(texte (??) – 16 nov. 2017 à 10h41)

—> 3. « singes savants », philosophia vitae :

Dernièrement, l’on découvrit, à l’aide de grands télescopes, un Système solaire analogue aux nôtres et abritant, semble-t-il, une planète propice à l’émergence de la vie, il ne reste plus qu’à pointer tous les instruments disponibles en possession pour arriver à déterminer si cette réalité existe vraiment là-bas !

C’est étonnant comme les vivants que nous représentons cherchent autant à détecter la présence d’entités animées proches d’eux-mêmes, en dehors de la terre ?

Ladite planète se situerait à environ une dizaine d’années-lumière de nous ? Une broutille ! Mais nos technologies du déplacement spatial ne permettront pas de l’atteindre dans des temps brefs, mais le voyage durerait des milliers d’années, à la vitesse où nos vaisseaux pourraient aller actuellement. Pour aller vérifier ? Pour aller vérifier quoi ? Qu’effectivement, persistent des sortes de vies là-bas, elles s’agitent sur ce sol lointain ; apparaissent-elles d’une biologie analogue à la nôtre, ou très différente, sans aucun rapport avec ce qui sévit sur terre ? Peut-être, ce sont des existences aux tailles colossales, peut-être encore, elles formeraient des ensembles microscopiques trop petits à l’œil nu, on ne les verrait pas sans un grossissement adéquat ; peut-être aussi, ce serait des êtres véritablement invisibles que l’on ne discernait pas ? Peut-être en fait rien ne subsisterait de tout cela ?

Ce souci à vouloir découvrir la présence d’une vie en dehors de notre planète semble bien curieux ? Qu’a-t-il donc le vivant en nous, de tant rechercher une pareille similitude ? Quel apeurement redoutons-nous qu’une entité extraterrestre vienne nous envahir ? Et nous désirons demeurer au courant de tout : de l’éventuel envahisseur, de l’éventuelle collision d’une météorite quelconque, de l’éventuel contact de notre monde avec les extérieurs de celui-ci, ce qu’on appelle le cosmos et plus communément l’univers, enfin la chose, l’énormité incommensurable qui créa ce monde et notre existence. Encore, à dire « l’énormité », j’ai l’air d’en parler comme s’il s’agissait d’une présence divine ; de cela, nous n’en savons rien, c’est peut-être pour cette raison que beaucoup, dans ce manquement de certitude, y mettent un dieu pour tranquilliser leurs esprits, mais de quoi ont-ils peur ? En quoi cet inconnu peut-il s’avérer terrible ? Il peut s’avérer tout aussi paisible, extraordinaire, mirifique, incommensurable probablement, mais de là à y ajouter toutes nos angoisses, je ne peux me résoudre à un pareil jugement péremptoire et définitif. Non ! L’univers ne nous montre l’existence d’aucune chose véritablement immuable ; irrémédiablement, justement, tout change, tout bouge, nos connaissances à travers cette science qui cherche à comprendre, expliquer une cohérence ; subsistent dans cet univers bien peu de constantes : comme la limite de la vitesse de la lumière, en exprimerait une ; comme l’écoulement du temps inexorable semble en révéler une autre ; comme les forces qui régissent l’obligation d’un changement inéluctable de toute matérialité, semble en représenter une aussi ; la nécessité d’une évolution, d’une transformation, d’une animation de quoi que ce soit transcende le monde ainsi perçu. Et puis, la permanence d’inconnus innombrables, l’infinité de l’univers, ses dimensions incalculables, vraiment, où la frontière reste diffuse, confuse. Et même, si cette frontière existait, que trouverions-nous après, encore un univers, ou sa suite, sa perpétuation, tout simplement ? Des univers parallèles, aux dimensions tout aussi faramineuses est-ce possible ? Pour l’instant, rien ne nous le prouve ; mais tout autant, rien ne le refuse, nous ne savons pas grand-chose, cela peut être affirmé comme une certitude et non pas un égarement de l’esprit ; pourquoi devrait-on avoir honte de cette ignorance ?

De l’esprit justement, ce qui, en ce moment me fait écrire tout ce qui sort de ma tête et sans cesse m’étonne ; éprouver cette nécessité de désirer approfondir les choses, cette soif de comprendre, comme de se comprendre, d’atteindre comme une sorte d’éveil, mais de quoi est bâti cet éveil ? Le sage cessera-t-il de s’en pénétrer ? Jusqu’où me mènera-t-il, celui-ci ; à un firmament, à une sérénité inavouable, tellement inavouable qu’elle en deviendrait indécente, serait-ce la raison pour que l’on ne nous dise pas tout ? Mais qui est-ce, ce « on », il ne nous raconte pas tout ?

Vous voyez bien, tous ces étonnements, toutes ces interrogations, ces volontés de vouloir résoudre ceci ou cela et de les expliquer, vous voyez bien ou peut-être non, vous ne voyez rien, nous ne voyons rien, nous n’y comprenons rien… Qu’au final rien n’est à comprendre ; est-ce dans cette logique que s’ingénierait notre sort, des questions, éternellement sans réponses ?