(texte [??] original – 20 sept. 2010 à 2h35)

—> 5. « ajoutements », récits antérieurs, primitifs, oubliés : « zécritures »
—> non transposé à la troisième personne
—> voir version transposée dans 1. « İl », prolegomena, dans les rêves, et studium

(version originale)

—> à placer et transposer : prolegomena, dans les rêves, hésitations

Dans les rêves endormis pousse des êtres étranges venus de lointains horizons d’où je ne sais quelle guérison ils ont apportée.

Un murmure doux et profond trouble les nuits d’un abandon généreux, les souffles disgracieux des êtres qui reposent, un temps heureux.
Un songe délicat travers leur sommeil… à moins que ?

Dans mes rêves à moitié endormis pousse des êtres étranges venus de lointains horizons d’où je ne sais quelle malédiction ils ont importée.
Des rêves charmants il n’en reste presque rien, seulement quelques tourments auxquels je ne tiens, ainsi qu’une vacherie mélancolique qui m’égratigne un peu la joue, au réveil il n’en restent à peu près aucun de mes songes délicats du remords et des fracas.

Innombrable est ma fuite et de l’ennui que je régurgite une seule idée résiste, je la laisse tout de suite dans un coin de mes pensées, pour la faire resurgir à la moindre envie d’y revenir ensuite.

—> à placer et transposer : prolegomena, dans les rêves, vertigo

Aux grands rêves abracadabrantesques j’ai renoncé, à l’image obscure du prestige qu’il m’était donné, je vous ai pardonné et vous êtes passées ma douce envie, d’entre les sommeils, une clarté d’aube fine, un éveil chanteur à l’allure fière et sans trêve, de là viennent les vertiges…

Je n’ai pu vous voir, je sais, je vous en donne du tracas. Comment me mettre au pas, vous dites-vous ? Vous riez comme un soldat, le caractère vous va comme un fusil que l’on changerait d’épaule et des miettes sur la table témoigne de votre fringale tapageuse, ces nourritures bien grasses ingurgitées trop vite et sans faiblesse vous butiniez les quelques restes.
À cela, je me mets à la diète et perdre ces kilos de l’embonpoint inutile qui me mutile. On vit de trop d’abondance ici, oui souriez, j’ai trouvé le remède dans cette diète austère qui me va bien.

Oui, je vous en donne du tracas, vous la justice de mes ennuies, ma conscience désapprouvée, la volupté trop éveillée ne me donne pas d’envies et vos épanchements ne font rire que les souris.
Vous dites : « trouvez un travail, occupez-vous à des tâches non aimées, c’est une corvée nécessaire », « inévitable, cet ennuyez-vous ? ».
Mais voilà, de la chose inévitable, je n’accepte pas la musique, oh ! on ne m’achète pas, je ne plaisante encore moins à vos tralalas mondains qui en a filouté plus d’un. Je sens la pauvreté qui vient me faire toutes sortes de misères, et je sais que vont venir certains, pour me conter un drôle d’air…

—> à placer et transposer : prolegomena, studium, dedans

J’ai fait de savantes études du dedans de mon crâne et j’y ai trouvé de terribles incertitudes où crèvent les tenants de votre ingratitude.
Puis lassé de cet intérieur cervical, la mine réjouie, avec des élans soudains et brefs, reprenant des jeux d’enfance et puis d’autres, comme un intermède, j’ai parcouru les lointains horizons.

—> à placer et transposer : prolegomena, studium, dehors

C’est alors que j’ai fait de sévères études du dehors de mon crâne et j’y ai trouvé les effrayantes rumeurs d’une peste future qui refroidira toutes nos âmes, c’est une légende terrible en train de naître et c’est d’un œil darne que j’implore à ma raison de bien réfléchir à ce qu’il faudrait bien faire en ce bas monde pour être ne serait-ce qu’un jour, qu’un instant, un soleil, dans les tourments qui me damne, y lire une histoire ou d’y voir claire un moment, devenir lucide à cet instant et reposer un peu ensuite…

—> à placer et transposer : prolegomena, studium, dedans

Savez-vous, je brûle au dedans et aucun ne s’en doute, je fais semblant avec un air de rien du tout, somme toute, mais quelle misère ce feu en creux, il m’inonde, me broie, me consume, je résiste encore, combien de temps cet encore là va durer ? Les murs de mon antre ne cessent de me murmurer, qu’ont-ils vu de si prenant pour assaillir autant mes rêves, ils ont une mémoire bruyante et ne sont pas sages avec moi, c’en est à vouloir partir. Parfois j’ai honte de mes humeurs et le sang coulant dans mes veines, lui, ne cesse de rougir, c’est sa raison d’être. Pourquoi donc le rouge est la couleur du drame ? Il faut des chairs éclatées pour y répondre, alors on en fait tout un mélodrame, cet illustré devient très décevant.

