(parole en marchant - 16 juin 2017 à 18h46)

—> 3. « singes savants », parcours initiatique d’histoire naturelle :

— Oui à propos de « ce n’est pas leur souci » ?
— Oui évidemment ce n’est pas leur souci, ils s’en foutent complètement, ils n’y pensent même pas certainement…
— C’est si évidemment ?
— Oui probablement, je le répète, le souci de notre soi-disant éthique, cette perception particulière qui nous fait s’en préoccuper justement, nous donne quelque part une responsabilité à cause de cela ; parce que j’y réfléchis, parce que j’en prends conscience, je me dois de la mettre à un certain niveau d’appréciation, d’équilibre, de sensations et de respect envers les autres ; puisque j’ai pris connaissance des vies autour de moi, ce n’est pas pour ça que je dois les massacrer inconsidérément et je devrais plutôt me situer dans un échange, dans un dialogue ; le fait de les baptiser devient une forme de bonjour, un premier salut ; « je t’appelle, je te nomme », cette reconnaissance de l’existence de l’autre demeure appréciable et elle apparaît révélatrice pour nous, pour que nous nous souvenions que nous ne sommes pas seuls ; oui nous représentons une sorte de chimère qui abrite des milliards d’êtres, leur quantité s’avère plus importante que le nombre de nos cellules vivantes ; toutes les bactéries, les êtres, les acariens qui au sein de nous forment cette symbiose accumulent une génétique plus étendue quand on la compare à la nôtre, cette dernière a une taille qui est loin d’apparaître la plus vaste sur terre, et si vous réalisez la somme de toute cette génétique que constitue la vie, nous n’en représentons qu’une infime petite partie ; notre éveil réside dans le discernement de toutes ces choses-là ; et le fait de nommer ainsi les êtres apporte une considération vers la perception d’autrui, c’est un bon début ; loin de se montrer nuisible, elle est ce qu’elle est, ajoute une connaissance de mieux, ne vous en abusez pas plus, cela ne sert à rien.