Cette version a été découpée et augmentée en trois chapitres, le récit final devient :

—> 1. « İl », intermède… : 43. [F E T] du labeur
—> 1. « İl », intermède… : 44. [af T] il ne peut s’empêcher…
—> 1. « İl », intermède… : 45. [L T] croyance prolétaire, fable de lui…

(version – 31 juill. 2017 à 15h58)

Mais pour préparer son grand voyage, il lui fallait amasser quelques ressources pour hâter ses transports et lui éviter des marches interminables, c’est que la terre reste malgré tout immense pour un homme et ses vastes étendues, les routes parfois inexistantes, la mer, l’océan demeurent tout de même des obstacles difficiles à franchir. L’utilisation de machines à avancer allait lui rendre un appréciable service, aller plus vite et ménager sa fatigue, d’où l’idée de sa roulotte mécanisée dont nous vous parlions précédemment, mais elle ne conviendra pas dans les zones arides. Dans sa logique du moment, un apport pécuniaire, ce qu’on appelle bêtement l’argent lui semblera nécessaire, et n’en ayant guère, il devait en gagner suffisamment pour mener à bien cette aventure particulière.
Alors, pour obtenir en quantité suffisante de ces ressources imaginaires, en fait, des morceaux de papier symboliques, des billets monétaires, il devait trouver un nouveau travail qu’il échangerait contre ceux-là. Quelle tâche conviendrait le mieux à l’énervement de ses membres, pour un labeur non souhaité, ni aimé, ni désiré, mais peut-être bien obligé, s’il voulait acquérir cet argent que l’on impose parmi les hommes (cette tradition) pour vivre et animer son voyage tant espéré ?

Il envisagea bien quelques cambriolages dans des banques aux réputations détestables, aux respectabilités intenables, le choix s’avérait facile, la plupart répondaient à cette description, mais les risques encourus et son manque d’expérience en la matière lui firent préférer une activité moins dangereuse et il se mit en quête d’un boulot adéquat suffisamment rémunérateur ; il demanda que l’on montre comment il aborda ce souci des servitudes.
« Ah ! Les corvées humaines du déplaisir et qui vous gâtent la moindre inspiration venue du soleil de votre envie, vous cassent toutes les humeurs dès qu’on les décrit. À cet instant-là, vous n’éprouvez qu’un désir : demeurer à dix lieues de ces peines ; puis vous les marquerez d’une croix, et vous devrez bien un jour définir votre propre voie par-dessus ces désagréments (que cette résolution devienne votre meilleur choix !) »

*

recherche acidulée d’un travail « zentiment » éprouvé…

(Oui ! Il lance quelques propos d’humour parfois, cela lui arrive ! il ironise…)
Il essaya bien, avec un grand sourire au creux de sa tête, à monétiser et confronter sa manière d’écrire aux rudesses des journaux du soir, toujours ameutés par des nouvelles effrayantes et de petits papiers qui les en ficellent d’une lecture attrayante. Mais jouer sur le sentiment et les élucubrations du genre humain ne lui apportait aucun charme à ces rédactions-là. Il essaya aussi le roman, mais celui de sa vie déjà lui suffisait amplement.
– Quel talent devrais-je avoir pour passionner les gens à ces manières illusoires, que représenteraient les vétustés de mon existence, qu’aurais-je à y dénoncer ?
Il en établit une description un jour qu’il avait l’esprit à cela, mais aucune ne le force à franchir le pas !
– Doit-on apparaître exceptionnel pour exercer ces métiers-là, sinon l’on risque la routine du fonctionnaire ou de ces commandes artisanales d’un travail que l’on finit par ne plus aimer ? De demeurer médiocre ne convient pas ni de rester normal d’ailleurs ; sans l’excès d’un goût âcre ou fade, où mettriez-vous le passionnel dans vos choix ; dans ce cas, à quoi bon chercher ce désir à m’égarer dans l’usage d’alcools frelatés, ou de drogues, pour une idée, une inspiration ? Et perdre le contrôle de soi, ça, non, je ne veux !
– Le pire dans ces métiers-là c’est de perdurer « classique », c’est l’ultime affront ! Quitte à devenir un maître sans inventions, le copieur d’une époque, dire n’importe quoi avec un certain talent, œuvrer dans la formule ostentatoire du moment, alors ? Le plus dommageable, plagier sans apporter son âme, son génie, s’il en est un, doit transpirer, sinon à quoi bon répéter l’air du temps, si l’on ne peut le concevoir à sa portée ? Vous devez atteindre l’exceptionnel dans ces métiers-là et mourir riche, ou pauvre, c’est selon l’humeur du vent ! Mais, je n’aime pas, en cela, les représentations ni les cérémonies et leurs exhibitions, ces parades du « moi » que voilà ; même en insistant, je la jouerais modeste.

