(texte (??)) – 2 sept. 2016 à 0h22)
(version avec ajouts du 28 sept. 2016 à 1h31)

—> 1. « İl », intermède… : 38. 39. 40. [İ v é] les histoires de l’ermite brahmane
—> variations sur une histoire mainte fois répétée

les histoires de l’ermite brahmane
(trois histoires et peut-être plus)

À chaque fois qu’il vient voir le mendiant, celui-ci lui récite une histoire différente sur le même ermite. Ipanadrega en est étonné et lui demande pourquoi cette histoire, au lieu de s’enchaîner comme la suite du récit précédent, il lui décrit un autre parcours, comme si celui-ci avait vécu plusieurs existences au même moment.

Le mendiant lui révèle alors qu’à chaque venue, il se fait un plaisir de la lui raconter ; mais les chemins de l’ermite deviendront chaque fois différents, aboutissant tous au même lieu, avec un accueil sensiblement similaire ; seuls les parcours temporels qui l’amèneront vers ce peuple innommé prendront des voies divergentes.

À chaque fois qu’il viendra écouter cette histoire, sans fin, le mendiant lui décrira un cheminement différent, à la mesure de sa propre imagination, il lui racontera ainsi, explorant tous les possibles… du dire.

La vie antérieure de cet ermite lui apparaîtra donc multiple, aboutissant toujours au même endroit, se finissant pareillement, dans tous les cas, avec cette traversée du désert éreintante et mortifère.

***

à la fin du premier récit de l’ermite brahmane

—> 1. « İl », intermède… : 38. [İ v é] voyage incertain d’un ermite brahmane

Décidément, voilà qu’on lui parle encore d’un peuple non nommé, ces similitudes deviennent troublantes, il s’agit des mêmes gens, c’est évident ; il y eut d’abord cet « errant écharpé », puis il y eut ces écrits délaissés, qu’il trouva par hasard dans une bibliothèque empoussiérée et maintenant, ce mendiant lui parle de cet ermite qui les aurait rencontrés, ces gens exilés au bout de nulle part, dans un désert improbable qui suinte de partout.
– Quelle manigance apporte ces égarements qui sans cesse se mettent à ma table, afin que j’y jette un œil ? Quel sort s’est insinué pour que j’y revienne systématiquement à cette intrigue qui s’agite au bout du monde ; des voix m’attirent vers elle ; faut-il que j’y aille aussi, me perdre dans ces immensités, où l’homme ne peut que s’y sentir bien seul, isolé et déboussolé ; quel rôle joue donc cette chose qui amène tant d’êtres au même endroit, la lune, des rêves, une divinité quelconque, un désespoir, une quête ? Mais laquelle ?

(parole entre deux sommeils – 4 sept. 2016 à 1h43)

—> 1. « İl », intermède… : 39. [İ v é] seconde variation, il a dit…

—> parole du mendiant…

(récit original)

« Je dis à chaque fois la même chose, mais avec des mots différents, avec des mots pas pareils je raconte une chose toujours identique ; des paroles, toujours les mêmes, mais variées différemment, annonce une histoire toujours pareille… »

(version)

« Évidemment, je te dis à chaque fois la même chose, mais avec des termes différents ; avec des mots pas pareils, je te raconte un continûment très égal, avec des paroles d’apparences similaires en faisant varier pour ajouter la nuance, des petites anicroches, des fantaisies ; certes, cela annonce une histoire toujours idem, mais peut-être, qui sait, éternelle ! »

(version)

– Évidemment, je te récite à chaque fois des choses identiques, mais avec des termes nouveaux ; avec des mots pas pareils, je te donne un racontement dans un continûment très égal, avec des paroles d’apparences similaires en modulant pour ajouter la nuance, des petites anicroches, des fantaisies ; certes, cela annonce une histoire toujours idem, mais peut-être qui sait ? Éternelle ! Je veux te raconter ainsi, explorer tous les possibles… d’un récit !

(parole entre deux sommeils – 4 sept. 2016 à 1h41)

—> 1. « İl », intermède… : 40. [İ v é] énième variation, il a dit…

sur l’ermite brahmane

À la fin des trois histoires, il décide de sortir de la boucle temporelle qui s’était instaurée, dont il ne savait plus s’il la vivait réellement ou si se mêlait ses rêves, ses fantasmes, ses illusions, avec la réalité ; il devait casser ce cycle temporel, faire un geste qui rompt avec ce cercle infernal de la répétition d’une histoire, qui ne voulait pas s’achever, qui se répétait, qui se répétait éternellement tant qu’il restait là, tant qu’il revenait… Le sourire n’était pas le même, le sourire du mendiant n’était pas le même, mais il répétait inlassablement le même cycle, la même chose, et son discours tout toujours aussi passionnant, racontait une nouvelle variation de la même histoire, une nouvelle variation de la même histoire… une nouvelle variation de la réelle histoire… voilà…