(parole en marchant – 14 mars 2021 à 13h30) [S]
—> petit chemin
(ajout du 3 juillet 2021, vers 1h)
Dans le son de sa voix, des images, elles fondent, s’écoulent des arbres, des animaux étranges… sa parole est un peu envieillie, il radote sûrement, ou alors c’est l’influence de la forêt et des oiseaux aux chants bizarres, inhabituels, subtils et discrets teintent le racontement d’un récit… indécis ! Il s’est passé quelque chose, que cela se cache dans les sonorités de la narration, les images que forment les sonagrammes en témoignent, saura-t-on les lires convenablement ? C’est un dimanche et un calme serin imprègne la forêt, aucun bruissement de machines par des humains, c’est l’heure tranquille après les repas du midi…
De plus, les spécialistes de l’audition nous rappellent que d’une parole, vous n’en émettez que les sons que vous pouvez entendre, si vous en produisez d’autres, c’est à votre insu (sons incontrôlés) et le sonagramme montre en partie la qualité de votre audition et la tonalité de la voix liée aux filtres qui la conditionne : la consistance de l’air, la pression atmosphérique, les bruits ambiants, les mouvements du vent, votre affect du moment, le ton de votre humeur, notes graves aiguës médiums, l’état physique de votre oreille comme de vos cordes vocales, etc. Tout cela formate le caractère d’une voix, et peu la faire varier très fortement d’un lieu à un autre. Le sonagramme met en image tout cela, il suffit d’apprendre à lire ce métalangage ; comme un roman, il raconte, par-dessus les sons, toute une histoire, un langage supplémentaire ajouté à celui qui fut mémorisé, et offre la possibilité d’une interprétation particulière à travers les réglages de l’outillement permettant de visualiser cela, le sonagraphe issu de la machine informatisée que le robote génère pour votre entendement visuel et sonore ; il donne, au vivant que vous êtes, une nouvelle perception, un autre langage à découvrir…
…
—> durée : 6’49
Ah ! Les chamailleries des hommes…
… qui s’accusent mutuellement de se haïr, dans l’incapacité de supporter la différence de l’autre ou la différence du discours (de l’autre), discours qui peuvent cohabiter sans heurt forcément, (à) ostraciser, mot savant, l’autre ! comme étant le sujet de leurs discordes, de leurs comportements (désapprouvés réciproquement)…
Oh, ne prendre position sur aucun des avis, surtout pas ! la connerie ambiante sévit, laissez-la se diffuser, elle sera un jour tellement répandu, qu’elle ne pourra que s’atténuer et disparaître d’elle-même, remplacée par une autre, ou par quelques raisons éparses venant par là, c’est tout ce que vous aurez…
Surtout ne pas nommer !
Eh, ce récit, disent-ils, est bien eh eh… dénommé ?
De ne pas nommer les choses (humaines, dans le récit, découle de la peur d’un engagement) car vous prendriez parti (pour l’un ou l’autre), il importe de vous mettre à l’écart ?
Certainement, sinon, ah, vous aurez deux camps adverses : ceux qui vous soutiennent et ceux qui vous détestent. Je préfère (quoi) être, sois adulé par tous, sois détesté par tous, et de créer une scission, c’est absurde ! (être ignoré, serait peut-être préférable)… L’incompréhension demeure, chaque égo sublimé veut avoir raison sur l’autre, c’est (ce sont) des problèmes d’égo tout ça, je laisse couler… Euh… perdre beaucoup de temps, d’énergie pour des considérations « homéostatiques » (de sombres régulations biologiques de la bête).
L’être n’arrive pas à se réguler, donc il faut qu’il trouve un coupable !
Eh, qu’il (et s’il) essaye de s’analyser, il verra bien, de l’absurdité de certains points de vue, je le sais bien, moi qui ne fais qu’analyser tout le temps, moi ou les autres, d’ailleurs, hein, la connerie surgit (parfois) là où l’on ne l’attend pas, au creux de vous-même, au creux des autres, partout. Le vivant n’est pas indemne, il est englué dans une bêtise permanente dont il essaye de se défaire, il n’est pas une évolution de quelques milliards d’années qui n’a pas inventé d’armes… d’armes pour se défendre de sa propre aliénation, elle a les arguments, la vie ! Eh, il faut les lui laisser, le temps de se réguler et d’éliminer les tares qui la gangrènent ; elles sont bien identifiées, croyez-moi, même si le mot (l’expression) « croyez-moi », (elle) devrait se taire quand j’entends l’oiseau…
4’43 (divers chants d’oiseaux se répondant calmement, bruit du vent…)
5’52
Ne serait-ce pas le Pinson des arbres, que vous avez entendus là ?
Je crois bien, oui !