(du travail)
Je veux parler de celui-là,
obligé ; que l’on accomplît
d’une manière affligée.

Et puis, un jour, ce fut une grande surprise, il trouva un labeur acceptable, son allure apparaissait suffisante et donnait de quoi plaire ; il avait soigné sa prestance.
– Monsieur, cher Monsieur, nous vous embauchons ; dites-nous ce que vous souhaitez réaliser dans notre entreprise, comment voyez-vous votre carrière évoluer ?
– Ah ! Je voudrais le poste le plus ultime où je deviendrais très efficace. Il me faudrait aussi les pleins pouvoirs pour l’accomplir savamment : « la tâche demandée » ; il nécessitera un bureau où je puisse éprouver toutes mes aises, et m’asseoir confortablement cela va de soi ; vous devrez y ajouter une secrétaire qui m’assistera pour les travaux les plus rudimentaires ; je devrai posséder les outils optimums adaptés au mieux à l’activité que vous me donnez ; adjoignez-y enfin des moyens de déplacement adéquats, quand j’aurai à vérifier autre part le bon fonctionnement de la fabrication vendue par « notre établissement ! »
– Mais vous vous prenez pour Dieu ?
– Moi ? Non ! Je réponds à votre question, de ce que vous me demandez : ce que je souhaite accomplir dans votre entreprise, vous ne m’imposez apparemment rien ; vous m’interrogez sur ce que je désire réaliser, alors je vous dis comment je m’y vois travailler… (grand sourire)
La repartie semblait pertinente ; il fut tout de même embauché et astreint à des tâches subalternes sous l’œil amusé du patron qui sous un air, a priori sadique, voulait l’éprouver et peut-être observer là où il pouvait aller dans l’exacerbation de la corvée prolétaire. De toute façon, peu importe la manière, il a trouvé un labeur sommaire certes, mais suffisant pour aider son projet d’un vaste voyage ; de cela, il ne dit mot à quiconque.
Une sous-chef, béni-oui-oui opiniâtre, une caricature de serviteur, d’un arrivisme zélé, jusqu’au bout des ongles, cela suintait fort, le prit en grippe ; elle s’ingéniait à vouloir le compromettre, peut-être permettre un jour à provoquer en lui une erreur, un prétexte pour le licencier sans fracas, à bon compte ; une ambiance détestable s’établit, il n’y resterait pas toute sa vie ici…

– On a laissé une croix sur l’image qui vous représentait pour mieux vous repérer et vous signaler au cas où, au cas où il vous viendrait à l’idée d’omettre… d’omettre les tâches qui vous ont été octroyées ; faites donc attention à vous, ce que je vous donne là est un cadeau empoisonné.
De toutes les entreprises qui l’embauchèrent, l’atmosphère sociale de cette dernière s’avéra la plus exécrable qui soit, un sommet rempli de magouilles et chausse-trapes des plus diverses qu’il trouve superflu de décrire en cet endroit ; d’ailleurs, d’en parler, cela lui rappelait tant de nausées qu’on écourta l’exposé, qu’il ne défaille pas avant la fin tout de même…

*

—> 1. « İl », intermède… : 44. [af T] il ne peut s’empêcher…

Houlala ! Il sortit de ses vieux grimoires, de ses poussiéreux écrits, ces anciennes histoires, quelques fables militantes, anarchistes tout le temps, qu’il voulût revoir et actualiser tant et tant ! M’enfin quelle engeance m’avez-vous apportée là, des récits pas du tout épatants que voilà ?
Les soirs, après cette mascarade que lui offrait son travail ordinaire et lassant, dans sa roulotte désuète, il refaisait le monde à travers ces poèmes intransigeants d’une manière désinvolte, « des propos dangereux très naïvement dits » qu’il gueulait contre certaines gens…

(Toujours ces idées où il se voit en comédien !)

