(parole en marchant – 8 déc. 2017 à 17h57)
—> ironie
Mais alors, de votre histoire, si vous ne la racontez pas à la manière des zommes, comment voulez-vous qu’on la comprenne ?
— Mais, c’est un peu exprès, pour qu’on la comprenne d’une nouvelle manière en somme ; il ne s’agit pas de parcourir les sentiers battus mille fois battus non ! L’on vous raconte… nous essayons du moins, un autre parcours, un autre biais ; ne plus décrire à la façon des zommes, sans cesse bouleverser votre entendement, nous essayons cela, seulement !
Mais nous n’y comprendrons plus rien ?
— Mais si ! vous comprendrez !… Vous comprendrez autrement, différemment, comment mûrissent les pommes !
Eh ben, le pommier il fait mûrir les pommes…
— En êtes-vous si sûr que la pomme vienne que du pommier ?
Ah ! c’est une réalité que je ne peux contester.
— Eh bien, nous nous la contestons !
Qui, comment ça quoi vous ?
— Ben nous, la narration, les mots nous nous assemblons et vous racontons qu’en somme, de toute pomme, n’apparaît pas au bout forcément un pommier ; d’autres entités pondent des pommes !
Aaah ! Vous inventez donc : une affabulation, un artifice, une chimère, une combinaison ou une comédie, une fabulation, une fantaisie, ou la feinte, pas une fiction, une fumisterie, une histoire avec une drôle d’idée, une invention, une irréalité ; mieux… une légende, un gros mensonge, ou un rêve, un roman, c’est banal, ou alors une saga, un songe, un mythe ?
— Non, vous en faites un peu trop ; je disais quoi ? Oui ! Pomme : c’est un mot qui désigne une forme à peu près ronde, plus ou moins aplatie, qui, d’un bout contient une queue, un arbre au bout de celui-là, le fruit a des pépins ; on appelle cela une pomme ! Mais à propos de la pomme, en existe de maintes apparences, des protubérances… qu’on nomme végétal, qui…
Vous vous embrouillez ?
— Oui je suppose !
Faudrait recommencer l’histoire, je pense que vous cafouillez…
— Oui je crois ! Reprenons… nous disions donc à propos des pommes…
Ne cafouillez plus s’il vous plaît, nous nous y perdons ?
— Oui !
Reformulez !
— Oui nous parlions à propos des pommes…
Oui vous l’avez déjà raconté ! Allez-y avancer…
— Des pommes, elles arrivent au bout de la tige, dans le prolongement il s’y trouve un arbre qui prend racine et pond un jour des pommes !
Oui cela est clair, nous le savons, mais votre histoire, elle manque d’originalité ; vous disiez auparavant, des pommes, que l’on n’en rencontrait pas que sur les pommiers, d’autres plantes en pondraient, c’est ça ?
— Effectivement, mais je m’y perds, vous m’avez repris maintes fois et je m’embrouille, je n’ai plus vingt ans, c’est ça le problème !
Vous voilà une vieille narration ?
— On invente, on invente, et on s’y noie, à force de narrer, peut-être de trop vouloir faire varier la chose ?
Oui ! C’est possible, vous varier trop ! Parfois une petite constance dans le dénouement, dans un aboutissement, elle serait la bienvenue ?
— C’est possible…
Alors vous disiez ?
— Euh ! Je n’y reviendrai plus, j’ai perdu le fil, et à mon âge, de pommes je n’en ai plus ; comment pouvons-nous finir sans pommes ?