C’est le printemps qui s’amène, il dit (le Pinson) « je suis là, qui veux de moi, qui veux de moi ? », il cherche une poulette !
Oh !
Oui… L’idée est là !
sonagrammes audiométriques :
…
(parole en marchant – 14 mars 2021 à 14h00)
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—> durée : 3’54
(mémorisation des sonorités perturbée par le vent vers 2’00, aucun chant d’oiseaux, le sonagramme reproduit les mêmes bizarreries du précédent ?)
Au sujet de ces harmoniques curieuses, surgissant entre les discours, où l’on soupçonna d’abord quelques allergies faisant résonner quelques éléments de la corde vocale (des cordes vocales) (snif), une analyse profonde et très sérieuse, nous envoya vers d’autres éléments tout à fait symptomatiques de l’habillement, l’accoutrement du promeneur. En effet (snif), certaines chaussures faisant des « crouic crouic » étonnant tout autant, ne peuvent que s’ajouter à la sonorité ambiante ; mais aussi, le glissement des bras le long des habillements de coton ou synthétiques, surtout synthétiques, peut provoquer ce genre d’harmoniques de glissement ; quand la courbe (du sonagramme) monte, le bras avance, quand la courbe descend, le bras revient en arrière, cela indique le mouvement, et l’effet de glissement constaté qui ne peut être perçu (vu la hauteur de l’harmonique en fréquence) que par une oreille déjà affinée aguerrie à ce genre d’écoute ; une oreille quasi parfaite l’entendrait parfaitement, car le microphone de la machine enregistreuse, lui, l’a tout à fait entendue, lui !
(le vent perturbe la mémorisation)
Lui, que son oreille dépasse l’entendement de la nôtre, il est évident qu’il ne pouvait que percevoir cela. L’énigme est en partie levée, le dossier quasiment clos, il n’y a qu’à déterminer le détail de l’habillement ou de la chaussure incriminée, c’est affaire de détail…
(pourtant, le diagnostic premier s’avérera cependant exact, il s’agit bien des bruits harmoniques d’une respiration asthmatique, d’autres sonagrammes confirmeront le symptôme)
…
(parole en marchant – 14 mars 2021 à 14h06) [S]
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—> durée : 15’41
Voulez-vous ce ressassement quand nous disions… vous disiez plutôt, vous !, que votre « moi » ne vous intéresse guère, et que le « moi » des autres pas mieux ?
C’est à peu près ça, « moi » m’indiffère ; il est abordé quand il entre en interaction avec les faits et les agissements constatés, dans une critique profonde, souvent d’une… comment dire ? Une manière d’enfoncer le clou, sur ce qui craint, sur ce qui gêne, sur ce qui est nauséabond souvent ; le « moi » de soi, eh eh, et le moins des autres, effectivement, est une gangrène, souvent mal maîtrisée, surabondant à travers quelques égos tout autant non maîtrisés, on va dans des dérives effectivement nauséabondes. Eh, je ne m’étendrai guère là-dessus, puisque du discours, à ce sujet, il en a été exprimé bien des fois, quelques nuances, que je ne… n’ai pas… n’ai plus envie de ressasser ici, que devrions-nous ajouter ? L’oiseau va me le dire !
1’51 (on entend le gazouillement enjoué d’un oiseau, puis d’autres au loin… sa gaieté apparente dépeint-elle sur les passants)
3’24
Que vous ont-ils dit, les oiseaux ?
Oh, je vous laisse traduire, chacun y entendra ce qu’il voudra. Là où nous marcherons, les bruits s’atténuent effectivement, il suffit de (le) constater autour de vous, cet empilement de bois découpés (abattus) est désolant pour tous, ici ! Sauf pour les massacreurs, ceux qui découpèrent inconsidérément ces… ces plantes ligneuses…
4’04 (un oiseau rouspète d’ailleurs, son nid a été détruit avec sa nichée, il revendique, mais personne ne l’écoute, il vous chierait bien dessus, mais il est poli !)
… on ne sait où, on va importer (exporter), apporter leur tronc pour quelques découpements supplémentaires, quelques boiseries effectuées (travaillées) que l’on va vous retourner, bonnes pour un achat (de placards) ou un brûlement secondaire dans des foyers partout sur la terre ? Cette mascarade ne plaît pas du tout aux gens de la forêt. Chacun de leurs chants me le fait savoir, indirectement, dans l’intonation, l’intonation de leur voix, à eux… Suffit de savoir écouter et d’être suffisamment ouvert à toute opportunité d’un entendement qui ne vous est pas commun, puisque c’est le leur que vous entendez là. Voilà où se situe le véritable discours, qu’il faudrait avoir, ici, toujours, tout le temps, à l’écoute des gens, des habitants d’ici ; cesser de nous écouter nous (entre nous), comme nous disions tout à l’heure, notre « moi » superflu, où l’on ne parle que de soi. Ici, l’on ne parle que d’eux, eux, les habitants de la forêt, qui communique avec les habitants de vous-même (vos colocataires, vos microbes) et vous, entre les deux, entre ces deux mondes, où l’infiniment petit vous submerge, (il) vous habite, dans des cohabitations que vous ignorez la plupart du temps, puisque vous n’en avez guère conscience souvent ; votre discours, évidemment, dans ces considérations-là, ne peut pas être le même, il est différent, il se méfie à (de) ce qu’il dit ; il y a peut-être quelques égarements qu’il faut sans cesse corriger, à l’écoute du calme, soudain ici ?