« J’ai vu des cœurs déchirés s’effondrer dans la nuit ; épuisés ! Regardez leurs mains disparaître sous des eaux de larmes, de sueurs brisées par la faux, libérant ces désespoirs qu’on ne comprend pas, comme l’outre percée qui asperge vos pas, même sous le vent, cela ne s’assèche pas. À trop les entendre, mon ardeur n’en pouvait plus ; et quoi taire, quand sous mes yeux, ils passent dans la rue, une loque sur le dos, ils se sauvent pieds nus ; dans l’avenue de mes pensées, ils crèvent à la faim ! Vous souvenez-vous enfin de ces temps très malins où le froid et la bataille gelaient vos doigts, vous croupissiez atterrés dans un coin, à l’abri de l’enfer ? Vous vivez encore parents d’avant-hier et d’hier, témoins rescapés des deux grandes guerres, le savez-vous, de ces instants de colères, il en reste sur terre ? Présents à leur manière, ils font piteux, des sortes de mondes effarés que vous représentiez naguère, sans cesse égarés par une bombe. Ils acceptent toujours en criant à la réalité dépravée, le fric qui rend fou, comme pour vous, c’est toute une vie, une carotte tendue tout au long de l’existence… »

İpanadrega comprenait qu’en lui, résidait une violence, qui de temps à autre sortait au moment inapproprié ; débordante, elle l’incommodait, oh ! il ne savait pas à chaque fois vraiment la maîtriser ; il chercha longtemps cette manière de la canaliser et de permettre qu’elle s’évacue d’une allure appropriée ; comment décupler cette violence pour qu’elle s’évade tout d’un coup de soi, et non comme une arme contre soi ? Il ne trouva pas tout de suite la solution, il imagina mille résolutions, mille façons d’être, mille raisons de l’apaiser, quoi qu’il en soit, à aucun moment, il ne fut satisfait ; toujours en avançant dans sa quête, peu à peu, il sentait bien qu’il n’y dénicherait aucun remède, ni stratagème ni réponse ; en fait, il savait bien que le temps amènerait le nécessaire, avec sa manière de s’imposer c’était son affaire ; et lui, indécis, suivant sa propre motivation, qui, dans tous les cas, lui apporterait certainement cette paix de l’âme tant recherchée. Et de poursuivre sa marotte poétique aux propos régulièrement plus dangereux, il s’imaginait affronter des gens… comme au temps des fourches et des couperets…

« J’ai vu des cœurs déchirés s’effondrer dans la nuit ; épuisés ! Qu’on ramasse au matin sans pleurs et sans rien, pour les mettre au tombeau commun où personne ne vient ; emmenés dans une charrette de sapin, croisant au loin le carrosse d’un fortuné assassin, il ajoute une croix sur son calepin : “Encore un de moins à nourrir pour rien !”, dit-il d’un air serein ce malin, car ne nous leurrons pas, si nous allons en guerre sur l’ordre d’un de ces malandrins, c’est pour amenuiser les stocks de munitions qu’ils nous ont fait construire à deux mains, et s’enrichir pour demain, heureux du butin gagné dans les ventes d’armes conclues sur notre dos. Incapables de nous unifier pour rosser ces coquins, nous les laissons violer nos filles, de peur qu’un de leurs larbins, hommes de loi, agents ou soldats vienne nous casser les reins plus alors que le labeur du prochain matin. Mais quand donc cessera cet affront ? Ils savent nous prendre nos révolutions, l’histoire nous donna cette leçon, parce que nous crions de rage sans trop d’unions… »

