(texte original - 6 déc. 2016 01h36)
—> atome crochu
Je ne veux pas paraitre désobligeant, mais vous avez absorbé un atome qui m’a habité il y a cinq ans et que j’ai reconnu tout de suite, tellement sa ferveur à la manigance d’une explosion de joie ne cesse de s’enfuir de lui et que partout où il lui irait, je le distinguerais de tous ; tant le rire qu’il suscite s’avère idéalisable à souhait.
J’aurais bien voulu le garder auprès de moi, mais il est tombé par mégarde, au bout d’une peau morte, sur le dos d’un chien qui quémandait de moi une caresse de contentement, de celle que l’on entraperçoit avant qu’il n’aboie. Ce tout petit corpuscule, quand il vivait au fond de moi, il m’envoyait maintes suggestions d’une aube violette, la couleur de ses envies, j’aurais bien voulu le voir tomber sur cette fleur qui porte éminemment ce même nom, une Viola reichenbachiana ; cela l’aurait contenté amplement et cette inflorescence en aurait été sûrement magnifiée, mais tant pis. Alors, s’il vous plaît, ne le malmenez pas trop, apprenez à le garder auprès de vos souhaits pour qu’il s’éprenne de vous ; si vous saviez ? Mais non, vous ne pouviez pas, c’est justement, ce manque de joie que vous aviez auparavant ; maintenant, je le vois bien, il a éclipsé vos anciennes allures ; admettez-le enfin, vous riiez dorénavant, cette charmante expression qui nous montre toutes vos dents.