(parole en marchant – 1er avril 2016 à 16h36)
—> 1. « İl », prolegomena, dans les rêves : 22. [af İ] un errant écharpé
(son médiocre, bruits et vent)
(récit original)
– La pièce mon bon seigneur ?
– Oh ! je ne suis pas un seigneur… je ne suis… ni seigneur ni bon !
– Oui, mais la pièce tout de même !
– Qu’est-ce qui vous arrive ?
– Ah ! j’ai vacillé et la vie m’a écharpé quelque peu… je suis… tout lasse et bien maigre… moi, je demande la pièce mon seigneur !
– Ah ! arrêtez de m’appeler mon seigneur !
– Eh la pièce tout de même !
– Euh ! J’ai rien sur moi…
– Ah ! un ingrat…
(il cherche sur lui)
– Non… je n’ai rien… que puis-je faire ?
– Tu veux pas me donner une pièce ? Je demande un peu…
– Mais je voudrais bien, mais je n’ai rien sur moi… Que vous est-il arrivé ? Pourquoi cet état-là ?
– Ah ! c’est une longue histoire… et j’ai faim !
– Eh bien ! venez, je peux vous donner à manger…
– Ah ! c’est bien… c’est bien… bien… je vous suis… mon seigneur…
– Arrêtez de m’appeler « mon seigneur ! »
– Ah si, pour moi, celui qui me donne à manger est un seigneur…
– Oui c’est idiot… ça n’existe plus les seigneurs, c’était dans le temps…
– Ah oui dans le temps… dans le temps oui… ah, mais (dans) mon temps à moi, il y a toujours des seigneurs !
– Mais que vous est-il donc arrivé pour en être à ce point-là, démuni ?
– Oooh ! la vie m’a écharpée, elle m’a prise… mise sens dessus dessous… et je n’ai plus de sous, justement ! C’est pour ça que je demande la pièce mon seigneuuur !
– Oui j’ai compris ! suivez-moi, je vais vous aider !
– Ah ! c’est bien… je vous suis, je vous suis, errant et solitaire… mais je vous suis…
Drôle (de) personnage qui le suit péniblement, auquel il faudrait donner un peu d’aide sûrement. Drôle de personnage… assurément !
…
(parole en marchant – 1er avril 2016 à 16h42)
—> 1. « İl », prolegomena, dans les rêves : 22. [af İ] un errant écharpé (suite)
—> texte oublié dans première édition tome 1
(récit original)
(snif) Le monde est fait de ces… le monde est fait de… ah ben, je sais plus ce que je voulais dire ?
Le monde est fait de ces errances, parfois inamical, c’est souvent peu de tolérance, imagine ce monde assez radical ; le chacun pour soi l’emporte quand s’activent les désastres et les catastrophes ; l’entraide est un dur apprentissage, la survie en est un autre, ils ne se raccommodent guère, ils votent souvent en se faisant la guéguerre ; drôle de monde, toujours pareil, les saisons et ses manières comme ce vagabond qui le suit, errant solitaire, errant, errant quoi donc… Errant, errant rataplan ! En voilà de drôles de manières, ce pauvre hère qui crie misère et qui le suis, parce qu’on va lui donner quelques mangeailles pour son ventre affamé…
– Aaah ! C’est bien c’est bien, merci mon seigneur, vous êtes bien bon… prêté attention à moi, moi insignifiant… insignifiant qui sévit entre vos maisons bien riches bien riches… On médit de moi souvent souvent… On médit de moi, car je n’ai point de richesse, je suis un pauvre hère, comme vous dites comme vous dites mon seigneur ; voilà bien ma peine voilà mon sort, qu’y puis-je qu’y puis-je, je suis un pauvre hère… comme vous dites ! entre vos rues entre vos maisons si riches si riches, on me pousse devant la porte, on voudrait que je disparaisse, j’insulte le devant de votre porte, j’insulte vos maisons… et pourtant je ne fais rien, je ne fais que quémander quelques aides… une pièce mon seigneur pour que je puisse survivre un peu… Vous ne voulez pas voir ma misère et me laissez crever comme ça… Aaah ! J’accepte mon sort, on finit toujours dans un drôle d’embarras, savez-vous, savez-vous mon seigneur… Oui je vous suis, je me tais… Je me tais…