(parole du matin - 29 déc. 2016 à 7h47)

La narration :
Puis, comme à la suite d’un tsunami géant, ils se mettent à parler toutes les langues de l’archaïque à l’Occidental, de l’Orientale, de celles uniquement orales à celles souvent écrites et celles minorées (ignorées), un brouhaha devient ; ils veulent tout y décrire, y ajouter un mot pour du bien ou du mal, c’est selon qu’il fait chaud ou froid, ou que cela aille bien ou pas, cela dépend de leur torpeur ; elle est passée et l’ouragan est loin maintenant, atténué, apaisé ; mais, vous voyez à travers ces écrits, des brouhahas innombrables qu’il faut rassembler et qui furent éparpillés au moment de l’insomnie, il en reste tout dévasté, il ne sait comment recoudre le fil de sa vie ; de ce moment, qu’il inspecte, de ce roman, qu’il exècre, il en élabore tout un drame, car c’est le plus plaisant à son fait, il y ôte juste une lame, celle entre ses côtes qui l’a défait et lui retire toute sa flamme.

et vous voudriez
(parole du matin - 29 déc. 2016 à 7h52)

(L’auteur en a marre de lui, il y a comme une fâcherie)
(Petite échappée lyrique d’un ras-le-bol émérite)

L’auteur :
— Et voudriez-vous que j’y ajoute encore, à ce drame, quoi donc ? À toutes ces alarmes, j’y ai mis tous les embarras, tous ceux qu’il se peut, pour que cette tragédie s’accomplisse et même qu’il en devienne peureux ; évolue également, qu’il soit sa police ; puis l’éventualité qu’il se révèle heureux et que cela le hisse au bout d’oriflammes portées comme une croix sur la devanture de sa foi, élégante, outrée, que je n’en incarne pas son choix ; la voilure le mène ici, là où je ne trouve plus de mots à crier pour sa dégaine et sa joie ; alors, permettez donc qu’il s’envole, qu’il s’élève véritablement, que lui naisse… que lui pousse des ailes, éternellement, que cela devienne un poème immense jusqu’au bout de ma voix ; qu’il me laisse tranquille et arrête d’encombrer ma cervelle de damné, je ne cesse d’écrire ses choix, au matin, au soir, dans la nuit, tout le jour, oui, je ne cesse d’inscrire tout le flot de sa vie et cela n’épuise comme jamais, je ne fis pour autrui.

c’est pire qu’une drogue
(parole du matin - 29 déc. 2016 à 7h54)

L’auteur :
— Mais oui, c’est pire qu’une drogue ce récit ! Il encombre ma vie, c’est indéniable, et l’on voudrait que je m’ôte de lui et qu’il faille le vivre ! Le vivre sans cesse pour que je le crie ! Et que j’en souffre à tout prix…

infernal appétit & l’auteur est parti
(parole du matin - 29 déc. 2016 à 7h58)

(version)

L’auteur :
— Infernal appétit, il s’immisce dans le flot de ma vie ; moi l’écrivaillon de tout ceci, que faire, que faire, que l’on m’enlève de tout cela, je vais partir, j’en ai assez ! J’en suis saturé, je ne m’y retrouve plus, il m’inonde trop, son tsunami demeure véritable, il m’a submergé je me noie, je vais partir, İpanadrega, je vais quitter les lieux et je ne reviendrai plus ; tu as décidé de m’ignorer, malgré que j’écrive encore, le récit de ta vie et moi je vais m’en aller pour oublier ce récit qui m’ôte toute envie.
— L’as-tu saisi, me comprends-tu, m’entends-tu, je l’ignore ! Mais accepte que je parte, pour atteindre des dehors où un soleil luit ; sous un vent et une mer douce, que je me repose auprès de lui, enfin apaisé, vide du langage, vide de tous les maux de la création, dans un silence éclatant, qui donnera une aube (un crépuscule) à ma vie…

(ajout texte (??) - 29 déc. 2016 à 15h14)

Le narrateur (parle en son nom propre) :
— Quoi ? L’auteur est parti ! Il a laissé des mots libres, des phrases sans signature, que l’on peut piller sans vergogne. À la fin de l’ouvrage, il n’y a plus d’écrivain, il s’en est allé pour finir un autre récit, un travail qu’il ne nous a pas décrit. On ne sait si İpanadrega a été averti, il devra maintenant rédiger sa propre histoire, le contrat littéraire est rompu et de narrateur alors, il n’y en a plus aussi ? Comment arrivent encore tous ces mots au bout de la phrase ? Il doit bien y avoir un péquin, un écrivaillon, un secrétaire même modeste qui tienne la plume, non ? Du tout, il n’y en a plus, cet ustensile s’avère désuet, vous voilà bien démodé. Maintenant, ce sont les personnages de l’histoire qui s’occupent d’en arranger sa mémoire et l’agence au mieux des affres du moment ; bien évidemment, cela ralentit un peu le rythme, mais bon, le mot arrive avant la fin de chaque page et quand vous la tournez, ils sont tous là ! Alors, n’allez pas trop vite tout de même, nous ne sommes pas des forçats, le verbe reste parfois assez tapageur et notre style mériterait bien une attache ou deux ; soyez donc indulgents.

(texte manuscrit - fin 2017)

Anticipation : c’est à vous de raccorder, l’auteur en semble incapable, il ne le réalisera donc pas pour vous. C’est à vous de relier les indices ainsi rapportés.
— Quel sale type ! Il ne fait pas le boulot…
— Oui, nous devrions le corriger !
— C’est d’un inintérêt ce qu’il fabrique ?
— nous devrions, c’est ça, le baffer comme il se doit.