(parole en marchant – 23 oct. 2017 à 18h21)
—> 2. « petit chemin » :
Hein ! Mon vieux, que te raconte ton frère, par ici, toi, lui, vous vous rejoignez tout là-haut dans le ciel, vos branches se croisent à l’unisson, vos feuilles échangent par les racines aussi, formant une boucle temporelle avec le vivant ; devenus une symbiose entourée de haies de Houx, ils vous isolent comme une tanière au creux de la forêt, quelques arbres en communion, quelques Hêtres moyens vous environnent ; dans ce cercle au milieu, les restes d’un tronc, celui de l’ancêtre décimé, découper inutilement bêtement, pour de vagues raisons de profits d’hommes, sous un prétexte quelconque, un orage, une foudre tombée par hasard, acheva le patriarche du lieu, oui ce n’est pas convenable de vénérer ainsi les êtres les plus anciens, mais en existe-t-il de plus voyants ? Serait-ce les bactéries qui les habitent, ces petits êtres infimes qui sans cesse se renouvellent, qui sait combien de temps elles vivent, elles se reproduisent sans répit ; leur domination demeure pourtant immense, nous en sommes tous envahis de ces êtres microscopiques qui créent la liaison entre tous, nous, les eucaryotes de ce monde ; animaux et plantes forment l’émergence de ce milieu sans envergure flagrante, j’en suis persuadé, ils nous domestiquent plus qu’on ne le pense…
Symbiose de la forêt, oui, certes ! Tout se conjugue, tout se mélange, à la recherche d’une harmonie fantastique, exubérante, à l’échelle de cette population, comme nous dans nos villes, voulant imprégner un règne (supplémentaire) dans le règne essentiel du vivant ; nous nous croyons en dehors, alors que nous sommes au-dedans (snif), ce leurre illumine encore l’esprit de quelques-uns, oh ! je me trompe… de la multitude, vivant dans cette apparente évidence qui les trompe ; nous sommes au creux du vivant et tout ce que nous faisons participe à son bouleversement, à son changement (snif) ; si nous formions une symbiose, nous aurions une meilleure intelligence, si nous détruisons, nous récolterons des catastrophes que nous ne maîtriserons plus, qui nous seront un jour fatales, progressivement, inéluctablement, notre espèce dégénéra et disparaîtra, laissant la place à d’autres ; c’est ça que nous cherchons involontairement ? Nous sommes le fruit de notre propre désastre, nous construisons nous-mêmes (snif) les différentes planches de notre cercueil, et nos finances absurdes en montrent les prémices, cela semble inexorable, vous devenez tristes ; moi qui vadrouille dans la forêt où j’y retrouve quelques joies (snif), moi je vous trouve triste quand je vois ce que vous y faites, au-dedans de celle-là, coupant ses arbres régulièrement, sans considération autre que financière, je vous trouve lamentable (snif), vous manquer de respect, n’ayant pas de respect pour l’autre, vous en oubliez le respect à vous-même et vous vous affublez de considérations méprisables… de considérations méprisables, délétères ; votre sort n’est pas enviable…