(texte (??) - 8 juin 2017 à 23h13)

—> 3. « singes savants », parcours initiatique d’histoire naturelle :

Modique promotion du savant fou : Vous pouvez lui demander gentiment son modeste journal d’exploration naturelle : « petit chemin magique au fond des bois ! » ; pérégrinations bucoliques à bas coût et humble viatique de survie décente ; ou acquérir le livre « troisièmement — ajoutements ».

— Évidemment, vous pourriez dire que les animaux, les plantes, toutes ces entités autres que nous, elles se moquent bien qu’on les affuble de noms ! Oui, peut-être ? Mais ce n’est pas pour eux qu’on les désigne pareillement, c’est pour nous, pour qu’on s’en souvienne ; ce n’est pas pour eux, c’est pour nous ! Car régulièrement par négligence sûrement, nous oublions qu’ils existent eux ! Bien sûr qu’ils s’en foutent, qu’on les baptise ainsi, sauf peut-être le chien ou le chat qui cohabite à vos côtés, il reconnaîtra le son de votre voix quand vous le hélez ; alors pour ces inconnus que représentent tous les autres, la litanie de ces appellations ne s’adresse pas à eux, mais à nous !

Ils bénéficièrent, joie de la modernité, de l’assistance d’un robote ordonnateur, celui-ci étant doué de mobilité, pouvait marcher à leur côté, de plus il était relié par les ondes aux divers mémoires centralisées de ce monde, vous savez, celles des connaissances accumulées des hommes ; il leur permit de répertorier et comparer ce qui fut déjà acquis, sa présence les aida beaucoup, il n’a pas vacillé, parfois déraper sur un caillou glissant, mais ils ont pu le rattraper ; alors pour minimiser ce tracas-là, on l’a chaussé de pataugas pour qu’il ne chasse plus !
D’un commun accord, ils se distribuèrent les tâches pour organiser le recensement de tous les êtres qu’ils visitèrent, l’idée consistait à s’abstenir de les tuer (même par mégarde), c’était de toute façon une bonne chose d’éviter, cette coutume… Plusieurs groupes de prospection furent établis, les uns choisirent les insectes diptères, d’autres préféraient les coléoptères, quelques-uns étaient intéressés par les champignons sans oublier les pourritures, les microbes, les bactéries, les archées, certains optaient pour les oiseaux, les mammifères, les arbres ou les plantes, etc. ; chacun put s’octroyer ce qui lui convenait ; mais au préalable, ils ne négligèrent pas de suivre le vieux savant dans un préambule de découvertes en flânant avec lui dans les chemins, ils s’initièrent à son goût de l’exploration, cette manie de chercher à percevoir les mystères de la vie et d’observer en permanence, ce qui ne manqua pas susciter en eux une curiosité sur sa pratique ; ils s’étonnaient toujours de le voir s’émerveiller sur une chose insignifiante d’apparence, mais qui pour lui donnait à espérer de nouvelles évolutions et de s’interroger sur la nature, de déterminer ce qui sera détruit dans ses possibles renouvellements ?

—> studium externus, à la fin du parcours d’histoire naturelle

— Vous le constatez, je ris aussi, ah ah ah ! Je fais comme le propre de l’homme, je ris, ah ah ah ! je pratique ce qui constitue la marque de mon espèce, le rire, ah ah ah ! Cela ne me rend pas plus intelligent, malmène mon ego cependant ; nous nous sommes donc attribué le « rire » ; comme le « bzzz » est concédé à l’abeille, le chant « cuit cuit » à l’oiseau et la « poisse » sur le chemin à l’escargot, ou le « geyser » à la baleine quand elle se cachalot… Voyons ! Est-ce bien sérieux, cette ridicule assertion d’une soi-disant supériorité de notre lignée ? Cela me révèle un souci cependant, nous sommes les seuls à prétendre rire, cette supposée relaxation des zygomatiques demeure une affirmation fallacieuse. Toutefois, j’ai une certitude, mon chat, enfin celui qui habite chez moi, s’en moque complètement, lui ! D’ailleurs, il approuverait en félinant nonchalamment…

Mais le récit n’est pas terminé et il en est un, le sentez-vous, qui déborde d’un grand désir : que l’on raconte la suite !