(texte manuscrit – autour du 5 août 2020)

—> [philosophia vitae] ou [ajoutements] de l’auteur et du scribe : récit charnière inclassable… (à relier)
—>  du scribe, absorber, manger, recracher, ou digérer, banale fonction de vivant…

« Que pouvais-je raconter de plus, que pouvais-je raconter de moins ? » Se disait le scribe de ce racontement ; était-ce une anticipation ou la révélation d’un fait ignoré ? Nul ne savait où les ramifications d’un tel robote furent développées, et ce qu’il fallait y trouver : la vérité d’une histoire affabulée, la réalité d’une information en cours de divulgation ? Le scribe n’en sut jamais rien…

(ajout électronisé du 7 août 2020 à 13h45)
Le scribe ne sait pas faire autrement, il est pris au piège, quoi qu’il fasse ; toujours revient une prosodie presque archaïque, elle l’assaille, lui demande des comptes, un compte rendu justement, ajoute sans cesse à son écriture une note supplémentaire indéfaisable ; alors il laisse filer, ne résiste plus, procrastine de moins en moins, tente de manger peu jusqu’à l’abstinence si possible, une résistance devient impossible. Plus il laisse entrer ce discours sans l’amoindrir ni le falsifier, plus il s’aperçoit de sa cohérence propre, son obstination à remonter les sources d’un cheminement naguère parcouru par tous les ancêtres. Quoi qu’il fasse, un moment arrive ce discours à la recherche d’une trace inconnue à retrouver. Il n’y pense pas, cela vient, quoi qu’ils fassent, disions-nous, comment se prétendre auteur d’un tel récitement quand il vous éclaire de sa clarté évidente, on n’est que scribe à cet instant, pas autre chose, on n’en est pas plus diminué ni augmenté d’un savoir de plus. Il ne cesse de s’étonner de la réaction de son corps au moment de ses écritures, il semble bien que ceux qui l’habitent organisent la réussite de « ce travail de vauriens », se dit-il. Il voudrait qu’on en finisse une bonne fois pour toutes, que la narration se tarisse s’arrête subrepticement sans jamais reprendre, il voudrait que cela sorte de sa tête définitivement, une bonne fois pour toutes, et qu’on y revienne plus, il voudrait tant ! Mais ce moment n’arrive décidément pas, il « doit » terminer l’ouvrage qui lui est demandé ; il a peur des représailles en cas d’abandon, alors il n’abandonne pas, il obéit, fait le niais ou l’imbécile, dis des bêtises quand la narration ne le traverse pas, il s’occupe négligemment à des choses subalternes, effectue quelques travaux d’aménagement, la peinture d’un mur en blanc, bouche quelques trous avec les restes d’un mortier usagé, s’amuse à quelques éclairements nouveaux dans les passages qu’il a restaurés, expérimente une nouvelle lumière plus économique, ajoute des gadgets, des boutons pour allumer et éteindre l’éclairage ainsi restauré. Des occupations secondaires et facultatives, dans tout cela, pour uniquement apaiser une petite homéostasie, éviter d’éventuelles contrariétés venues des extérieurs, pouvant l’agacer assurément dans des travaux supplémentaires, un emploiement pour une rémunération de misère et survivre dans sa cahute toute pourrie ; c’est ce qu’il dit, mais n’en croyez rien, malgré quelques fissures par-ci par-là, il arrive à survivre suffisamment au-dedans, dans un confort acceptable, comme si on l’avait préparé à une plus grande disponibilité insidieusement préparée à son insu pour qu’il puisse, quand les moments d’une grande traversée arrivent, abandonner tout le reste et s’adonner à ces écritures presque maudites, tout de suite, quand elles arrivent, pour ne rien oublier, le moins possible ; « ce serait sacrilège d’oublier la moindre traversée, je dois transcrire vite ce qui me traverse, j’ai peur d’un oubli ! »
Est-ce le scribe qui ajoute ces lignes, ceux qui l’habitent, ceux qui le traversent, la logique d’un plan de fabrique, ou un déterminisme ambigu avec des relents d’une faillite continue ? Y a-t-il un témoin de la scène ? Il n’y en a pas ! Il n’est pas seul, malgré qu’il croie l’être, il est bien trop habité par ceux-là, les habitants de lui et ceux autour, tout près, la plupart du temps invisibles, mais bien là ; les plus gros seraient cette Mouche qu’il va bientôt écraser, parce qu’elle l’agace, cette Sauterelle trop curieuse qu’il va déplacer hors du logis, avec précaution, parce qu’il a des principes éthiques (les Mouches n’en font pas partie), ou ce Cloporte (qu’il laisse tranquille, celui) caché dans un interstice, en haut du mur, près de la fenêtre ; non, il n’est pas seul, loin de là. C’est peut-être eux, tous ceux-là déjà cités (et les oubliés), de ce qui le traverse, ils en ont certainement une part non négligeable ? Voilà qu’il se met à faire de la littérature avec ces phrases aux rimes approximatives ; n’en croyez rien, ce n’est qu’un vent qui passe, laissez-le passer, et après, vous verrez bien ce qu’il en reste ?
Alors, qui les dicte ces récits ? Ce scribe dédoublé et qui ne cesse de se regarder écrire comme un clone de sa structure, à la charnière entre deux mondes, le sien et l’invisible, mais le traverse pourtant, il se pose cette question, tout le temps…

