—> 2. « petit chemin » :
(parole en marchant – 29 févr. 2016 à 17h15)
Voici l’entrée de ce petit chemin magique, j’y presse mes pas et avance d’une allure énergique sur le sentier à peine tracé, recouvert par les feuilles, quelque peu boulversé par des précédents, hier et avant-hier.
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(parole en marchant – 29 févr. 2016 à 17h28)
Petit chemin magique au fond des bois, nous arrivons dans l’allée qui serpente un peu partout, aux abords du bois, d’un côté des champs aux labours incongrus, de l’autre, des feuillaisons tombées autour des arbres, des hivers et des pancartes où s’écrivent des textes en forme d’avertissement :
« Entrées z’interdites », « Chasse Gardéeee », « Propriété Privéeee », « Entrer, ne le faite pas ! », par ce bon soleil, les choses à la tête, un oiseau cri, « Attention, attention ! homme par ici s’en venant », cela chahute dans le bois, une biche passe, la harde aussi et le silence parfume l’air ambiant, sur les calottes des arbres désunies, dégarnis, où bientôt, au printemps mi haut, surgiront les bourgeons de l’année et les nouvelles feuillaisons.
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(parole en marchant – 29 févr. 2016 à 17h36)
J’arrive ici, au passage formellement défendu, où s’affiche un gros panneau rouge encore ; il annonce : « Entrée très, très interdite ! Chasse fortement gardée ! Ne rentrez pas, sinon prenez garde aux préjudices » ; une barrière de bois abattus bouche le passage, des barbelés et des ardoises cassées, vous arrête devant un terrible sentier ; en face, une étendue d’eau, ou peut-être la source d’une mare, une « mare au diable », propice aux superstitions dans ce pays… y pousse quelques petites plantes aquatiques et grouille en son fond, des espèces inconnues, nées du malin peut-être ; le chemin serpente fortement, monte et descend doucement ; un ciel toujours bleu où le soleil va bientôt disparaitre, il m’éblouit encore un peu, de ses rayons, à travers les branches nues de la saison ; le sol est asséché, l’eau s’est imbibée dans les feuilles tombées à terre, me donne une allée presque nettoyée, tout un symbole qui se mêle à la terre, ce qui adoucit le chemin, et quelques caillasses, puis des brindilles, aussi, font craquer sous mes pas, les bruits sommaires d’une avancée dans les bois ; je passe au-dessous d’un édifice de (ou six) branches incurvées l’une vers l’autre, sujettes à toutes sortes d’ambiance, de rêverie des hommes, de présages et de contes, des fables ; ils ont marché ici avec ces engins (ou zinzin) à moteur aux grosses roues caoutchoutées pour accomplir des broums broums bizarres, là où le silence s’avère nécessaire comme une forme de respect envers la nature ; non, ils émettent des bruits terribles, et ça les amuse, je tempête ! Plus loin, de grandes traces de tracteur en forme de chevrons, puis des marques sur les arbres, des chiffres indiquant les parcelles, ces zones, peinture de carrés blancs qui laissent encore voir l’écorce en dessous… On descend ; ici la mousse s’active et prépare ces spores et des lierres commencent à monter sur les troncs, le vent n’a pas assez dit la journée, c’est qu’il fait froid et c’est tant mieux ; les hommes restent au logis, m’y laissant errer dans ce petit chemin charmant.
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(parole en marchant – 29 févr. 2016 à 17h38)
—> (beaucoup de vent, décryptage difficile)
Encore de (ces) fameux panneaux, rôdent : « fortement privés ! Chasse hautement gardée ! Propriété, très immensément privée ! »
Au loin, des détritus, des carcasses, des plâtrages (usagés, déversés là), des détritus au sol… Ici commencent les zones boueuses… Une route au-dessus d’un filon droit où l’eau ne s’assèche jamais, il faut marcher méticuleusement (snif), avec un bâton pour ne pas tomber (snif)… La route est au milieu d’une source, quelle idée (snif), cela fait un passage, un guet ; un arbre est tombé, il semble me faire obstacle, on peut l’enjamber facilement (snif) ; je passe, et dans un virage (snif), un chemin (de travers s’ouvre à moi) où des hommes jadis, ont construits (snif) une vieille voie de chemin de fer qui n’existe plus, mais dont le passage (laissé) est devenu (avec le temps), magique !