(parole en marchant – 7 avr. 2017 à 19h03)
—> 3. « singes savants », considérations philosophiques : le « bonjour il fait beau » m’emmerde
(récit original)
Dans le discours, la superficialité des choses m’emmerde prodigieusement ; comme dans tout discours le bonjour bonsoir il fait beau, cette superficialité-là de politesse, m’emmerde prodigieusement ! quand je dis il fait beau ou que l’on me dit… que l’on me dit il fait beau, moi je répondrai de toutes les qualités de la beau (belle)… étude du ciel, la beauté du ciel, la couleur du soleil, le mouvement des nuages, les élans du feuillage, de tout ce qui fait que le temps est beau aujourd’hui… mon discours dura vingt minutes, eh ! les gens vont s’enfuirent et ils s’enfuient, ne comprennent pas, « Il est fou ! » ; mais si l’on parle de beauté allons au fond des choses, ne restons pas superficiels, il n’y a que ça qui m’intéresse, le superflu ne m’intéresse pas… Ah ! d’échanger avec quelqu’un qui appréhende les choses d’une manière identique c’est merveilleux, on fait de la poésie ensemble, le monde est poétique si on le veut ! infiniment plus intéressante que cette douce poésie-là qui est de se taper sur la gueule, ou de se faire exploser au milieu d’une foule par (une) contrariété, pour avoir manqué l’école diront certains ou manquer son existence, c’est une forme de désespoir, ça ! alors, au lieu d’aller dans le désespoir, si l’on dit « il fait beau aujourd’hui ! », allons-y carrément, allons dans l’argument du beau temps, la beauté du printemps… développez l’argument ! mais le problème c’est que ça prend énormément de temps tout cela, et le souci est que la plupart des gens n’ont pas le temps ou ne prennent plus le temps, de dire les choses jusqu’au fond ! d’où mon intérêt à ce niveau-là, de casser justement ce rythme-là et maintenant, depuis un certain temps quand on me parle de la pluie et du beau temps, je… je fais un récit extrêmement approfondi de la chose, dans (alors) certains (cas ils) ne veulent pas casser le discours ; chez moi comme je suis d’une volonté relativement têtue, quand j’ai une chose en tête je n’en démords pas, donc je vais jusqu’au bout de mon discours, tant que l’inspiration est là j’y (je) vais jusqu’au bout, alors parfois ça dure cinq minutes, des fois dix, des fois une demi-heure… et puis si l’autre me répond, abonde dans mon sens ou donne une contradiction, eh ben là vous aller avoir un fourmillement d’idées qui va se rajouter, et là ça peut durer très longtemps ; cet échange-là (ci) m’intéresse mille fois plus que le « bonjour bonsoir il fait beau aujourd’hui ! », un ? C’est chiant ! ça, ce discours la, enfin ! S’il faut se parler, parlons-nous carrément ! Alors au début, par peur de me vexer on ne… ne veut pas approfondir pour ne pas embêter l’autre, et en faite c’est moi qui suis embêté ! donc que l’autre veut me parler, mais bon, s’il n’est pas habitué à mon discours, il sera étonné ! l’étonnement au départ est intéressant, mais après… ça devient passionnant ; c’est-à-dire, vous me poser la question « comment allez-vous ? », ah ! c’est pareil, je vais éclater dans le comment je vais ! je ne vais pas parler de toutes les capacités de mon corps, mais je vais euh parler de toutes les nuances de… de mon bon allez… et je peux vous racontez un roman dans ce cas là, un long discours qui est éternel, alors c’est très chiant pour les hôtes si je suis euh… mièvre et sans intérêt (si) la qualité de mon discours n’est pas intéressante ça peut être très ennuyant ! Par contre, moi ça fait marcher mes neurones, vous comprenez ? Et quand mes neurones fonctionnent, ma mémoire fonctionne et je vais mieux ! même si c’est un (long) discours, un monologue ; il faut savoir l’entrecouper et avec des… des notions équivalentes… Ah ! ce discours-là je l’ai eu quand je n’est eu plus besoin de travailler dans des métiers techniques qui m’emmerdaient prodigieusement et mon discours s’est complètement éclaté à ce moment-là ! Ah ! là, ce fut très intéressant, soit ça (cela) m’a donné pleinement par ce discours, à cette écriture (écritude ?)…
—> 2. « petit chemin » : 7 avr. 2017 (à 19h03)
Ah ! voilà nous passons devant mes copains, mes frères de cœur, deux beaux chênes, trois même plusieurs avec tous les copains qu’il y a autour, des petits jeunes, des jeunots… salut mon vieux ! salut… Ah ! ça, c’est le… l’aîné ! voyez, belles branches, courbées, une belle courbure ; c’est peut-être pour ça qu’ils ne l’on pas encore coupé… et son frère à côté (qui) il s’incline légèrement vers son… vers euh son aîné, voyez ! qui a peu souffert, il y a quelques branches… ah non ? C’est plutôt celui de derrière qui a un peu plus souffert, qui le cadet des trois, les autres c’est des jeunots… L’aîné à bien trois siècles hein, il est incliné, mais la courbure est belle ! je vous salue ! une petite tape affectueuse… voilà, bien, allez ! à la prochaine…
…
(version)