(texte manuscrit – 6 août 2020 à 1h15)

—> [considérations philosophiques] [philosophia vitae] monde de vivants

Ce que ne comprenaient pas les hommes, c’était que la vie s’ingéniait en eux à tout moment, et elle ne distingue aucun d’eux particulièrement. Toutes leurs sciences, leurs philosophies, leurs arts, leurs marasmes et leurs guerres, n’est qu’une expression de cette même vivacité qu’apporte le vivant à chacun d’eux. La science, les mécanicités des industries, l’art sacralisé et les religiosités sont autant de manifestations du vivant en eux ; chaque être en est l’expression, et leurs agissements en font partie. Ils font partie de ce mécanisme animé au même titre que les autres. Qu’il le veuille ou non, ils sont reliés aux mêmes exigences de ce monde. Le savoir des hommes n’est qu’un savoir du vivant lui-même, ajouté aux autres savoirs, ceux des autres êtres. Les hominidéens ne sont pas en dehors ni à côté du règne vivant, ils en font partie quoiqu’il fasse, au même titre que les autres formes qui les entourent et les habitent. Ils n’en sont qu’une partie de ce monde animé, on ne peut dissocier leur cité, leur maisonnée, du milieu où elles sont placées, elles font partie du même espace planétaire. On n’échappe pas à ce qui nous permet d’exister. Le moindre de nos déplacements hors de la planète sera un déplacement du vivant, avec tout ce que cela oblige et nécessite. Tout est lié, la forme hominidéenne n’est qu’un montage de multiples êtres, et ils dépendent étroitement des conditions d’existence des autres formes en eux et autour d’eux. Leurs liens sont pareillement historiques et nécessaires « ici et maintenant » pour assurer la survie de chacun, notre histoire est commune aux autres et il y a trop de dépendance pour que l’on puisse les ignorer totalement.

(texte manuscrit – 6 août 2020 vers 23h, complété le lendemain vers 10h du matin)