J’ai prié en mécréant, j’ai gueulé de toutes mes dents, j’ai à peine pleuré, juste une sueur pourpre s’est installée, un tir mal barré que j’ai enfilé par mégarde un jour de grand froid, les hivers me sont de plus en plus pénible, j’y perds à chaque fois plus qu’une dent.
Hier ce fut une oreille, une jambe blessée, un rein, aujourd’hui le bras cassé, demain la tête lésée, on finit toujours dans un drôle d’embarras.

Je sais, mes humeurs ne sont pas drôles et le ciel noir des grands soirs étoilés ne m’en porte pas rigueur, lui que j’inonde de mille propos dithyrambiques, inlassablement récités jusqu’à ce qu’une haleine fétide m’arrête soudain, la bouche pâteuse des bla-bla innombrables qu’il faut laver.

Je m’invente au moment du sommeil des histoires inévitables qui empêche de dormir, c’est toujours pareil, c’en est à vomir, laissées moi un somme, quelle fatigue énorme faut-il avoir pour une heure d’un bon repos ? Faut-il que je m’assomme ? J’ai renoncé aux drogues des médecins que l’on ingurgite sans réfléchir. Je songeais à ce soigneur, un jour écouté, qui parlait des médicaments en remplacement, sécrétés du corps et de l’âme… On ne veut pas d’un être autonome, cela ne se fait pas, c’est d’une indécence civile, il faut que vive la manne médicamenteuse et industrieuse, le soin « pilule », nourriture de nos angoisses et de nos tourments, voilà la nouvelle richesse de cette époque !

C’est l’insomnie qui me fait écrire toute une nuit, qu’y puis-je ? C’est au-delà de l’ennui…

C’est au-delà de toute vie saine et paisible. J’ai choisi des chemins tortueux, improbables et sans carte ni trace de quoi que ce soit. Tout est à découvrir, le moindre propos, la moindre envie, la moindre extase.

C’est drôle comme les tourments vous inspirent ? En comparaison, le bonheur devient fade et sans saveur, stérile et insolent, il ne sécrète aucune imagination dans les têtes, quand tout va bien. Même cette phrase ne va pas bien. Tenez ! là rien que d’en parler tout devient d’un dérisoire innocent, futile, stupide… Vite ma drogue ! Ma dose de malheur, ma décrépitude, la pâleur dolente et superbe de mon rein qui m’en bouche un coin avec cette soudaine et terrible colique néphrétique, souvient toi ma douleur, ce fut à se tordre dans des sueurs éclatantes, rhaaa… l’inspiration est drolatique.

Mais oui, c’est risible, j’ironise, la description tien de la farce, la souffrance méprisable est une garce et j’en passe des myriades de sobriquets piteux à son encontre.

Nous sommes notre propre malheur, nous en faisons à toute heure une manière de vivre, quand je vois avec quel acharnement nous nous entêtons dans des guerres de toutes natures où « stupiditée » et « connerie » sont les maîtres mots.

Je pose mes notes comme de précieux écrits
que l’on trouvera un jour comme ça pour rien
riront ceux-là les découvrant d’un geste hautain
diront il écrivait cet homme-là pour les chiens
les jetterons mes mots en pâture à la meute
avec dédain auront joui repu de l’émeute

Inventaire :

Quand j’aurais cassé ma canne
cloué le bec à ma carcasse
et ri un dernier coup pour la forme
en guise de pirouette à la vie
terminé mes élans et mes chagrins,
enfin cassé ma trogne tombée à terre
dans un final évident.

J’imagine les huissiers courants à ma dette
piquer ce qu’il laisse le mourant qui s’est tut
que vont-ils se mettre sous la dent ?
Des morceaux d’électronique usée
des coques de laptop in e…
un herbier tout dessécher
des papiers innombrables à imprimer
des tableaux virtuels non exposés
une vie artistique à peine divulguée
mon refus de me laisser emberlificoté
des panneaux en bois à l’encre desséchée
un frère à peine triste en colère
que ma mort va emmerder
empêtré d’administratif mortuaire
des amis oubliés oublieux
une famille délaissée affadie
des fâcheries sans sommeil
une idylle ou deux, abandonnées
vous n’en trouverez nulle trace et c’est très bien comme ça…
et puis encore
des farines non panifiées
des pommes non croquées
de vieux meubles à l’embonpoint bien rempli
des cartons pleins de sons de la vie, mémorisés sur des bandes en cassettes
des manuscrits aux écrits très inégaux
des revues au grenier dans la poussière
un vieux tacot express
un vélo empoussiéré à peine usé
une petite chatte, mon seul regret
de ne l’avoir pas assez aimé
ma vie sera amère, j’ai tout raté
je serais mort sans regret ni attache
seul et c’est très bien comme ça…

