(adaptation du texte original - 11 juin 2011 19h12)

—> 5. « ajoutements », tragicomédies, acouphènes

Imparfait
(journal imparfait)

enfance
adolescence
adulte
vieillesse
enfin

Oreille

Et puis il y eut ce jour où d’en d’intenses travaux, son oreille gauche perdit de l’ouïe. Un mal nouveau s’incruste, il faut opérer, il n’entendra plus jamais de celle-là, ne reste qu’un souffle lancinant et continu que la fatigue augmente et qui pulse avec les bruits.
La perception sera dorénavant monophonique et la provenance sonore indéterminée.

Cette nuit, le souffle insondable qui suinte de son oreille absente l’inonde et fatigue sa trogne
en regardant ce film sur l’holocauste sa vigueur en a pris un coup
« chacun s’arrange à sauver sa pomme comme il peut »
la morale de cette histoire c’est cela
et les sacrifices ne servent à rien si personne n’est là pour les raconter
il se dit cela dans un aparté

le souffle monte dans le silence cela va le rendre fou
c’est sa conscience qui l’interroge, qui le sonde, qui le menace
qu’a-t-il fait que lui reste-t-il à faire ?
de tout cela il ne sait et le saurât-il un jour ?

l’immonde pourtant lointain lui fait rendre misère
et il rentre dans une pauvreté qui l’atterre
faut-il vivre le martyr ? il ne croit pas à cela !
il s’invente une histoire, il est très impressionnable ?
pourtant au fond de lui une force indéterminée guide ses pas
serait-il ce pion que l’on avance dans la nuit
des égarés et des gens ont fuit et lui oh luxe inouï
il s’insurge dans un confortable petit lit
ivresse des temps la dèche devient une richesse sa folie

oh attaquez ! la pente est douce et il sombre lentement
sa peine est indolore et ses fruits stériles
le froid gel dehors, des idées veulent l’y mettre
pour en finir encore
vous êtes pénible le souffle le gêne toujours

la fatigue est lente sournoise et prudente
ce nerf de l’oreille à gauche n’aboutit plus à rien
son cerveau n’admet toujours pas cette perte de lien !

vous vous foutez de sa gueule, son sort ne me va pas bien
il est dans un profond désarroi
sa vie n’a que peu d’importance
et il ne veut pas de plainte ni geindre
aucun apitoiement aucune accusation

étranger à ce monde toujours il a été
cette sensation ? aux premiers temps de l’enfance il en a pris conscience
dans un songe inaltérable jusqu’à maintenant
cette forte et présente substance
à son esprit a toute son essence

que faut-il donc qu’il extirpe de ce corps mal fichu ?
la bébête question philosophique profonde
la quéquette toute rétrécie devant la justice qui se prononce
au nom des hommes au nom de non ! des non sans nom !
il abrutit sa pauvre carcasse qui de partout peu à peu se casse

oh risibles accents dans le ton que faut-il y mettre ?
il a de pénibles impressions ou faut-il se soumettre ?
plaît-il à la vie encore que lui-même ait oublié de naître
auberge des milles ruses sa tête oh sa tête quel jeu tu lui prêtes ?

un souvenir de café glauque dans une gare au petit matin
la fraîche odeur des rails et des huiles chaudes du train
le crissement des roues sur le fer, le remuement des corps
dans les wagons en goguette entre les aiguillages font des vaguelettes

souviens-toi ces aubes où sa jeunesse espérait des lendemains
à l’accueil enchanteur et à ces aisances que l’on dit valables !

oh martyr des ombres ce soir il a trop mangé
le ventre tout boursouflé, la panse tout encombrée
faite vomir tous ces apartés ! qu’on lui apporte de quoi digéré !
faite la fête à son estomac qu’il intestine la rampe
vers ces mûrs fracas merdeux sur le trône honteux

à sa hampe pousse un noir désir fait de crampe faite de lampe
à l’éclairage nerveux froid et chasseur d’yeux sa honte douce
la gloire lasse attend d’un pessimisme hautain sa joie revenir et s’abattre
sur des entre-faits à l’avenir incertain et douteux

doutez-vous qu’il doute ? sans doute !
il devrait s’en foutre et passer outre
outre outre,
mais que lui laisseriez-vous ? des biens qui vous dégoûtent ?

(version 2 texte original - 7 nov. 2011 07h59)

Ce souffle insondable qui suinte de mon oreille absente
m’inonde et fatigue ma trogne
il monte dans le silence cela va me rendre fou
c’est ma conscience qui m’interroge, qui me sonde, qui me menace
qu’ai-je fait que me reste-t-il à faire ?
De tout cela je ne sais et saurais-je un jour ?

Alors
je m’invente une histoire,
je suis très impressionnable !
pourtant au fond de moi une force indéterminée guide mes pas
serais-je ce pion que l’on avance dans la nuit
des égarés et des gens ont fuit et moi oh luxe inouï
je m’insurge dans un confortable petit lit
ivresse des temps ma dèche devient une richesse ma folie

oh attaquez ! ma pente est douce et je sombre lentement
ma peine est indolore et mes fruits stériles
le froid gêne dehors des idées veulent m’y mettre
pour en finir encore
vous êtes pénible le souffle me gêne toujours

La fatigue est lente sournoise et prudente
ce nerf de l’oreille à gauche n’aboutit plus à rien
mon cerveau n’admet toujours pas cette perte de lien !

vous vous foutez de ma gueule, mon sort ne me va pas bien
je suis dans un profond désarroi
ma vie n’a que peu d’importance
et je ne veux pas de plainte ni geindre
aucun apitoiement aucune accusation
dans un songe inaltérable jusqu’à maintenant
cette forte et présente substance
à mon esprit à toute son essence

Que faut-il donc que j’extirpe de ce corps mal fichu ?
La bébête question philosophique profonde
la quéquette toute rétrécie devant la justice qui se prononce
au nom des hommes au nom de non ! des non sans nom !
j’abrutis ma pauvre carcasse qui de partout peu à peu se casse

Oh risibles accents dans le ton que faut-il y mettre ?
J’ai de pénibles impressions ou faut-il se soumettre ?
Plaît-il à la vie encore que moi-même j’ai oublié de naître
auberge des milles ruses ma tête oh ma tête quel jeu tu me prêtes ?

un souvenir de café glauque dans une gare au petit matin
la fraîche odeur des rails et des huiles chaudes du train
le crissement des roues sur le fer, le remuement des corps
dans les wagons en goguette
entre les aiguillages font des vaguelettes

Souviens-toi ces aubes où ma jeunesse espérait des lendemains
à l’accueil enchanteur et à ces aisances que l’on dit valables !

Oh martyr des ombres ce soir j’ai trop mangé
j’ai le ventre tout boursouflé j’ai la panse toute encombrée
faite vomir tous ces apartés qu’on m’apporte de quoi digéré !
faite la fête à mon estomac qu’il intestine la rampe
vers ces mûrs fracas merdeux sur le trône honteux
(a été ajouté dans roman)

à ma hampe pousse un noir désir fait de crampe faite de lampe
à l’éclairage nerveux froid et chasseur d’yeux ma honte douce
ma gloire lasse attend d’un pessimisme hautain ma joie revenir et s’abattre
sur mes entre-faits à l’avenir incertain et douteux

Doutez-vous que je doute ? Sans doute !
je devrais m’en foutre et passé outre
outre outre
que me laisserez-vous des biens qui vous dégoûte