(parole en marchant - 8 juin 2017 à 19h17)

—> 3. « singes savants », parcours initiatique d’histoire naturelle :

(original : la parole est fatiguée, des mots sont oubliés ou mal prononcés)

(version)

Conseille avant de poursuivre le parcours d’histoire naturelle (le vieux savant tenait à préciser avant la lecture de ces explorations, et pour cause ce qu’il imposa à son rédacteur) :

(Discours énoncé en marchant, pour un meilleur rythme !)

Vous devriez à la fin l’admettre, dans ce chapitre, une certaine âpreté ; alors, autant vous prévenir, diverses voix s’y mêlent et nous vous conseillons de le lire à plusieurs, tour à tour, tant les énumérations continues vont s’égrener dans une litanie austère ; mais nous avons voulu en dégager une petite musique, celle de la description des hommes qui ont découvert ces êtres et qui à travers leurs impressions leur ont donné des noms pour l’ensemble relativement charmant, et cette mélodie d’appellations diverses, savantes et vernaculaires ou familières changeant d’une région à l’autre ; oui, à ce propos citer quelques papillons par exemple dans plusieurs langues, c’est intéressant, l’imagination : nous avons [amène] à décrire une même personne [individu] de différentes manières et selon les pays cela donne des impressions… C’est pour cette raison que la voix monotone et solitaire de votre lecture le soir n’apparaîtra pas suffisante ; vous devrez vous mettre à plusieurs pour égrener ce récit tant il peut s’avérer éprouvant durant sa litanie, puisque nous l’avons conçue ainsi volontairement pour montrer à tous où en est arrivée la vie, et dire où vous vous situez ; le saviez-vous, ces milliers de papillons dans vos prés, dont certaines espèces meurent et d’autres naissent, périssent à cause de vos calamités, vos pesticides nouveaux qui les perdent ; toute une myriade d’autres êtres qui fourmillent au creux de la moindre motte de terre ou sur les sols, de multiples plantes ignorées que nous essayerons ici modestement de décrire !

[Il passe à côté de deux chênes magnifiques].
— Salut ! je vous ai oublié ; salut les arbres !

Alors, comprenez-le bien, ce discours se veut initiatique, il est offert à toutes les personnes qui viennent à lui ; il ouvre à la richesse de la vie, à cette diversité incommensurable, même si à certains moments le mieux était de prendre un microscope, une de ces loupes qui grossissent énormément pour voir l’infiniment petit qui pullule encore plus que les êtres de taille supérieure ; mais observons déjà à notre échelle, c’est bien suffisant, dans un premier temps ; à ceux qui veulent étudier les archées, les bactéries, un grand bien cela leur apporte, ils en auront du travail sur la planche, à ne plus savoir où tourner de la tête, bien heureux, celui qui s’en réjouira… Oui, quitte à appréhender ces énumérations fatigantes, c’est pour cela que nous vous préconisons de vous y mettre à plusieurs, cela deviendrait plus enivrant ; initiez alors un chœur ou un spectacle autour d’un feu de joie et récitez cette litanie à tous, pour dire : « voyez la vie ! nous sommes entourés de ces milliards d’êtres ! » Au fil des temps, des savants, diverses gens ont donné des noms à ces êtres, pour les différencier et les saluer, cela n’est pas très grave si l’on ne se souvient pas de tout leur patronyme, ils sont si nombreux ; le plus important c’est « le salut ! », oui… si nous étions moins obnubilés par notre ego, nous pourrions dire : « toi ! je te nomme parce que je te reconnais, j’admets que tu existes et je te respecte en tant que vivant, même si parfois ta chenille, cher papillon futur, “grappille sévèrement” les feuilles des arbres de nos vergers… » Bien sûr, certaines espèces apparaissent bénéfiques, et certaines maléfiques pour nos récoltes, toutefois chacune joue un rôle dans cette diversité si complexe de la vie où un petit message insidieux nous interpellerait bien pour nous faire goûter à cette notion « du partage » ; nous-mêmes sommes nuisibles à d’autres êtres, avec nos pesticides nous détruisons beaucoup (souvent à tort et à travers, avec beaucoup d’effets collatéraux indésirables comme l’éradication des abeilles), c’est un affrontement de vie à vie ! Voilà, c’est cela, ce récit, ce pour quoi il est dit ici ; alors, si cela vous rebute, sautez-le vite ! Allez voir un peu plus loin… allez directement au chapitre suivant, aux intermèdes, pour vous reposer l’esprit ; bon courage ! c’est selon votre envie, ou bonne réjouissance, c’est selon votre tempérament…