(texte électronisé – 12 mars 2022 vers 13h20)
Ah, jour différent, quand j’ouvre la bouche, ça fait « chiiuuu ! » au creux de la tête !
Déjà qu’une sérénade chuinteuse sévit en permanence au-dedans d’elle et varie tout le temps, stéréophoniquement ! Évidemment ! Du « chuichuichuichui… » à pas lent, sur la gauche, et des « fliuuuuiffliuuuo… » sans cesse fluctuant, sur la droite, la symphonique orchestration prend ses aises à tout moment en ajoutant des « chuuuu » à chaque mouvement… De quoi devrais-je me plaindre, je suis « musical » tout le temps !
Pas même une pause, c’est « chuichuichuichui… », ou « fliuuuuiffliuuuo… », sous les « chiiuuu » nouveaux, aux « chuuuu » du moindre avancement ; voyez l’orchestre, il ne joue que pour moi, égoïstement, voilà ! L’on devrait être content avec tant de bruissements, est-ce une musique ? Non, sans façon ! Je plane par-dessus les chuintements sur un mode « perso », assidûment ! Aucun droit à la folie, cela ajouterait encore du bruit au bruit. Alors, malgré tout, force qui fait plier mes genoux, assis, d’un ton guilleret doux, je tente avec l’aide d’une main voyageuse, une évasion, en inscrivant d’autres récits, à ceux de ce souci ; la rumeur de mes synapses bruyantes invente par-dessus eux, un vagabondage distrayant, comme une sorte de sonorité interne, en « opposition de phase », disent les savants, afin d’annihiler cette symphonique érudition non désirée, dans ce corps très encombré ; ça vocifère une révolution où je m’y perds sans solution…