(parole en marchant - 30 sept. 2017 à 17h48)

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Dans l’anticipation d’un avenir probable : des êtres du futur, extraterrestre ou autre effectuent une promenade, dans des parcs où l’on entrepose les restes d’une humanité déchue ; ils la regardent comme des visiteurs dans un zoo, observent les animaux mis dans les enclos ou des cages, et notent leurs attitudes ; l’on voit aussi des hommes, cigare au bec, avec des paquets de papiers, cela ressemble à ce qu’on appelait jadis des sortes de billets de banque, monnayer des transactions entre les humains du lieu, ces mœurs économiques où ils n’arrivaient pas à s’en départir ; cela faisait rire les passants, ajoutons tous les clichés de leurs manières exacerbées dans des postures outrancières, des destructions et des guerres ; un mâle rempli de testostérone, épuisé il n’en pouvait plus, de massacrer ou de dominer, voilà ce qu’il devint la plupart du temps ; puisqu’il ne voulut obtempérer ni échapper ni résister à ses désirs de parvenu, aboyer avec la meute, la horde, et par là, dans sa dictature minuscule, créer le désordre, l’emmerdante villégiature de celui qui le subit.

Cette espèce, raconte-t-on, déchue, montrée en vitrine ici, n’a pas su se défaire de ses tiques, ces manies les ont perdues ; ils reproduisaient systématiquement les attitudes qui les ont égarées, comme une entité qui tourne en boucle n’arrive plus à évoluer ; où vous voyez toutes leurs tares exhiber dans une décrépitude désolante, dans ce parc pourtant isolé, où ils bâtissent leurs maisons, ou leur technologie soi-disant avancée, soi-disant supérieure ne révélait qu’une adaptation mal cousue au monde, une expression trop décalée des possibilités offertes par l’existence, ils n’ont pu s’harmoniser avec les transformations permanentes, entrer en symbiose, comme le réalise si bien une forêt ; leur espèce s’est sclérosée, et peu à peu s’en trouvait non pas éradiquée, mais mise à l’écart, dans les faits par les actions d’un vivant exigeant ; alors, comment procéda-t-il pour les déposséder de cette émergence surannée ? l’histoire ne le dit pas exactement, mais on sait toutefois que ce fut assez violent ; ces humanoïdes devinrent une sorte d’êtres indigents et exprimaient l’emmerdante occupation des sols qu’ils bouleversaient, sans un égard vis-à-vis des autres êtres, n’ayant de considération que pour eux-mêmes ; cela, à la longue, leur donna une réputation tellement détestable, à force tous les êtres se liguèrent contre eux, afin de les envoyer paître en dehors des limites estimées supportables pour la survie normale de chacun ; ne plus sentir sans cesse derrière eux cet être opiniâtre, avec son désir de toujours vouloir dominer autrui.

C’est une façon de voir, mais votre interprétation me semble erronée ; la vie a déjà produit à maintes reprises plusieurs de ces êtres dans ses explorations (du territoire occupé), dans sa diversification (naguère) ; quand une espèce se propage un peu trop, elle a tendance à asservir les êtres plus faibles autour d’elle sans forcément s’en rendre compte ; mais, certains hommes s’en aperçurent malgré tout, mais demeurant minoritaire, ils ne purent agir de façon à accorder leurs violons avec les autres vivants, c’était trop tard, et arriva ce que vous constatez maintenant : leur existence mise à part, dans des réserves ; non qu’on les accapare, on les encercle pour qu’ils n’en sortent pas, on les embarricade de barrières invisibles, mais impénétrables (infranchissables) qui les isolent du reste du monde, et à force d’expériences, à voir jusqu’où une lignée aussi délétère peut en venir à s’autodétruire elle-même ; certains diront que c’était d’un comique, c’était là le hic ! C’était hélas ! le hic de trop !