—> [considérations philosophiques] affects

Cette autre attitude de la morale telle que les hominiens l’entendent, si un être quelconque éprouve des affects analogues à eux, ils en éprouvent de la compassion jusqu’à le considérer comme un des leurs, les envoyant dans une sorte d’anthropomorphisme dégénéré ; au contraire, si l’être en question se comporte d’une manière qui ne peut être confondue avec un hominien, l’affect est amoindri et devient distancié (notons toutefois que ce comportement directement issu d’une régulation homéostatique du vivant, il est partagé par la plupart des êtres du genre Animalia très certainement ; pour les autres, il prend des formes adaptées à ce qu’ils sont évidemment).
L’affect doit correspondre au code de l’espèce pour qu’ils s’y reconnaissent et les protègent. À qui leur ressemble, de la compassion, à qui s’en éloigne, presque du dédain : voilà où nous mènent ces débordements de l’affect, issus d’une homéostasie saturée qui ne permet plus de réguler sereinement les êtres soumis à ce diktat biologique bien naturel ; et cela d’autant plus, si les êtres sont dispersés en dehors de leur milieu évolutif habituel.
À vouloir bouleverser les habitats de chacun, ceux développés au fil du temps, cela perturbe les équilibres, évidemment. La vivacité des êtres est programmée pour qu’il tente de retrouver cet équilibre perdu, toujours ! Une obstination caractéristique du vivant. Là, l’homéostasie de chacun joue son rôle. Nous pourrions constater ceci, que l’adaptabilité de chaque être est toujours lente, elle nécessite du temps, le temps d’apprendre à connaître le milieu où l’on vit ; la connaissance acquise vous fera réagir en fonction de ce que vous êtes, un prédateur ou une proie, un herbivore, un omnivore, un carnivore ; les capacités données à chaque être du vivant sont des expérimentations précaires à la recherche d’un équilibre, une symbiose, presque impossible à établir, toujours sur une corde raide, un fil ténu, fragile. L’excès des uns sera compensé par la réaction des autres dans la mesure de leurs capacités. Si cet excès ne peut être contré, on le voit bien, le déséquilibre sera si grand qu’il engendrera toujours une régulation plus large : cette attitude sous-jacente nous semble correspondre à un déterminisme archaïque fondamental ou le vivant tente de se préserver de lui-même, ou, si ce n’est pas le cas, un déterminisme encore plus grand agit dans ce sens ; une information apportant les éléments d’un comportement adapté à une évolution possible, un devenir envisageable, pour tenter de survivre ! (ces phénomènes sont simples)
La teneur d’un affect est étroitement liée au mode d’existence des êtres. Chacun éprouve les affects adaptés à son milieu pour survivre, c’est un échange permanent de réactions croisées entre tous les êtres et leur milieu, une manière de survivre en s’adaptant par nécessité, si les événements du lieu nous en laissent le temps : ce cheminement a besoin d’une inertie suffisante, elle ne peut se satisfaire de changement trop rapide, surtout quand l’adaptabilité en favorise quelques-uns au détriment de la majorité, cette solution ne peut être viable à long terme ; la souvenance, l’histoire des êtres sur cette planète nous montre, si l’on prend le temps de la lire, que cela a toujours amené un chaos, un déluge. L’étonnement nous viendrait inévitablement après, longtemps après : constater toujours cette volonté du vivant à se régénérer après de tels cataclysmes, se régénérer dans une diversité toujours plus large, comme pour tenter d’explorer d’autres voies pour contrer l’arrivée inévitable de prochains drames, trouver la force par l’entremise de cette diversité folle, de résister au temps qui érode les climats et les gens de cette planète ; qu’il y ait suffisamment de diversité pour pouvoir se régénérer et apprendre des informations laissées par les ancêtres, tous les ancêtres (depuis le début) ! La génétique propre de chacun témoigne de cet ouvrage, en effet, en la lisant, vous avez tout un pan de votre histoire qui s’égrène devant vous, le seul souci ne sera dans ce cas que d’apprendre à le lire.
Toutes les sciences des hominiens résultent, à une moindre mesure, de la science plus large du vivant. Il faut comprendre qu’il s’agit d’une part de ce vivant, instruit par une tentation effrénée de comprendre les fondements de son existence, c’est cela une science. Qui serait l’initiateur de cette volonté ? Certainement pas, a priori, la volonté de l’être lui-même : une inspiration fugitive l’a instruit pour qu’il éprouve le besoin de cette volonté d’apprendre de lui-même. Un code sous-jacent provoque un déterminisme probablement très ancien, la part d’une génétique, la part immatérielle de ce plan de fabrique, bâtisseur, il lance des perspectives vers de possibles lendemains, une survie durable, d’où l’espoir de quelques-uns à tenter de convaincre les autres qu’il faut changer, toujours (s’adapter), c’est cela « survivre ! »

(texte manuscrit – 12 août 2020 à 9h55)

—> [considérations philosophiques] mythes de nous

Redite
Interview au sujet d’un mythe
Interview autour d’un mythe
Interview d’un mythe
Cet émerveillement de nous-mêmes, la façon dont nous sommes construits, comme si nous étions les inventeurs de nous-mêmes, les inventeurs de notre forme…
cette flatterie constante au sujet de la grosseur de notre cerveau et de notre domination (toute relative).
Tout ça, dans l’oubli systématique de ce qui précède, du milieu où l’on vit, et des autres formes en nous et hors de nous ; bref, ce parti l’on existe ! Comble de l’ironie, nous croyons le monde « à nous ! »
Tout cela représente une bien grande vanité, un mythe entretenu pour ne pas sombrer… à cause de notre réelle fragilité (qu’il faut masquer à tout prix). Alors, flattons-nous au lieu d’avouer à soi-même toute la vérité (elle serait bien trop crue, de révéler en quelque sorte que nous sommes les pantins d’une expérience en devenir, avec ses réussites, avec ses échecs…).

