(texte (??) - 18 févr. 2017 à 20h32)
—> 3. « singes savants », les cours du savant fou :
—> voir considérations philosophiques, « le salut, c’est un geste… »
Au début de chaque année, quand les étudiants assistaient au premier cours du vieil homme, ce dernier avait pris pour habitude de tester leur ouverture d’esprit à travers un court exposé sur le salut ; vous savez bien ce banal salut coutumier, celui que chacun exprime dans un geste ou avec la voix… Il commençait invariablement de cette façon : entrait dans la salle, se plaçait devant eux et avec un large sourire disait « bonjour les enfants ! », puis attendait un peu, si tous à peu près, lui renvoyèrent son bonjour, il semblait satisfait et continuait son cours. Mais cela ne se produisait pas toujours ainsi et quelques fois, après sa politesse de présentation il n’entendait aucune réponse de leur part, aucun retour à son expression de bienvenue. C’est alors qu’il entrait dans une petite mise en scène plus ou moins humoristique afin de leur expliquer en quoi consistait un bonjour d’accueil ! S’il ne recevait aucune réplique, après une courte attente, il sortait de la salle en refermant la porte, patientait quelques secondes à l’entrée, rentrait de nouveau et reformulait son salut jusqu’à entendre une réponse de leur part… Ceci autant de fois que nécessaire ! Après il entamait une discussion sur le sujet, mettant en perspective ce cérémoniel et tentant d’en expliquer sa fonction sociale.
La valeur première du salut reste avant tout une attitude d’apaisement, un rituel qui dit « je viens à toi et je te reconnais (symboliquement) comme mon semblable, mon égal » ; oui, c’est cela, c’est avant tout un geste de décrispation envers l’autre, il permet d’engager un dialogue autant que possible détendu et sans pression, suspicion, doute, intrigue ; ces aspects-là en sont d’autant plus réduits quand le bonjour d’accueil se réalise avec un large sourire réciproque (même si parfois il se cache une hypocrisie, une arrière-pensée, un calcul à travers le geste).
Comparez les saluts : en ville, dans le métro, dans la rue, vous trouverez trop de monde à saluer, cela deviendrait trop répétitif, vous ne l’exprimerez que si vous vous adressez à quelqu’un en général, évidemment ; dans ce dernier cas, ne pas saluer, sera donc vécu comme une absence d’égards envers l’autre…
Dans les pays du sud, par exemple, si vous roulez dans un véhicule sur une piste ou un chemin de brousse, un coup de klaxon à chaque croisement ou dépassement d’un piéton montre une politesse, si vous ne klaxonnez pas il vous réprimande ! Nous ne manquerons pas d’exprimer cet aspect avec nos futures explorations du vivant…