(texte montage du 31 juill. 2017 à 17h08)
—> 1. « İl », intermède… : 46. [Y af D] et puis le doute…
Du bon usage qui voudrait
qu’on ne parle pas
de ces choses-là
et puis le doute
Ah ! Il ne manquait plus que ça, puisque la fatigue vous apporte cela. Ce trouble le place comme une croix, en haut de l’édifice, celui que l’on bâtit à la mesure de sa foi…
– Oh ! Arrêtez toutes vos salades ; pourquoi me parlez-vous de mon doute ? Je le gardais bien au chaud au fond de moi ; maintenant, tout devient révocable, c’est de votre faute, laissez-moi !
Apaise-toi, je souhaitais simplement te rappeler l’idée de ce voyage, de cet exil auquel tu tenais tant ; je ne désirais pas t’égarer, tu as tout ton temps. Je comprends que tu ne veuilles plus me causer.
– Je suis entré dans la vie bizarrement, à cause d’un auteur et de ses divagations ; et de m’en sortir de tout cela, je fais comment ? Oui erraient de petits freluquets autour de moi, ce qu’on nomme dans certains pays des anges ; ils tournoyaient et tournoyaient ; m’agitaient, m’agitaient, m’accaparaient de remontrances, m’indiquaient « la bonne direction », là où je devais mettre mon égarement ; eh ! oh ! Ils ont de ces idées assez étranges, comme des embrigadements, et fondent des mouvements aux entournures pour me décharner, je le sens, puis ils organisent des rondes et guettent mes allures ; je vous l’avoue maintenant, c’est que je leur mens ; comment faire autrement ? Je vois un ciel compliqué m’apporter de belles ornières…
– À ton existence (lui raconte l’un, passant par ici), il s’y accroche bien plus d’un aimant, illusoire ? Peut-être pas ; où trouves-tu que tu t’égares, tu devrais revenir à tes premiers amours, mais pas ceux des romans de gare, non, les originaux où tu puisses t’y évader de nouveau ; fais comme cela, voilà ce qui me vient là. À toi !
– Dites-le-moi encore, pour ça ! Je fais comment ? Ma vue s’arrête à vos ornières, à vos tracas interminables… je retiens « minable ! »
Une troupe de boniments l’encercle et le cajole avec des phrases très excentriques, pour envenimer des idées pas forcément sages, le détourner, dans des commérages de foules où l’on entend toutes les sortes de propos.
– À la prise d’un risque, ne vous en retournez pas, oh ! sinon que l’on pourrait bien le regretter, et y ajouter une désillusion de plus.
— « Des îles-lu-s’ions ! » Quelqu’un m’a raconté que cela pourrait bien rapporter ?
– Oh ! je ne sais pas (lui dit l’autre, traînant par là), comme ce n’est pas moi le héros ici, je ne fais que passer… Vous me posez de ces questions ? Je vois bien dans vos yeux, un rêve ou deux, alors quoi y adjoindre, tout ce que je trouverais du côté de chez… « passion ? » Mais il est bien tard et je n’ai pas encore soupé, je vais vous quitter, au revoir !
Mais, personne ne lui répond, chacun n’écoute que soi-même ; il devrait mieux occuper son temps que de s’interroger ainsi, n’avait-il pas envisagé de s’adonner à des soucis différents ?
– Je suis entré dans la vie bizarrement, à cause d’un auteur et de ses divaguements ; devrais-je m’en sortir, de tout cela, je fais comment ? Un monsieur plein d’ornières passait par là ; il s’est introduit dans ma tête et y a répandu des ravages, comme on dit aux gens d’un autre âge. Tout cela n’est pas très sage, j’en conviens, mais avec le réflexe on se méfie de tout ; et puis quand on vous demande de mettre… de poser ces mots, ici sur le papier doux… des traces, vous racontiez quoi donc, mais bon, je n’y crois pas trop à votre préjudice, j’y vois peut-être une nouvelle malice ?