(texte manuscrit – 18 août 2020 à 23h30)

—> [du robote à la chose] limite des machines ?

Nous ne pourrons (tels que nous sommes) jamais inventer une entité à l’égal de nous-mêmes (idem à ce qui nous a créé), puisque nous ne sommes en rien les inventeurs de ce que nous sommes. Seul le vivant, dans son entièreté, est capable d’accomplir cette tâche, il le fait depuis des milliards d’ans, et nous, eucaryotes hominidéens, holobionte de surcroît, nous ne sommes qu’une émergence outilleuse du vivant, une espèce douée pour cette tâche. Alors, quel est cet égarement à vouloir outiller le vivant de robotes idem à notre corps ? Ça n’existe pas, ça n’existera pas ! Pourquoi le vivant reproduirait-il ainsi ce qu’il a déjà réalisé avec nous ? Nous ne sommes pas des « dieux », seulement des apprentis sorciers en quelque sorte, mais cette croyance nous agite, elle fait partie du leurre ambiant. Non, notre tâche est plus subtile, elle outille le vivant à d’autres fins et nous n’en sommes pas encore véritablement conscients, trop « bêtes » pour cela, trop imparfaits, à cause de certains aspects (maintes fois déjà abordé précédemment dans d’autres récitements, ceux qui nous traversèrent, évidemment). Mais cela peut s’améliorer au fil du temps, bien entendu ; le processus est en cours, il nous dépasse, on ne nous dit pas tout !
Pour qui vous prenez-vous ?
Oh ! Sans le savoir, nous construisons les instruments de notre propre domination, pas de notre domination à nous, celle sur les autres vivants autour de nous, non, ce serait plutôt l’inverse ! Cela a toujours été l’inverse ! Le vivant en nous nous construit, nous entretien est nourri au même titre que tout être sur cette planète. Cela a toujours été. De domination ponctuelle (apparente) d’une espèce, n’est que temporaire (un opportunisme momentané les a fait émerger, mais jamais rien ne dure continuellement), elle sera régulée comme cela s’est toujours réalisé, avec à chaque fois (les preuves sont sous nos yeux), un apprentissage du vivant et une diversification accrue au fil du temps…
Notre temporalité est bien trop brève, et puis aussi, il faut bien l’admettre, comme chacune des formes vivantes (principalement, les formes complexes, tels les eucaryotes), elles sont habitées par une multitude d’êtres primaires, primordiaux, procaryotiques, sans eux nous ne sommes rien !
Nous n’existons que par eux, et nous sommes leurs instruments, leur outillement, au même titre que le ver de terre, très habité, lui aussi. Oui ! Tout ne nous est pas dit, d’ailleurs c’est impossible, cette maîtrise qui serait de tout savoir, de la création des choses et du vivant.
Pour qui vous prenez-vous ?
Voilà ! Maintenant, va te coucher, tu as assez écrit sur ça, on ne te dira plus rien aujourd’hui. Demain, tu apprendras encore un peu de plus (ce qui te viendra inopinément en tête, pas plus), tu pourras lever le voile légèrement sans plus, sur cette réalité qui t’anime et t’intrigue tant, toi le petit holobionte local ! Allez, va ! Couche-toi !
Demain ? Votre déterminisme est trop étroit, il ne représente qu’une partie infime de ceux plus globaux de ce monde (de multiples informations diffuses, ne sont comprises que sporadiquement, dans l’ignorance souvent, d’autres pas forcément plus probantes ni plus clair ; une perception inaudible, un éloignement nous en détache, c’est courant.)…

(texte manuscrit – 19 août 2020 vers 14h)

—> [considérations philosophiques] éveilles

Ceci serait à lire comme un discours donné au sein d’une assemblée d’holobiontes hominidéens, risible attroupement d’une communauté de façade, à prétendre unir les nations…