—> à placer et transposer : prolegomena, dans les rêves, malitia

Quand voudrez-vous me mettre au rendez-vous
des plus isolés, des plus riches, ces fortunés dans une niche
ceux susmentionnés aux terres encerclées de barricades
ont-ils peur des plus pauvres d’entre nous ?
pour mettre autant de barrières à leur ivre héritage.

Je ne connais pas une fortune gagnée
sans une filouterie au passage.

Je ne connais pas un pouvoir gagné
sans une autre filouterie pas très sage

Cet homme devenu roi par un je sais quoi
la royauté n’a d’intérêt que si elle essaime de réalités sans oppression
telle la reine des abeilles œuvrant au bien commun de sa colonie.

Je ne connais pas une lutte sans désespoir
celle du plus riche qui se désespère à ce qu’on lui chope d’un coup toute sa fortune
celle du plus pauvre qui se désespère à survivre en grappillant ce qu’il peu des richesses de l’homme enfriqué,
un juste milieu serait le partage équitable des biens accaparés égoïstement par certains,
mais ils ne veulent pas partager, c’est ça le drame,
dans ce commerce-là, que pouvons-nous prendre de plus à l’homme qui n’a rien, un cœur, un rein, sa vie ?

Chaque lutte recherche sa parcelle de victoire
chaque lutte préserve un territoire
chaque lutte est une conquête d’un peu plus de pouvoir
que vous soyez de n’importe quel camp
c’est toujours pareil, au-delà des ententes,
il y a ces affrontements, ces ruptures d’équilibre
« the mechanism of life »
soit dit en passant

—> à placer et transposer : prolegomena, studium, dedans

Chers amis de l’ombre, bonjour !

Que faites-vous dans ces coins rassis, aux angles ambigus et noirs ?

Plus d’une fois, je vous ai vu, furtif, l’œil aux aguets, prêt à bondir sur votre proie, dénuée de tout embarras.

C’est que vous êtes sales et sans arrêt pénibles et toujours pareils, l’haleine au dedans, versatile et puante telles les rognures des poubelles bavantes, celles-là mêmes que l’on vide chaque matin dans ces camions à ordures de la grande ville.

Vous avez la dent navrante, écornée et chancelante des êtres mal entretenus, vous bavez trop, c’est dégoûtant, vous êtes répugnants, l’odeur est fétide dans vos remuements gras et double, c’est vraiment navrant.
Je sais votre espièglerie et le registre de vos manies à me guetter souvent quand je repose ou que je dorme, vos ombres suspectes sont là et me narguent, je vous méprise quand je suis dans le plus simple appareil.
C’est vrai que je deviens ce « sans sommeil » la nuit, occupé à un réveil hypothétique d’un cauchemar systématique, celui d’une vie très merdique et mienne, j’en deviens bucolique, le rêve champêtre m’enivre jusqu’à la colique, on finit toujours par y goûter un jour, à cette terre toujours par terre.

La nuit est devenue mon royaume, je m’occupe à l’évitement de mon somme, infernale écriture… déjà l’aube, il faudrait tuer le jour, le masquer au soleil, mais qui en voudrait de ces jours ennuitès, le monde ne serait plus pareil.

Au soleil certains sombres amis sont venus me voir et se sont assis après de mes ombres, multiples pour leur faire diversion, c’est mon outrage, aucun détour possible, le jour me protège me dis-je ? Mais quand l’astre est haut, c’est les hommes qui à la place m’oppressent et veulent me faire rendre gorge, j’ai abusé de leur fric qui m’était tendu comme une tentation. Ils ont des manières, oh ma mère ! teintées d’une justice de la force et l’enferment assez systématique, le ton n’est plus pareil maintenant, et pourtant, et pourtant, j’ai comme une vague idée… l’idée de mettre une raclée à tout cela, pour en finir une bonne fois pour toutes.

Vos saloperies c’est tout ce qui m’ennuie et je vous les laisse jusqu’au bout de la nuit, éternellement !