Dans le discours, la superficialité des choses m’emmerde prodigieusement ; comme dans tout préambule de l’accueil « le bonjour, bonsoir, il fait beau », cette superficialité-là, rituel de politesse, m’ennuie à l’infini ! Quand je dis « il fait beau », ou que l’on me réponde « effectivement, il fait beau », sans rien ajouter d’autre, c’est navrant ! moi je développerais toutes les qualités d’une admirable étude du ciel, de la splendeur des nuages, la couleur du soleil, le mouvement des cumulus nimbus ou stratus, les élans du feuillage, de tout ce qui amène que le temps devienne magnifique aujourd’hui… mon discours durera vingt minutes, eh ! alors les gens vont s’enfuirent et effectivement, ils fuient ou ne comprennent pas ou disent « Il est fou ! » ; mais si l’on parle de beauté, abordons-les jusqu’à l’épuisement, ne restons pas superficiels ; d’ailleurs vous ne trouverez plus que ça qui m’intéresse, le superflu ne me passionne pas… Ah ! d’échanger avec quelqu’un qui appréhende les faits d’une manière identique c’est merveilleux, on élabore de la poésie ensemble, le monde devient alors lyrique si on le veut ! infiniment plus intéressante que cette douce poésie-là qui consiste à se taper sur la gueule, ou de se faire exploser au milieu d’une foule par (une) contrariété, pour avoir manqué l’école diront certains ou rater son existence, c’est une forme de désespoir, ça ! alors, au lieu d’avancer dans cet anéantissement, si l’on clame « il fait beau aujourd’hui ! », allons-y carrément, allons dans l’argument de la météo excellente de ce jour, le radieux sacre du printemps… développons le raisonnement ! mais le problème… réside dans les nombreuses minutes nécessaires pour exprimer tout cela, et le souci premier montre que la plupart des gens n’ont pas ce réflexe de la pause, ou ne prennent plus le loisir de dire les choses jusqu’au fond ! d’où mon intérêt à ce niveau-là, de casser justement ce rythme-là et maintenant, depuis un certain moment déjà quand on me parle de la pluie et du beau temps, je… je développe donc un récit extrêmement approfondi de la situation, alors dans certains cas ils ne veulent pas perturber mon discours, c’est très aimable à eux d’ailleurs ; comme je persévère dans une volonté relativement têtue, quand j’ai une chose en tête, je n’en démords pas, j’irais donc jusqu’au bout de ma parole ; tant que l’inspiration fournie, j’avance jusqu’aux limites du possible, par moments ça durera cinq, dix minutes, ou même une demi-heure, voire plus (eh ! à mon âge, on possède de l’entraînement)… Et puis si l’autre me répond, abonde dans mon sens ou donne une contradiction, eh bien là !, vous allez percevoir un fourmillement d’idées qui vont en rajouter, et à cet instant ça peut se prolonger très longuement ; cet échange-ci m’intéresse mille fois plus que le « bonjour bonsoir il fait beau aujourd’hui ! », un ? C’est chiant ça ! Ce discours-là, enfin ! S’il faut se parler, parlons-nous carrément ! Alors, au début, par peur de me vexer on ne… ne veut pas approfondir pour ne pas embêter l’autre, et en dernier lieu c’est moi qui suis agacé ! donc que mon interlocuteur désir me parler, mais pas que de ça, mais bon, s’il n’est pas habitué à mon discours, il sera étonné ! au départ, cela apparaît éventuellement intéressant, mais après… ça ne deviendra pas forcément passionnant ; c’est-à-dire par exemple : vous me posez la question : « comment allez-vous ? », ah ! c’est pareil, je vais développer dans le comment je me sens bien ou mal ! je ne vais pas aborder forcément toutes les particularités de mon corps, mais je parlerais de toutes les nuances de… de mon bon moral ou de mes désirs du jour… et je peux vous raconter un roman dans ce cas-là, un long discours qui peut s’avérer interminable, alors c’est très enquiquinant pour les hôtes si je demeure euh… mièvre et sans intérêt si la qualité de mon laïus n’apparaît pas passionnante ça peut devenir très ennuyant ! Par contre, moi ça fait marcher mes neurones, vous comprenez ? Et quand ceux-ci fonctionnent, ma mémoire cogite et je vais mieux ! Même si c’est un (long) discours, un monologue, sachons l’entrecouper, avec des… des notions épatantes, évidemment… Ah ! ce discours-là, je l’ai développé au moment où je n’ai plus eu besoin de travailler dans des métiers purement alimentaires qui m’ennuyaient prodigieusement et ma parole s’est complètement libérée à ce moment-là ! Ah ! là, ce fut très intéressant, soit ça (cela) m’a apporté pleinement dans ces discours anodins, une nouvelle façon d’écrire mes études, ce que j’appelle « mes écritudes »…
Ah ! Voilà, nous passons devant mes copains, mes frères de cœur, deux magnifiques chênes, trois, même plusieurs avec tous les autres que vous observez tout autour, des petits jeunes, des jeunots… salut mon vieux ! Salut… Ah ! ça, c’est le… l’aîné ! Voyez, de belles branches, courbées, une élégante courbure ; c’est peut-être pour ça qu’ils ne l’ont pas encore coupé… et son frère à côté (qui) il s’incline légèrement vers son… vers euh, le plus âgé, remarquez ! Il a peu souffert, peut-être ces quelques branches… ah non ? C’est plutôt celui de derrière qui a un peu plus subi les humeurs des saisons, le cadet des trois, les autres ce sont des jeunots… L’aîné à bien trois siècles, hein, il est penché, mais la courbure reste belle !… Je vous salue ! Une petite tape affectueuse… Voilà, bien, allez ! à la prochaine…