(parole en marchant - 7 janv. 2018 à 17h03)

—> 2. « petit chemin » :

Après le choc !
(après la dévastation du petit chemin magique)

Légers mouvements des branches, du haut des cimes des arbres sans feuilles, l’hiver, une légère brise donne des remuements infimes harmonieux, un vent passant d’un branchage à l’autre, que c’est joli dans ce ciel finissant, dans un calme éblouissant, et ce petit hêtre trop près du chemin avec sa si belle ramure toute fière ; quand décideront-ils de l’arracher, ces idiots d’humains, je n’en sais trop rien…
(prendre en photo le petit arbre mignon sur la souche de son ancêtre

(parole en marchant - 7 janv. 2018 à 17h14)

—> (après le choc ; ressassements)

censure robotique : le scribe parle trop de lui !

Quand je suis arrivé dans ce gentil hameau, non loin de celui de mon enfance où mon père est né, j’y ai trouvé une fermette abandonnée que l’on racheta ; dans ce bourg de quatre maisons, auprès d’une forêt déjà familière depuis longtemps, elle était vraiment bien située ; tout autour, c’était des pâturages, aucune culture dans un léger vallon grouillant de sources, et la forêt toute proche accolée au village, on avait aménagé depuis longtemps au croisement des allées, des bancs publics, des bancs pour s’asseoir après une ballade, au moment d’une étape, de beaux bancs en bois avec des tables pour se restaurer, avec des boîtes à ordures régulièrement relevées ; la promenade semblait agréable, on coupait encore le bois avec parcimonie, sans trop le dévaster, en laissant le temps de pousser à l’arbre… Voyez comment l’on parle de cet « élevage » d’une forêt, où réside notre respect de ce milieu.

Maintenant, cela est terminé depuis bien longtemps, les bancs furent enlevés et les tables aussi, les coupes d’arbres s’accélérèrent et cette année et l’année dernière, le pâturage devint un champ contaminé par des produits herbicides, puis de pesticides, régicides de tout poil, un agriculteur inconscient les déposa pour la culture de son maïs ; tout autour du village, afin de réunir les parcelles de champs séparés par des haies, composées d’arbres ancestraux, des châtaigniers, de vieux chênes d’un ou deux siècles, il les coupa expressément, ça ressemble dorénavant à un désert, je ne sais plus quoi dire… Je reste au cœur de cette bêtise, moi-même endoctriné, j’en ai pareillement abattu sans aucun plaisir quelques-uns des arbres dans le terrain de ma maison, j’ai déjà des regrets que la haie qui faisait face aux champs nous l’ayons rasée pour voir l’horizon du pré, ce fut une grosse erreur ! Pourquoi ? Avait-on bu ? Pourquoi avait-on eu l’idée de couper ces arbres, pour favoriser de la lumière au jardin ; c’était stupide ! Le comble, ce fut dans ma promenade où je découvris dans le bois, mon petit chemin si agréable où je me promenais, dévasté par les roues énormes de la machine, celle qui tronçonnait les arbres, avec un dédain complet des êtres qui furent abattus, des êtres qui furent ainsi saucissonnés, des petits arbres mêmes pas centenaires ; pourquoi les coupent-ils si tôt, pour le rendement grégaire de la rentabilité ; osez donc voir ce qu’elle essaime votre rentabilité, vous devenez esclave de cette notion !

Je hais la finance, je hais vos frics, je hais cette persistance à sans cesse détruire, s’approprier le milieu… Devrions-nous plutôt apprendre à vivre dans une symbiose en respectant les règles vivantes (harmonies vivantes), bien que nous apparaissions vivants nous-mêmes, serions-nous atteints d’une certaine folie, d’une inconscience, d’une irréalité, d’un manque de réaction ; toute mon existence, j’ai cherché à réagir, il m’a toujours semblé me tromper de voie, clamant ma colère maladroitement, mais avec l’âge elle est devenue profonde, mûrement préparée, elle ne lâchera pas de bombes, rassurez-vous ; elle ne s’exprimera qu’à travers ces quelques écrits que je laisserai, pour affirmer mon dédain et ma honte d’appartenir à cette espèce, que l’on dit humaine, j’ai vraiment honte de moi, honte de ce que nous sommes et peut-être aussi de la vie…

(Maintenant le petit chemin magique au fond des bois, n’existe plus, les zommes l’ont détruit ; dedans ils n’y ont rien vu, aucun bûcheron n’a semblé en extase avant qu’un arbre ne soit rompu, voilà bien un métier délétère : demeurer inconscient de ce que l’on coupe ! Moi-même, je n’ai pas eu cette prescience de la coupe intelligente, je suis aussi un grand ignorant !)

(Maintenant le petit chemin magique au fond des bois, n’existe plus, les zommes l’ont en grande partie détruit ; dedans ils n’y ont rien vu, aucun bûcheron n’a semblé en questionnement avant qu’un arbre ne soit rompu, voilà bien un métier délétère à demeurer insouciant de ce que l’on abat, ils n’ont pas eu cette prescience de la coupe intelligente, se considèrent-ils aussi comme de grands ignorants ?)

Fin de petit chemin magique

—> (rendre plus neutre pour le livre)
—> (établir une version plus personnelle pour lettre locale)