(texte (??) - 16 févr. 2017 à 14h05)
Sur la pureté
Si vous parlez de la pureté d’un cristal, vous décrirez une forme certes très homogène et régulière à l’extrême, puisque c’est le terme, cela représente la structure d’un composant simple de la nature que son histoire a stabilisée à l’extrême.
Si vous parlez, de la pureté d’un être, entité infiniment plus complexe que le seul cristal, cette vue de l’esprit exprimerait plutôt une innocence, l’on dit bien « un être pur » en décrivant quelqu’un dénué d’une quelconque méchanceté par exemple ; mais sous cette apparence, quand il s’agit du vivant, une remarque me semble évidente, les structures de ces deux entités-là restent à l’opposé l’une de l’autre, l’un demeure une répétition atomique fort simple douée d’une géométrie mathématique facilement définissable ; l’autre, à l’inverse donc, montre une complexité considérable, peu importe l’être vivant, sa multiplicité apparaîtra toujours supérieure à celle d’un minéral ; mais la vie est aussi construite en partie à partir de ce dernier. Alors me direz-vous « où voulez-vous en venir, dans cette comparaison-là ? »
Oh ! une chose très sommaire, la pureté du cristal exprime un état figé, dans le temps de cet élément, que seules des conditions physiques particulières pourront détruire ; la pureté d’un être est tout autre, elle ne représente qu’une situation momentanée de son existence, une considération, un jugement exprimé par ses semblables, qui à tout moment peut être remis en cause par les futurs actes de ce même être décrit « pur » par simple idéalisme d’esprit, me semble-t-il ; pour une raison ou une autre, ses propres agissements peuvent anéantir toute notion de vertu… En fait, ce que je tiens à exprimer au bout du compte c’est que cette image dite de pureté, cette vue de l’esprit, quand elle s’applique à la vie, ce résumé simpliste ne veut pas dire grand-chose, puisqu’il est déterminé, dans sa stabilité, au parcours à venir de cet être-là, son avenir s’avère donc incertain ! En fait, un être vivant n’apparaît pas si basique, ni même géométrisable, ni encore mathématisable si facilement ; il se définit dans son cheminement de sa naissance jusqu’à sa mort, ce qui délimite ainsi sa finitude, sa constitution ne peut en effet obéir à une mathématique, donc une simplification véritablement possible, trop de paramètres, trop d’impondérables vont intervenir, il faudrait presque englober tout son univers pour le mesurer ou le considérer dans son entier. Quant au cristal, la stabilité de son avenir est presque assurée tant que les forces nécessaires à sa rupture demeurent absentes… Disons-le autrement : c’est un équilibre de la matière inhérente à un état physique de son environnement local qui ne sera perturbé que si celui-ci se modifie ; le vivant procède à l’inverse, dans une agitation permanente de transformations rapides et d’expansions plus ou moins ordonnées dont le facteur premier demeure la transmission d’une information commune à toute vie, un patrimoine originel contenu dans les gènes de chacune d’elles, de la plus simple à la plus complexe, de la première entité vivante à la dernière…