Au début, nous nous croyions au centre du monde, nous croyions être au cœur de celui-ci, en être son âme pensante proche d’un dieu créateur, nous étions enfants, fils ou filles de lui, ce dieu inventé pour la cause, la nôtre !
Notre éveil à ce monde ne cesse de restreindre notre importance. C’est comme une naissance, au début l’enfant se voit au centre, en grandissant il découvre qu’il n’est pas seul et son habitat plus vaste qu’il le croyait au début. Plus nous découvrons le monde, plus la planète où nous vivons nous apparaît petite, esseulée au milieu d’un univers si vaste qu’il devient impossible d’en dénombrer ses multiples consistances, la multitude de ces formes, comme de la limite de son étendue ; ne reste qu’une trace laissée à cet instant où l’on dit encore ceci.
S’apercevoir, au bout du compte, de notre formidable insignifiance, notre regard maintenant averti et renseigné de tout ce qui nous entoure, comme de ceux qui nous habitent, noyés dans la multitude des entités de ce monde. Notre arrogance, notre vanité, à nous « croire » les plus intelligents de tous en est fortement ébranlée ; l’évidence nous montre nos erreurs, nos ignorances, face à une réalité à accepter.
« Une expérience en cours » nous serions, outilleurs nous devenons, pris dans le rebondissement d’une opportunité qu’a saisie le vivant en nous.
Nous disions « le vivant en nous », oui, c’est cela ! Nous ne sommes pas un, mais une multitude, sans cesse influencée par nos cohabitants comme de nos extérieures, congénères ou entité de toute forme, le souffle du cosmos nous traverse tous ; tout cela baigne dans une idée qui depuis quelques milliards d’ans anime nos évolutions successives, à nous les vivants de cette planète. Nous ne maîtrisons pas grand-chose, si ce n’est de le savoir dorénavant, l’esprit devenu plus modeste, humble et réaliste, nous le devrions, bien sûr que cela est possible ! Notre ego est à surpasser, certains d’entre nous en abusent à outrance, ils pourrissent la vie de la plupart d’entre nous, avec ce fric inventé, leurs dictatures, ces guerres à n’en plus finir…
Que devrait-on accomplir face à ces défaillances du corps et de l’esprit, rien, ou beaucoup trop, avec maladresse, avec audace, avec un peu d’espoir, celui de s’en sortir indemne suffisamment pour pouvoir y joindre un rêve ou deux à nos espérances sans vertu.
L’opacité de ce discours n’amoindrira pas la voracité de ceux qui nous tuent à petit feu corrompu.
(version : L’opacité de ce discours n’amoindrira pas la voracité de ce qui nous tue, par un petit feu corrompu.)

(texte manuscrit – 21 août 2020 à 7h35)

—> [philosophia vitae] des choses extraterrestres

Vous parlez d’extraterrestres, mais à quel moment peut-on parler de cela ? Tout, ce qui nous bâtit, comme cette planète où nous sévissons, la moindre particule, ici, est d’origine extraterrestre (la terre ne s’est pas inventée d’elle-même) ; la constitution de chacune des particules nous composant fut amalgamée au creux des étoiles ; la terre elle-même est d’origine extraterrestre, cette dernière est bombardée de météorites, de rayonnements divers, l’extraterralité et donc toute relative, dans ce cas. Ce n’est qu’une question de temporalité (à savoir à quel moment l’on parle, au passé, au présent, au futur ?). La question serait : « à partir de quel moment une chose devient-elle terrestre ? » Au bout de combien de temps ? Tout n’est qu’histoire de convention. Le cosmos échange en permanence des particules d’un endroit à un autre, tout est toujours en mouvement ! (C’est ce que nous voyons, observons, constatons…)
Donc, enfin, si nous raisonnons bien, l’extraterralité ne veut pas dire grand-chose : nous sommes bien trop traversés d’innombrables choses (comme des choses qui nous construisent), l’influence cosmique sans être forcément perçu consciemment, est permanente. La localité (du lieu où nous habitons) s’avère donc bien sommaire, le terme devient précaire et insuffisant, le monde est extra-mouvant, et la Terre, un lieu visité sans cesse (traversé sans cesse) ! Vous voyez bien, un des sens essentiels, la vue, nous le montre, toute cette lumière qui vous vient, du soleil, des étoiles, est extraterrestre évidemment, c’est permanent, continuel le reflet, la réverbération de celle-ci sur toute chose. Des réverbérances des corps aux luminescences venues des étoiles, les rayonnements n’ont pas de limites, de territoire, et la localité des choses devient toute relative ; notre astre en mouvance, lui aussi, se déplace dans un vide apparent qui n’est pas tout à fait vide, sans cesse traversé ; l’espace ne cesse de nous abandonner des scories insoupçonnées que l’on arrive parfois à détecter. Tout cela influence la moindre existence et la relie à un espace sans dimension véritable, tout devient relatif ; même si nos sciences tentent d’en définir les règles, au fur et à mesure que l’on découvre des réalités, dès que nous pensons avoir compris le monde, il nous dévoile à un moment ou un autre des aspects insoupçonnés hier, non, nous n’avions pas tout compris ! La complexité n’a pas d’échelle et chaque particule élémentaire semble représenter tout un monde en soi, tout aussi complexe que l’univers qui l’absorbe, l’univers lui-même, contenu dans une particule élémentaire plus vaste que lui-même, et ainsi de suite (c’est une hypothèse que l’on peut concevoir)…
L’infini se retrouve, en effet, dans cette façon d’appréhender les choses, non pas dans ces distances, uniquement, mais aussi avec les échelles (de l’infiniment petit à l’infiniment grand), toute chose contenant un univers sans dimension propre (autres que les conventions que nous y avons mises pour aider notre compréhension imparfaite), sans limites. La lumière serait, dans ce cas, un rayonnement limité à l’espace qu’ils traversent, et comme cet espace ne cesse de s’étendre à cause de ce rayonnement en perpétuel échappement, l’espace entre les choses s’agrandit, l’univers par conséquent, aussi ; rien ne semble limiter cette échappée ? La stabilité n’est que temporaire et non permanente, à un moment ou un autre, une rupture entraîne un éclatement, une brisure, une faille, comblé par ce qui vient de le rompre (à cause de ce qui vient de le rompre).
Nous sommes évidemment, soumis à ces changements. Un régime autoritaire finira toujours, un jour, par se rompre, l’usure l’évidera, il ne pourra résister en permanence, il n’en a pas les moyens, la volonté de ceux qui le maintiennent sera elle aussi rompue dans une entropie inexorablement obstinée, elle aura toujours le dernier mot, il faudra bien s’en faire une, de raison !