Cela lui rappelle le lien fort développé entre les travailleurs des houillères ou des usines où l’on creuse la terre, leur fraternité, leur fierté d’y avoir descendu dans le trou de leurs peines enivrantes…
– j’ai vu des misères innombrables (pas les miennes), renvoyées en travers de ma figure…
– T’es qui toi pour médire de nos besognes à la mine ?
– Vous pourriez envisager un autre avenir, déménager ou vous associer, et prendre possession de celle-ci, contrer les propriétaires ; vous reconvertir, si du fer ou du charbon, le stock au fond de l’enfer est épuisé ; adaptez-vous aux changements, je ne sais pas moi ! Ne plus vous rendre esclave de ses lieux ; on croirait que vous aimez cela ? Vous m’apparaissez bien trop obéir aux forces des habitudes, en vieillissant !
– Eh ! Le révolutionnaire de mes deux ! Tu trouves que c’est facile ? Pour qui nous prends-tu, tu penses que l’on n’a pas déjà essayé ?

Alors certains jours, İpanadrega alla virer sa haine ordinaire dans des manifs prolétaires où l’esprit se veut solidaire avec une idée de « travailleur » très radical, comme si ce boulot, souvent abêtissant, abrutissant, s’avérait l’ultime fin en soi, la seule solution à toute chose ; il s’étonnait toujours de cet « unique » avenir caressé, envisageait-on une autre vie, en dehors de ces labeurs très obéissants ? Où avait-on mis leurs espoirs, derrière une barrière impossible ? Encore, il composa une prose pamphlétaire pour se foutre de cette manière ouvrière de la désillusion, parler du travail, oh ! sa plaie devenue béante, de ses inaptitudes à ce rituel.

*

—> 1. « İl », intermède… : 45. [L T] croyance prolétaire, fable de lui…

croyance prolétaire

Nous voulons que tu sois notre prolétaire exemplaire,
l’idéal syndical, le grand « secrétaire général » ;
tu diras « le travail c’est le rutilement du jour »,
et nous verrons nos tâches étinceler dans le vaste jour ;
tu affirmeras « cet enfant possède l’âme d’un ouvrier »,
et nous le façonnerons pour qu’il le devienne ;
tu diras « le monde a besoin d’une main-d’œuvre ! »
et nous ferons en sorte que le monde
ne soit qu’une main-d’œuvre ;
tu constateras « que l’on trouve trop de machines en ce monde » et nous les cacherons, pour qu’on ne les voie plus ;
tu diras « que le vent emporte les patrons indésirables ! »,
et nous les transporterons là où tu voudras qu’ils soient ;
tu diras « déterrez les machines, pour qu’elles fabriquent à nouveau ! »
et nous déterrerons les machines pour fabriquer ce que tu veux, car nous avons confiance en toi et nous savons ton choix juste ;
tu diras « je ne suis qu’un prolétaire, le grand “syndical éternel”, votre secrétaire général et absolutiste fameux ! »
et nous ne verrons en toi que celui qui nous rend si heureux ;
tu seras le vénérable travailleur, le sage du monde,
la vérité unique,
l’indéniable sincérité,
la soif ouvrière du bien,
la parole ultime qu’on ne pourra contester…
et nous te suivrons,
les yeux fermés,
aveuglés, confiants,
vers tes réalisations appropriées et excellentes ;
ta voie toute tracée apportera notre réconfort,
nous n’aurons plus à choisir, nous te laissons ce souci éreintant à nous attribuer gains et labeur,
entre ce qui s’avère satisfaisant ou fatigant ;
tu décriras la suprême conduite à conserver, pour la joie de nos entêtements et tes désirs, deviendront les nôtres…

Alors, lassé de toute cette hypocrisie, exprimant ta première sincérité, tu leur as répondu : « pourquoi donc restez-vous si crédule à ce point, pour accepter tout de moi ? »
Et si je vous disais « chassez-moi, licenciez-moi, congédiez-moi », me mettrez-vous à la porte ? Me laisserez-vous tranquille, enfin ?

