(texte (??) — 13 mars 2016 à 11 h 12)

(version originale)

Nous voulons faire de toi notre gourou ;
tu diras « le soleil est le rutilement du jour »,
et nous verrons ce soleil rutiler dans le grand jour ;
tu diras « cet enfant à l’âme d’un poète »,
et nous ferons de cet enfant un poète ;
tu diras « le monde as besoin de prière »,
et nous ferons en sorte que le monde ne soit qu’une prière ;
tu diras « il y a trop d’armes dans ce monde »,
et nous cacherons les armes pour qu’on ne les voie plus ;
tu diras « que le vent emporte les indésirables »,
et nous emporterons ton désir là où tu voudras qu’ils soient ;
tu diras « déterrer les armes pour que l’on tue »,
et nous déterrerons les armes pour tuer qui tu veux,
car nous avons confiance en toi et nous savons ton choix juste ;
tu diras « je ne suis qu’amour, l’amour éternel, l’amour absolu »,
et nous ne verrons en toi que cet amour ;
tu seras le grand sage du monde,
la vérité absolue,
l’indéniable sincérité,
la soif absolue du bien,
la parole ultime qu’on ne pourra contester…
et nous te suivrons,
les yeux fermés,
aveuglés confiants,
vers tes choix appropriés et excellents ;
ta voie toute tracée sera notre réconfort,
nous n’aurons plus à choisir,
ce qui est bien, ce qui est mal,
ce dont il convient, ce dont il ne convient pas ;
tu seras l’ultime décision de notre entêtement et tes désirs seront les nôtres…
mais vous voyant con à ce point, croyant tout de moi,
je vous dirai « mangeais-moi »,
et vous me mangerez pour qu’enfin j’aie la paix.

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