J’ai juste le temps d’écrire un petit poème qui l’enlève un peu hors de son doute, là où il séjourne trop à mon goût. Je ne demeure pas certain de lui apporter une quelconque gaieté…
Je vais me rire de vous
Je vais nourrir le fou
Je vais mou rire, c’est tout
N’en attisons pas un drame
Le ventre à dégouliner c’est tout
La canaille de mon ventre mou
Et mise en charpie, ma carrière Dans le trou
Oui, le monde ici s’avère terrible, mais laissez-le décaniller, nous y sommes habitués de toute manière. Je restais sur ce point dépenaillé et il m’apparaissait impossible de savoir s’il demeurait prêt ou pas pour les voyages futurs de sa grande avancée.
– Son cœur ampoulé a de ces allures pour le submerger et son regard las, peu médiateur ailleurs, d’une certaine façon quand on le voit dégoûté d’une quelconque monotonie ; il n’outrepasse que le temps qui ne déroule plus, c’est ça, l’ennui.
– Hein ? Quoi ? J’ai rien saisi à ce que vous me dites ?
– C’est pas grave, j’ai pas envie de corriger !
– Merci pour le lecteur ! c’est très aimable !
— Chuuut ! Écoutez-le !
– Hier, sur des façons, me relevant d’un orgueil, j’ai effectué une pause, pour méditer et me nourrir de leurs attentions vides quand j’y pense ; d’autres permirent encore que je n’y comprenne rien, au sens de cette existence qui ne vaut rien ; peut-être ai-je mal suivi le mode d’emploi, d’un usage de la clé immodéré ; elle est entrée très vite dans mon lit et je me suis écrié : « quelle trépidante vie ! C’est un bordel ici ? » C’est qu’elle en conserve pourtant l’allure, oui j’ai dit ça ! Mais le ventre, au mot « mou », regardez-le alors, il n’a rien produit, ni perdu un quelconque nord ; de lui, n’en parlons plus, d’ailleurs je m’en fous !
Outre, donc, il va sortir à minuit, sur des mélodies de gare, sa façon de mettre un voile à la pluie démente, cela est décevant, ou de vagues alertes l’ont empêché un jour peut-être de voir son avenir enfin rayonner ; de pâles lueurs veulent atteindre le fond de son cœur et peut-être aussi, il ne suscite pas de quoi apporter un appétit ni le faire jouir de sa mort ou de sa vie ni de son trépas il ne vit… et oui… la machine ne comprend plus ce qu’il dit. Elle écrit tout de travers et de cette situation, hagarde, elle donne un air taquin à notre pauvre être, ailé soudain ; il lui reste quelques ans qui devraient le soutenir encore, pour que lui vienne une envie de naître, de mettre quelque chose au bout de ses souhaits.
(Demain, on vous promet des idées claires, on vous l’assure ! Même que nous devrions réajuster la chose qui mémorise ce que l’on raconte, c’est décevant ces jours-ci, elle prend des aises en ne posant pas le mot attendu là où l’on désirerait qu’il fût ! C’est navrant et je suis désolé des aléas [on dit « bugue ! »] de cette technologie inscrivante des temps modernes ; la plume avait plus d’attrait…)
Bien sûr, le monde n’apparaît pas au mieux de sa forme ; et moi-même, je ne me sentais pas très bien, au cœur de la soirée, après ces leurres de minuit, à l’heure dite « du loup », comme une araignée annonciatrice d’un grand présage, à l’endroit où médite un savant fou, le fait assidûment s’éveiller et dépendre de nous ; un dur moment près de vous, je n’ai trouvé qu’une entrecôte au beurre dans la poêle, c’est tout ! Ne riez pas ; un ventre, ça a faim comme vous !
– Bizarre, ce film dans ma tête ? Elle s’avère étrange, mon existence ; entre autres, je vous le dis, comment sortir d’ici ? N’y ajoutez plus ces ornières à ma vie et puis laissez-moi dormir cette nuit.
– À la prise d’un risque, plus d’une illusion s’en fut détournée (nous raconte ce dernier boniment de l’été)… ne vous en retournez surtout pas, oh ! sinon que l’on pourrait bien le regretter, et le vexer, une affliction de plus.
Mais vois, la foule s’éloigne et s’évanouissant ces dialogues de sourds, là où tout s’en va, lui abandonnent donc un peu de temps pour poser le pas ; est-il en train d’oublier le fruit de ses enquêtes et puis ce voyage ; voilà que je m’inquiète ?