, à jouer avec les vents, mais ils restent toujours trop volumineux pour pouvoir voler d’eux-mêmes ; les volatiles ont su se réduire à la taille satisfaisante, point trop gros ; les plus grands oiseaux survivent au bord des falaises, des montagnes, pour pouvoir s’élancer, ils ne peuvent pas s’élever d’une plaine, il leur faut un précipice pour voir s’y lancer tels le Condor, ou l’Albatros, voilier incommensurable…

(parole en marchant – 25 déc. 2016 à 17h53)

Le désespoir, une invention de la vie ?

– On se tue par désespoir ! Mais qu’est-ce donc ce désespoir ? Une invention que la vie insinue, pour éliminer les êtres en trop, comme celui qui se fait exploser avec sa charge de bombes autour du cou, ou de la ceinture, au milieu d’une foule ? Il extermine par désenchantement et s’anéantit lui-même dans une désillusion de l’existence dans laquelle il ne s’y voit plus d’avenir, peu importe la raison, au bout du compte, éliminant d’autres êtres, qui ne sont, eux, pas forcément désespérés.
– Oui, ce sentiment demeure une invention de la vie pour annihiler les êtres de trop (atteint de folie, de démence, affirmeront les spécialistes) ; vous allez la voir, à force d’engendrer des êtres, cycles que le vivant ne peut empêcher (semble-t-il ?), élargir son propre processus et en concevoir un autre, régulateur (au gré des circonstances), insinue dans nos cervelles cette désillusion qui nous fait arrêter les propagateurs de l’espèce, alors on se tue par manque d’espoir, et c’est la vie qui se tut elle-même ; agis sur une de ses entités pour qu’elle ne progresse pas trop, dans cet engendrement qui n’apporte qu’une stérilité, cette détresse funeste ne résout rien. La mort, cette destruction, s’est volontairement insinuée insidieusement dans notre cervelle ; peu importent les jugements, c’est le cycle du vivant qui s’incruste en nous, nous fait agir de cette manière, nous enlève tout espoir ; peu importe le psychologue, le psychanalyste, ils n’y comprennent rien ! La nature est tout ! (idée d’acceptation, de soumission à ce qui nous dépasse.)

(Regarde au loin l’oiseau qui s’envole, et de quelques coups d’aile, s’éloigne de moi ; il ne veut pas que je voie sa vie s’égrener devant moi, il m’observe percher sur son arbre au lointain là-bas, « va-t-il s’en aller, cet être plein de mauvaises envies et qui nous mitraille ? », ah ! tient un petit chevreuil court au fond du pré, il ne m’a point vue.) (à transposer au pluriel)

– Que dire des rats quand ils sont trop nombreux, qu’ils s’entre-tuent par un simple choix volontaire ? Non ! ils s’étripent par désespoir !
– C’est la vie qui a insinué en eux ce geste régulateur (indique que le milieu n’y suffit plus à les pérenniser…) ; ou alors, si cette crise ne se peut, envisagez l’épidémie, cela revient au même, cet abattement s’est instillé à travers le microbe, la bactérie.
– Je parle du désespoir, ce n’est qu’un mot, mais ce que vous voyez derrière celui-ci, ce que j’en exprime, peu importe le terme employé, nous disons enfin la même chose : la régulation ! elle se produira, elle ignore notre attitude, nos actes, vous obtiendrez fatalement une stabilisation qui limitera les naissances ; aujourd’hui, je l’assène avec une certitude déraisonnable, « concevoir un enfant sans penser à son avenir devient indéfendable ! » L’abstention s’avère plus que souhaitable, en harmonie avec les alertes que nous envoient la nature et du respect de son horizon ; qui de toute façon nous régulera dans son processus imperturbable et souverain…