(parole en marchant - 25 déc. 2016 à 18h23)
—> 1. « İl », peregrinatio, le détachement : 194. [o m n] (les mots s’organisent), ah, la fin, confusions ?
Puis la narration se réalise toute seule :
À la fin, l’auteur s’en va fâcher ou non, cela importe peu, le récit n’est plus de lui, le jeu n’est plus de lui, la narration n’est plus de lui, il s’égrène en dehors de lui, les personnages au-dedans prennent véritablement vie et prennent en charge la description de tout ceci ; l’auteur s’en est allé ? A-t-il renoncé, non ? Il est parti, pour construire une autre histoire, un nouveau racontement, il en a fini avec İpanadrega ; oh ! il ne le hait pas, mais son corps ne persiste plus, puisqu’il n’existe plus dans le moment des hommes, n’en reste qu’une trace, des soupçons, son esprit, sa conception ; désormais, la narration se construit d’elle-même, raconte toute seule et interpelle qui vous voulez, ou engendre avec tous ceux qu’elle croise, tous ceux qui viennent, tout ce qui traverse l’ouvrage, une note s’y ajoute de toutes parts, avec énergie, de toute façon ; oui, l’auteur a renoncé en chemin, le croiriez-vous ? Partir avant la fin, et même peut-être, l’a-t-on tué, on ne sait ? Et puis, cela en demande-t-il de l’importance, puisqu’elle se poursuit d’elle-même toute seule comme une grande ; oh ! très certainement, elle s’avère bien éduquée, bien élevée et bien instruite des rudiments de la narration, elle s’égrène solitaire comme une adulte maintenant, et n’a plus besoin du soutien des hommes, d’aucun désormais ; même de son concepteur et puis d’ailleurs en était-il vraiment le géniteur ; il ne prit qu’une vague histoire qui passait par là qu’il a commencé à transcrire sur des papiers ici et puis dorénavant, voilà qu’il s’en va ! Et les écrits restent ? Oui, c’est ça ! fidèlement, ils poursuivent ce discours, seuls comme des grands, ne les embêtez pas, quoi que vous disiez cela n’a pas d’importance, ils s’en foutent de vous ! Le parcours, le récit continu, abandonné au papier, à un moment probablement, il ne permettra plus d’inscrire les mots, il n’y aura plus assez de marges, ils déborderont trop, si vous laissez trop faire. Je leur dis ça, mais qui je suis, ce « je » là, ce moi-là ? Ah ! c’est nous, le « je ? » Maintenant, c’est nous qui racontons ceci, nous ne sommes donc pas rien, nous nous interrogeons ? Et de tous ces écrits-là, nous devrons bien les ordonner à d’autres façons, si nous voulons qu’ils se lisent, qu’ils s’égrènent, qu’ils se propagent, qu’ils laissent une trace aussi, à la façon des hommes, puisque nous copions leurs langages…