(texte ⁇ initial - 9 déc. 2016 à 11h02)

İl İpanadrega est endormi

Mais ils n’arrivent pas vraiment, c’est un lit blanc qui le porte, un doux rêve le transporte, une fatigue l’a endormie irrémédiablement. Nul ne sait si ce songe représente une réalité, mais cette pensée a le mérite d’exister, et puis cela n’a aucune extrême importance.

Et c’est là que cela devient drolatique, plusieurs arrivées veulent prendre les devants et aucune n’y parvient précisément.

Ni celle du narrateur (et d’ailleurs quel rôle joue-t-il vraiment, on aurait pu croire que ce fut l’auteur, mais cette affirmation que je suis en train de vous dire, vous confirme le non ; alors on s’y perd, c’est certain !)

Ni celle de l’auteur (tellement hésitant à déterminer le ton adéquat et qui n’en finit plus de tergiverser sur un quelconque avenir, on dirait qu’il prétexte tout pour perdre son lecteur, l’éloigné de tout ce qu’il racontera dans un proche avenir.)

Ni celle d’İl (opposé à ce mythe, il ne veut décidément pas être enseveli dans une tombe déjà prescrite et puis il n’est pas tout à fait mort, il a quelques années à vivre encore.)

Ni celle du vieillard (vaillant conteur, est-il celui qui ajoute un mythe ou celui qui l’expose à une histoire délirante du leurre, ou une racontée de ce peuple innommé tant décrié ?)

Ni une hypothétique force divine (d’ailleurs, tous la repousseraient d’un coup de pied au postérieur, elle veut s’insinuer malgré tout, parce qu’elle désire se permettre tout, en argumentant qu’elle resterait la plus puissante, au-delà du souhait de l’auteur de ces lignes, mais pour qui elle se prend ?)

Ni même, le vivant qui insinue tout (il n’arrive décidément pas à prendre les devants, tellement les autres le concurrencent dans cet achèvement.)

Tout devient contradictoire et les sens se mêlent aux autres, dans un mélange aussi disparate qu’étrange. Voyez-moi donc en train d’élaborer ce scénario impossible ; comment vais-je m’en sortir de toute cette armada que j’appose là ?
Laisse donc parlait ton instinct, mais c’est le vivant qui le guide ? Mince ! Invente alors une croyance, par-delà le trouble ? Encore non ! Tes neurones dirigent tout, cela frôle un champ de discordes récurrent. Oh lala ! ma pauvre tête !

Tu vas devoir jongler avec toutes ces transhumances désordonnées, en élaborer une savante cacophonie ; et après on verra bien, le doute met parfois du temps à réagir et j’en aurai sûrement assez pour l’empêcher de m’assagir…