(parole en marchant - 7 oct. 2017 à 19h09)

—> ironie

Là, plus avant, sur le chemin, une biche s’inquiète, « qu’est-ce qui s’en vient par-devant ? », puis soudain le pet de l’homme la fait fuir, un de ces prouts insistants, celui d’une marche réparatrice au creux de la forêt, occasionne un bien à tous, ce pet libérateur, facétieux, honteux pour certains, mais c’est la nature enfin ! Qu’y trouvez-vous de méprisant, à prouter régulièrement, c’est un assainissement de votre corps, s’il se trouble de gaz digestifs à évacuer, indirectement, par la protubérance adéquate ? Oh ! Ne vous esclaffez pas dans un orgueil péteux et saugrenu à vouloir s’offusquer de cette parole disconvenue, loin de la bourgeoise où l’on ne parle peu de ces choses-là… Ben si pourtant, c’est la nature ! Le prout devient salutaire, je vous l’assure ! Proutez donc quand vous coincez du Q, cela vous libérera l’esprit, c’est bienvenu…

Ne vous en vexez pas de la bien-disance ainsi entretenue volontairement, et elle s’amuse de votre renfrognement à ne pas percevoir la flatulence de manière banale et débridée ; ménagez-vous à des attroupements et d’un geste amical, dans un discours ponctuez-le d’un quelconque pet anal, à défaut d’un rot rédhibitoire qui vous amènerait quelques relents d’un ail absorbé hier au soir, et dont les vapeurs digestives vous remontent à la gorge ; osez puer du cul, comme l’on pratiquait au temps jadis où on ne lavait pas l’orifice aussi souvent qu’aujourd’hui ; la vie semble ainsi élaborée, vous ne pouvez enlever ces orifices ou ces senteurs, ces ébruitements, ils font partie de votre être, toujours l’on pua à travers ces souffles gazeux, n’y voyez rien là de révolutionnaire ; à ne pas désirer paraître comme elle nous a fait, la nature, à tant souhaiter nous en écarter, croyons-nous notre humanité au-dessus de tout ? Quel orgueil bien méprisant de se considérer supérieur de vouloir mettre les autres en dessous, ne nous situons-nous pas plutôt au-dedans de celle-ci, englobés totalement ; il nous montre dans ces digestions interminables des processus se perpétuant, et qu’un gaz doit s’évacuer, c’est une loi physique inébranlable, tout à fait raisonnable et naturelle, à ne pas contredire, mais laisser faire ; c’est de la sorte que vont les choses, ne vous étonnez de rien… Que vous émettiez des puanteurs, c’est que la machinerie fonctionne enfin, votre tube digestif assimile et le pancréas lui envoie les saveurs nécessaires à la dissolution indispensable.

Et si l’on n’y prend garde de trop absorber d’aliments inconcevables à la nutrition détestable, vous obtiendrez un dysfonctionnement, devenu par moment délétère ; nous devrions, de ces aliments, nous en défaire, car ils vous tueront un peu plus vite à petit feu ; ne vaudrait-il pas mieux se nourrir des choses d’une terre la plus saine possible, la plus proche de ce que réclame votre corps ; laissez donc l’instinct opérer, il est votre meilleur guide, souvent, à moins de s’égarer, à manger quelques graines, des poisons abandonnés par la nature, inconnu des ignorants, qu’ils s’en éprennent et puis meurent après, enfin, dans de désagréables dérangements… Laissez faire, cela vous apprendra ! C’est comme le gamin ébloui devant des petits piments, des Capsicum, où ses fruits tenus devenus écarlates et mûrs sont comme le parement merveilleux d’un arbre lumineux ; ces frêles pointes d’un rouge vif éclatant tentent l’âme qui ne sait pas encore ce qu’avoir la bouche en feu veut dire ; c’est là que l’on mange quelques-unes de ces fructuosités apparaissant délicieuses et au bout de quelques minutes celle-ci nous emporte dans des démangeaisons impossibles ; et par ignorance toujours on s’engorge d’une eau du robinet qui amplifie la douleur buccale, on ne peut s’en dépêtrer, avaler quelques mies de pain aurait pourtant suffi pour déglutir et adoucir cette violence faite à votre ouverture… Ce sont des épreuves qui nous apprennent, pour la prochaine fois du petit Capsicum il devra toucher les fruits avec délicatesse et les ajouter dans des plats avec parcimonie et expérimentation, après avoir étudié les effets de ces condiments ténus, dans ce qu’ils apporteraient aux mangements successifs que vous absorberez ; ne pas en abuser, comme en toute chose, trouver là le juste équilibre, c’est facile, laissez agir vos instincts… Laissez-les donc réagir vos instincts, ils répondront avant vous, avant votre raison ; accordez à votre génétique qu’elle vous amène à de bonnes résolutions qu’un empoisonnement ne saurait réparer sans une discipline adéquate et indispensable à votre survie, s’il en est une, gardez cela à l’esprit, enfin !