(ajout, vers 14h)
« La panspermie est une hypothèse, apparue au cours de l’Antiquité, selon laquelle l’origine des organismes vivants sur Terre serait une “contamination” extraterrestre… »
Si l’on considère tout ce qui a été décrit plus haut, à quel moment estime-t-on que toutes les briques formant la Terre ne sont plus « extraterrestres » ? Bien qu’elles soient composées d’une myriade d’éléments qui se sont amalgamés dans le cosmos pour former le Système solaire, toutes les planètes, les corps célestes gravitant autour de ce même Soleil, lui-même issu d’une ou plusieurs étoiles disparues aujourd’hui. La Terre a hérité de ces astres précurseurs, puisque tous les atomes et particules le constituant en sont issus. On a découvert dans les restes de météorites récemment tombées sur terre, des acides aminés, des purines et des pyrimidines… des briques du vivant que l’on retrouve dans les vies terrestres, alors ? Cette exclusivité « terrestre » du vivant apparaît bien mal en point. Le temps nous enlève toute pertinence au mot « extraterrestre », il est erroné, réducteur et temporellement faux ! (comme la plupart des mots, d’ailleurs.)

(ajout 31 août à 11h)
Les choses sont dans cette mouvance perpétuelle où localement se constituent des entités, astres, biologie animée, sachant que cet état ne sera que temporaire, le lieu, la localité en question, l’astre terrestre sera englouti par son étoile, si l’on en croit les éruditions du moment, celles de ceux ayant observé le ciel, eux aussi ne dureront qu’un temps…

(texte manuscrit – 31 août 2020 à 13h40)

—> [considérations philosophiques] charognes

À propos de ces vies que l’on écrase par inadvertance sur les routes sans le savoir, ou avec dédain, la plupart les laissent sans s’excuser pour si peu, ne pas s’arrêter ou rien dire, rapidement, passer à côté ou dessus une dernière fois ; elles deviennent bouillies, disséquées par les charognards de tout passage ou sous les roues de nos véhicules, si vite maculées d’un sang pourtant idem (semblable) au nôtre…
Même, certains d’entre nous avouent ne pas s’arrêter, même pour un des leurs, abattus dans le noir, s’ils roulent dessus (par inadvertance) et se dépêchent de fuir, la peur de représailles souvent imaginaires, ils n’ont plus le temps ni l’attention des autres ni même des leurs. Tu crèves seul avec la charogne, qui elle, ne t’oublie jamais, elle te nettoie, et toi ainsi, tu disparais.