Quoi, on ne veut plus que l’on idolâtre ? C’est fou ! Voilà encore qu’on lui obéit, ils le relevèrent de ses fonctions, on le débaucha donc pour l’expulser, le remercier vivement et le démettre de tout sans aucun ménagement, sans prime ni ancienneté, et comme on n’en demeurait pas à une extravagance près, ils le découpèrent en petits morceaux, un pour chaque désir déchut ! Alors, le travail fut arrêté un temps, on hésita tout de même un peu, entre de la paix ou du désordre ; on ne fabriqua plus comme avant, on fit revenir les patrons, que l’on garde de quoi se plaindre et susciter une grève, à savoir sur qui cracher, sur eux ou les actionnaires, histoire de couper court à toutes idées débonnaires.

Moralité ? Je vous la laisse…

*

Mais cette modeste ironie que lui trouvait « rigolote ! » ne plut à personne ni aux ouvriers qui n’aimaient pas que l’on se moque d’eux ni à la gent patronale qui ne voyait là que des émeutes tout autour de sa personne et du désordre au travail ; alors ils le bannirent pareillement de leur industrie, vociférant des mots proches de la réprimande et des remontrances (on ne le coupa point cependant ni en petits bouts ni en deux).

Débaucher, démettre, déboulonner, reconduire, mettre à la porte, mettre à pied, mettre dehors, mettre en disponibilité, remercier, renvoyer, expulser, congédier, chasser, lourder, vider, virer, licencier, sabrer, saquer, balancer, balayer, destituer, déquiller, bref, on lui donna son congé… Les termes ne manquent pas quand il s’agit d’infliger une ration de chômage à quelqu’un, de l’exclure d’un boulot, du moment que l’on patronne cette musique pour l’appât d’un gain, d’un désaccord ou d’un mécontentement, c’est trop facile !
De l’homme d’affaires, de l’ouvrier si occupé, il n’y percevait rien à en comprendre ; qu’on le jetât alors dehors sans aucune précaution, il ne s’en émut guère, tant il en avait marre de ces manières routinières. Et puis de l’argent, de la monnaie, de ce fric, pécule, écus, pèze ou oseille, il en avait amassé quelques sacs ; de la fraîche, suffisamment pour s’en aller finalement, il avait mûri sans ménagement, y trouvera-t-on le ver dans cette pomme des discordes ?
– Au revoir donc ! Messieurs et Mesdames, je vous laisse à vos troupeaux indéniables, à vos travaillantes idées, vos prolétariennes sociétés, je me casse !
Il avait certes le moral en friche et devait juste un peu débroussailler… Vous n’auriez pas dû l’énerver !
– À moins que tu t’en fiches, petit ouvrier, je l’ai été, mais maintenant c’est oublié…

Oh ! Ne vous y trompez pas, leur attitude l’a contrarié bien plus que vous ne le croyez ; moi qui le connais bien, je sais qu’il va de nouveau se morfondre et s’éparpiller dans un trop-plein d’imaginations qu’au soir il se démène à chasser avec une fronde, et les balancer hors de sa tête, sa manière d’y répondre. Mais vois, cette confrontation ne laisse rien d’autre qu’un haut-le-cœur sans importance, elle ajoute une pierre à sa toute jeune compétence, une première grande expérimentation des corvées humaines. Alors voici de nouvelles alarmes, voici de nouvelles armes, acquises au bout de ta sueur, pour des demains moins moqueurs, elles vont te prévenir dès l’assaut de rancœurs trop houleuses ; elles vont te prémunir pendant la future longue et lente marche de ton désir fameux, regarde ce qu’on installe au-devant de ta déroute, des grains de sable, tu peux les franchir. Écarte ton éveil de la folie des hommes, d’ailleurs pour ne pas t’apeurer on y a mis des pommes ; on en a accumulé des tonnes et depuis tu nages dans une compote fruitière, quoique aimant le plat, cette profusion à force te lasse aux plaisirs de cela ; c’est évident… Mais maintenant te voilà apaisé, n’avais-tu pas décidé, il y a peu, de mener une quête, tu sembles la délaisser ?