(parole en marchant - 24 janv. 2018 à 16h15)

—> 2. « petit chemin » :

(original)
Cette forêt ne sera plus paisible comme avant, c’est le début du chaos, et (l’on) il le voit bien, ils y ont mis, au-dedans, un tourment qui ne s’en ira pas de sitôt ; lui qui voulait s’en évader de ce tourment-là, justement, dévasté, il voit que dans sa forêt, ils l’ont apporté aussi, c’est donc bien le tourment des hommes qu’il voit au-dedans de celle-ci, le voilà donc désemparé ; où sont donc les quelques parcelles de cette forêt non (encore) dévastée, où surgissent comme une beauté quelques bois morts (encore debout), subsistance des temps anciens qui montre encore le galbe de leurs branches dénudées ; ces bois que l’on ne coupa point parce qu’ils étaient déjà morts (éteints) le jour où l’on décida (d’abattre) leurs congénères à côté, encore vivants ; au-dedans d’elle, ne subsistent (dorénavant) que d’infimes êtres, ceux qui préludèrent à la vie, ces micro-organismes, géniteurs de tout, il leur faudra donc recommencer comme il y a des millions d’années, ils suscitèrent tout ce qui devint plus grand, ils recommenceront dorénavant, c’est bien malheureux, le monde change par la connerie de quelques-uns… aidée par la connerie de quelques-uns, pas les plus grands, les plus délétères, c’est certain !

(version)
Cette forêt ne sera plus paisible comme avant, c’est le début du chaos, et on le voit bien, ils y ont mis à l’intérieur un tourment, qui ne s’en ira pas de sitôt, lui qui voulait s’y évader au-dedans d’elle à travers tous ses chemins, par tous les temps, fuir une détresse, la sienne, justement ; découragé, il constate que dans celle-ci, ils ont apporté aussi la leur, c’est donc bien le désastre des hommes qu’il observe dans ce vieux boisement, le voilà profondément désemparé ; que reste-t-il des quelques parcelles non encore dévastées, où surgissent comme une beauté quelques bois morts toujours debout, réminiscence des temps anciens qui montre davantage le galbe à cause de leurs branches dénudées ; ces bois que l’on ne coupera point parce qu’ils sont apparemment éteints, il maudit le jour où l’on décida d’abattre leurs congénères à côté, provisoirement vivant maintenant… bientôt au-dedans d’elle ne subsistera inévitablement que d’infimes êtres, ceux qui préludèrent à la vie, ces micro-organismes géniteurs de tout ; ils devront recommencer la tâche… il y a des millions d’années, ils suscitèrent tout ce qui devint plus gros qu’eux, ils renouvelleront précipitamment les lieux, c’est bien malheureux ; le monde change aidé par la connerie de quelques-uns, par les plus décadents, les plus délétères, c’est certain !

(parole en marchant - 24 janv. 2018 à 16h30)

Entendez cet oiseau, il chante son désolement (sa désolation), « tou toutioutidé », je sens dans son intonation un ton désabusé des hommes, son cri est une alerte… il dit « mais que font-ils, que font-ils ? Regarder mon nid tout dévasté, ils ont ignoré tout de moi ! Moi je ne les ai pas ignorés, je les ai vus au loin dévaster ma coucherie… »

de 1’43 à 2’11, pendant 28 s, le chant de la Grive draine (Turdus viscivorus) :
« tou toutioutidé tou toutioudidé », son chant nous apparaît triste dans ce
moment morne de l’hiver ; la Grive est un peu éloignée, la machine
enregistreuse n’a perçu que les harmoniques principales entre 2 kHz et 4 kHz.

Vue audiométrique du sonagramme :