Pourquoi ce calme ?
Ah, c’est que l’on vous écoute ! Ce que vous pouvez bien dire interpelle plus d’un, ici ! Des milliards d’individus pressentent vos vibrations, celles de vos pas, l’écrasement que vous faites de la terre (snif), de ces êtres infimes que vous écrabouillez à chaque pas. Des sonorités ensuite, émises, des senteurs (venues) de vous, et des émanations de tous les êtres de la forêt que vous respirez sans vous en apercevoir… Tout ce monde-là interfère avec vous, sans que vous le sachiez forcément, évidemment ! Euh… vous n’êtes pas très prédisposé à le percevoir cela, c’est un problème d’écoute de l’en dehors de soi, très important. Il faut savoir, ici, savoir sortir du cadre même de sa propre espèce, de sa propre hégémonie, vous évader du leurre qui nous masque une réalité, le leurre de votre construction, de vos gènes, qui vous orientent ici ou là et où vous y succombez sans autre… aucune forme d’autres procès, s’il y avait procès à faire (à prononcer) contre ceux qui vous ont permis de naître…
Quelle est cette machine cachée derrière… aah… derrière un arbre, un petit automate, un robote hydraulique fait pour compléter le découpement des arbres ; on ne le montre (expose) pas à la vindicte populaire, c’est une arme précieuse… elle risquerait d’être dépouillée, la machine, de tous ses attributs (si elle était exposée en pleine rue).
Le chemin est désagréable, boueux, dans une gadoue que vous devez franchir, marquée (accentuée) par les traces des roues exubérantes des machines découpeuses. Les décombres qu’elles laissent sont affligeants ; on a beau pester, eh… vous pestez dans le vent !
Effectivement, il passe par moments, il promène votre voix ; elle vacille, rebondie sur quelques bois encore debout, et puis s’évapore, oubliée à jamais… mais que la forêt entend, elle se demande, se pose des questions sur ce que vous faites là, oh, elle n’attend pas que vous continuiez à découper les arbres, non…
11’25 (les oiseaux tout autour lancent des alertes ; l’un d’eux, plus apeuré que les autres, prévient avec son « tituite » sans cesse répété, il dit qu’il a souffert et que les hommes s’en foutent, il s’éloigne peu à peu, écœuré…)
12’38
Au loin, dans la tranchée, au travers du bois, que la machine a faite, la tranchée, deux cents mètres environ de moi, la machine découpeuse, énorme truc aux roues d’un mètre de large à peu près ; elle est laissée là, bizarrement, ils la cachent plus, mais ils vont reprendre leur travail dès lundi, c’est sûr, vu la fraîcheur des découpes…
À chaque fois que l’on passe ici, la désolation s’amplifie, devient de plus en plus grande ; on s’offusque encore plus, on ne sait comment s’y prendre. Notre discours devient morose, on ne peut avoir de gaieté dans un pareil décombre, c’est impossible, impossible !
Et les alertes que vous entendirent (entendîtes) tout à l’heure, ce n’était que les vindictes des oiseaux, les témoins de la scène…
Effectivement, ils étaient là ! Ils y vivent tout le jour et la nuit, ici, ils savent, eux ! Ils n’ont pas de secrets à cacher, puisqu’ils vous en parlent, à leur manière ; ils vous disent « voilà comment cela se passa… » (il suffit de traduire).
14’55 (au loin, dans les airs, un aéroplane puissant, laisse entendre les réactions de ses moteurs dans une rumeur détestable, ajoute à la désolation de la scène…)
Leur humeur témoigne de votre présence et des dégâts que vos congénères ont réalisés ici, voilà !
Triste humeur en effet ? Eh, tout le long, là, déjà, sur trois quatre cents mètres, des découpes, des découpes, tout le temps, on s’enfonce dans le bois, on l’éclaircit (jusqu’au jour où tout sera fini, quand il n’y aura plus rien à tronçonner)…
…
sonorités :
(à 14h24) [S]
…
(à 14h33) [S]
…
sonagrammes audiométriques :