(texte ⁇ - 20 août 2016 à 0h20)
—> on vous embrouille avec ces salamalecs d’auteur…
—> ajouter aspect homéostatique du vivant
—> inséré p. 272 tome 2 (provisoire)
(corrigé le 11 oct. 2018 à 12h00)
Juste s’épancher !
Sans haine et sans méprise, ce jeu lui était interdit par on ne sait quel dépit, il avait appris cela de la vie. Quelle manière d’exister lui avait-on enseignée ? C’est vrai que demeurer le fruit d’un imaginaire ne suffit pas à l’affaire, surtout quand il s’évade d’un rêve mal barré et que la leçon donnée par la vie des songes n’a pas réussi à le réveiller.
« Juste s’épancher », il vous l’avait demandé et vous n’aviez pas compris sa sollicitude ; mais qu’aviez-vous saisi, dans sa prise d’un risque, celui de vous voir le fuir, vous n’y avez discerné qu’un vice alors qu’il imitait cet enfant désireux des bras d’une mère pour comprendre comment cela faisait au-dedans ?
On a dit de lui qu’il n’était pas fini, le mot flirtait avec l’imparfait ; mais comment peut-on achever un être imaginaire ou conclure sur ce qui n’a pas commencé ? Ce n’est pas parce que vous le voyez de chair et d’os s’animer à travers les pages de ce livre, ou transparaître insidieusement dans les récits de son auteur, que l’on doive déjà juger cette histoire ; elle n’est pas tout à fait terminée, ne soyez pas si pressés, attendez, patientez ! Qu’on y ajoute au moins le mot « fin » à cette aventure. Laissez-la se dérouler jusqu’à son dénouement ultime, vous verrez bien, enfin, ce qu’il adviendra de lui. Non, affirmons brièvement qu’il n’était pas encore entré dans la communauté banale des hommes, il rêvait trop à des éveils, embrumé par les écueils, d’où il ne pouvait voir ce sur quoi vous vous épanchiez les jours d’un deuil. Il conservait la plus maladive des aventures dans son trajet où tout devient possible ; à un moment, toujours il y eut ce rêve indicible, au bout d’un accueil, à moins que ce ne soit cette imagination indiscutable qui le mène vers des emportements d’où l’on ne peut fuir. C’était à s’y méprendre, il ne possédait pas cette joie facile, que l’on donne à un petit garçon, quand dans une valise, l’on sort ce jouet indéniable, fruit des contentements, fruit d’une belle abnégation, ce qui le tente ; ce sont des fabrications qu’il ajoute à son voyage, le trajet alors n’est donc point fini, il s’agit d’avancer, oui c’est cela, progresser ! Qu’un cœur indélicat s’éprenne de lui et vous le verrait extraire de lui bien plus qu’une âme endolorie, ce fantasme facétieux et désireux qu’on ne puisse devenir heureux, son désastre inopportun, quand on y pense.
Qu’a-t-il donc apporté à cette mémoire qui s’endort dès qu’il rumine : de ces humaines vies, tant observées ? D’où, peu importe comment, forment de vastes troupes tombées au champ, des malheureux, tous par terre, pour être ensevelies dans les tombes et devenir ces êtres incomplets à cause de fracassements trop nombreux ; vrai, lui n’en était resté qu’à un innocent portrait.
Que l’on vous parle d’une petite sensiblerie, que déjà vous y voyez une psychose débridée et absorbante, provoquant des zèles psychanalytiquement déchaînés. Cela n’est pourtant qu’un modeste épanchement, tout penaud, et ahuri du bruit suscité. N’ajoutez pas un drame, une alarme, une alerte, à ce temps trop défait, il existe bien d’autres méfaits donnés à notre âme, plus orduriers que cet abandon sans prétention.