(parole en marchant – 14 janv. 2017 à 17h16) (corrigé le 15 oct. 2018 à 21h50)

—> 1. « İl », peregrinatio, le détachement : 180. [o é y] (paroles psy), vous parliez d’éveil…

—> l’avis d’un quidam

(version)

Vous parliez d’éveil, dans ce que je pourrais appeler éveil, ce n’est qu’un mot, le bouddhisme certaines doctrines religieuses d’orient y amènent la notion de perte de souffrance, ne plus souffrir c’est s’éveiller ! Cela me semble quelque peu secondaire, on peut toujours, ceci est affaire de volonté, sublimer la douleur, quelle qu’elle soit, et la dépasser, ce n’est pas vraiment un problème ; l’éveil se situerait plutôt dans une ouverture de soi au monde, celui-là en dehors des hommes, et surtout celui-là ; une communion avec la nature, la terre, ce qui vous a engendré, vous construits ! Ce serait cela l’éveil ? C’est-à-dire sentir son environnement, humer le vent, éprouver les nuages, la planète, les arbres, les plantes et s’en émouvoir. L’éveil, à mon sens, demeure ici et par ailleurs, dans ma perception. Oh, ce n’est que la mienne, elle ne fait pas autorité, elle montre où j’en suis, je ne prétends à aucune universalité de quoi que ce soit là-dessus, l’éveil ne se conçoit pas dans un entre nous exclusif ; si vous coupez les hommes du reste du vivant, du reste de la nature, du reste de la terre, du reste de l’univers, vous n’y trouverez pas de quoi l’éveiller et ne restera qu’une problématique de petits égos qu’ils n’arrivent pas à dépasser ; ce qui devrait être secondaire, deviens prépondérant chez beaucoup d’hommes, démarche inappropriée, qui n’aboutit qu’à un contentement de soi. Un épanouissement de soi mineur puisqu’il n’intègre pas le monde où vous vivez, c’est-à-dire la terre ; l’éveil se réalise avec la communion du milieu où vous êtes et qui inclut entre autres les hommes, mais surtout tout le reste ! Et non pas à s’en tenir qu’à son petit égo personnel et la résolution de ses problèmes narcissiques, un relief assez épineux pour certains, il me semble. L’éveil véritable devrait vous faire oublier ces choses-là et vous aider à percevoir qu’elles deviennent totalement secondaires, insignifiantes. Aspect que n’ont pas compris les dictateurs, ceux qui veulent dominer, ils se laissent ainsi asservir par leur propre égo, leurs défaillances personnelles ; en cela, ce ne sont que des égarés, des désespérés et cet accablement les rend criminels, quelque part. Non, absolument non ! à mon sens, un quelconque éveil ne peut se situer à cet échelon-là et ne le sera jamais, jamais, dans une impossibilité de l’univers à engendrer cette incohérence (ironie) ; il se conçoit, ne se comprend qu’à travers un éveil modeste, désintéressé et la perception de ce qu’il constitue et de tout ce qu’il vous transmet, discernement du moindre atome, d’un infime rayonnement, d’en tenir compte et de le déceler ; l’éveil à mon avis se situe dans ces choses-là, comme la lumière est la première perception que nous envoie l’univers, la plus immédiate que l’œil détecte ; quand vous voyez un beau paysage, quand vous observez des évènements qui vous émerveillent c’est un reflet que vous renvoie la création à vous-même, là d’accord on peut parler d’éveil, mais de ne situer l’éveil que dans des relations entre les hommes s’avère pour moi tout à fait incomplet, inopérant ; voilà !

et alors il ne sut s’en défaire
(parole en marchant – 14 janv. 2017 à 17h26)

(souvenance du passé de soi)
Et alors il ne sut s’en défaire sans profondément, ce geste, le refaire à chaque réveil, quand il pensait à cette image ineffaçable, avec quelques-unes d’autres, non qu’elle le jugeait, mais elle le dissipait vers des compréhensions inexplorées, ajoutées peu à peu au fil des ans, peut-être comme une rédemption, peut-être comme un dépassement, une élévation, vers ce qu’il ne sait pas trop encore quoi, il verra bien, un jour viendra !

à la fin enfin il était éveillé
(parole en marchant – 14 janv. 2017 à 17h34)

(version)

À la fin, on pouvait dire qu’il apparaissait « éveillé », on pouvait le considérer ainsi ; toutefois, celui-ci ne relevait plus d’aucune humanité, il ne constituait plus qu’une entité agrégée au monde et ne s’en trouvait ni en dehors ni séparé, mais bien au-dedans, inévitablement ! Bien que celle-ci est disparue totalement, il en percevait toujours les soubresauts dans la trace de son histoire et ce qu’elle avait laissé, et qu’elle lui donne encore, la localité de cette existence ; lui en discernait sa présence parmi celles des autres, tout aussi prégnantes, bien plus conséquentes, bien plus dépaysante de celle qu’il vécut quand il était une personne ; il avait la perception d’un grand dépassement qu’aucun humain, tant qu’il restera sous cette forme, ne pourra atteindre ; et dans cet éveil, il comprit enfin qu’il ne pouvait se fier qu’à la disparition de son humanité, de ce qu’elle ne pouvait être, ne saurait devenir « inerte et morte ! » Une mort engendrerait toujours une naissance, un changement d’état, comme celui de l’univers, qui à un moment se métamorphosa, de la fin d’un précédent aspect, suscita un autre, nouveau ; un recommencement d’une nature différente. Dans cette oscillation, dans ce cycle impalpable, il percevait sans pouvoir l’expliquer, toute l’essence incommensurable de son éveil ; les mots s’avèrent fortement incapables à permettre de tout exprimer, s’il fallait enfin que l’on dise les choses, à la manière des hommes.