(d’après texte électronisé « mal fichu » du 11 juin 2011 à 19h09)
(revu et transposé le 14 oct. 2017 à 0h06 et 14, 15 juill. 2018)

—> 5. « ajoutements », tragicomédies, mal habitus

À un homme mal fichu, une voix intérieure s’adresse à lui soudain…
On lui raconte…
On lui dit…

(Indications scéniques : l’homme assis à côté d’une table boit un café fumant ; dessus, de quoi écrire…)

(Voix off : douce et lente)

— Vous voilà bien mal en point, tout mal fichus, votre moral en prend un coup, la vieillesse approche, si nous vous offrions non pas une cure de jouvence, mais un corps sain, où nous lui aurions enlevé toutes les maladies ?

— Hein ! Qui est-ce ? Qui parle dans ma tête ?

— Ne vous inquiétez pas, nous ne vous voulons aucun mal !

— Ah oui, c’est quoi cette embrouille ? Qui est là ?

— N’ayez aucune peur, ne craignez rien, au contraire… Nous vous proposons d’enlever les affections qui s’insinuent en vous…

— Oui… euh ? Je ne comprends pas, pourquoi me parlez-vous dans ma tête ?

— Oh ! votre écoute est perturbée, il ne vous reste qu’une oreille et les sons n’arrivent plus comme avant. Nous avons considéré comme préférable de s’adresser à vous de cette manière.

— Ah ouais ? C’est de la télépathie ?

— Si vous voulez !

— Où vous trouvez-vous ? Où se cache le micro, l’écouteur ?
(Il se retourne et regarde autour de lui…)

— Oh ! vous ne trouverez ni présence, ni micro, ni écouteur, nous parlons en vous.

— Mais qui est là ? Allez-vous me répondre, à la fin ?

— Ne vous énervez pas sans raison. Nous allons vous expliquer… Nous vous offrons, disons-le ainsi, l’opportunité, qu’une forme d’existence, la nôtre, vous propose d’explorer vos dedans et que nous recombinions les éléments mal en point de votre corps, de manière à en améliorer le fonctionnement ; bref, vous ôter le mal sous-jacent, vous redonnez goût à la vie. En quelque sorte, nous représentons une sorte de guérissement, certes, cela peut être interprété comme une volonté magique pour certains. Nous désirons seulement que vous puissiez accomplir votre parcours d’homme à la mesure de ce que vous devriez être.

— Mouais… Bizarre ? Pas très claire, votre proposition ; comprenez que j’ai de sérieux doutes, là.

— Nous saisissons parfaitement vos hésitations !

— Vous n’allez pas me dire que vous êtes Dieu, venu me parler, comme ça, par hasard pour passer le temps… C’est une question !

— Ah ! Ce Dieu nous est totalement étranger, ou plutôt correspond à une perception qui nous apparaît archaïque dans l’univers et sa réalité, tel que nous le percevons ; votre perception n’a pas beaucoup de sens pour nous, notre connaissance du monde dépasse votre entendement… Il vous manque des savoirs immenses à acquérir pour comprendre pourquoi nous vous donnons seulement cette réponse ; désolé ! Votre cerveau actuel ne peut appréhender les notions nécessaires… Plus tard, peut-être dans les siècles à venir… Ne vous vexez pas, c’est inutile. Nous faisons de notre mieux pour adapter notre expression à votre langage, en vous froissant le moins possible, votre compréhension du monde reste si imparfaite…

— Vous n’allez pas me dire que vous êtes des extraterrestres ?

— Cette notion n’a aussi que peu de sens pour nous, c’est infiniment plus subtil que cela, tout se trouve dans tout… Votre raisonnement et votre perception ne sont pas à même de concevoir ce qui nous définit, vous devriez tellement évoluer, pour cela… Mais notre propos ne consiste pas à parler de nous, mais de vous. Admettre cette opportunité faciliterait grandement les choses.

— Admettre, admettre ! Elle est bien bonne celle-là !

— Nous vous le redisons : vous voilà bien mal en point, mal fichus, votre moral en prend un coup, la vieillesse approche, si nous vous offrions un organisme sain où nous lui aurions ôté toutes maladies ?

— Donc vous me proposez un nouveau corps tout neuf ? (ironique)

— Non, vous gardez votre enveloppe charnelle, nous éliminons seulement les affections actuelles et à venir, celles que nous aurons détectées, aucune immortalité là-dedans, uniquement l’opportunité de rendre la suite de votre existence plus sereine.

— Ça pourrait me plaire, mais je suppose que votre proposition ne reste pas sans une arrière-pensée, une adroite manière de me demander… un échange… non ? (incrédule) Vous n’allez pas me refourguer le « mythe de l’homme qui vend son âme », tout de même ?

— Nous ne connaissons pas ce mythe, comme la plupart des histoires de vos ancêtres d’ailleurs, nous ne nous intéressons qu’au présent, mais nous vous observons malgré tout depuis fort longtemps déjà… Pourquoi devrions-nous échanger quelque chose avec vous ? Ce n’est pas notre propos.

— Oh ! ce mythe, c’est l’histoire d’une personne âgée qui conclut un pacte avec un envoyé du diable en troquant sa vieillesse pour une jeunesse retrouvée, mais à la place il y perd son âme.

— Mais de votre âme nous n’en voulons pas, nous la connaissons, elle est celle de tout homme, ces fondements appartiennent à ce que vous appelez la « vie », elle possède ses bases au creux de votre génétique, votre génome, comme vos savants disent, c’est une sorte de codage que vous décryptez encore mal aujourd’hui, mais vous réalisez déjà de grands progrès. Il vous manque une notion simple que vous découvrirez certainement sous peu, « le déterminisme des choses », pour le dire facilement, cela ne vous semble pas encore très clair, c’est juste un problème de conscience et de perception du monde. Nous avons une difficulté à nous exprimer comme une entité physique telle que la vôtre ; le terme « nous » n’exprime ni plusieurs êtres ni un individu au sens où vous l’entendez… Et notre entité ne s’avère pas vraiment vivante non plus, comme vous l’entendez sur terre… Bref ! Nous tentons un pari avec vous, celui d’améliorer votre état, tout simplement. Pour parler clair, nous estimons que si vous étiez moins abîmé, réparé des maux qui vous guettent encore et qui fatalement s’ajouteront à ceux qui vous rongent déjà, nous éviterions que votre vie devienne un épuisant calvaire ; vous ôtant toute envie de perdurer longtemps sur cette terre et d’accomplir ce pour quoi vous avez été conçu ; nous avons remarqué que cela vous interpelle sans cesse… C’est inscrit en vous, vous n’y pouvez rien, cela vous revient régulièrement en tête n’est-ce pas ?

— De quoi parlez-vous ?

— Vous le savez bien !

— Vous lisez dans les esprits ?

— Ce n’est pas exactement cela, mais nous vous étudions depuis un certain temps déjà et nous considérons que votre existence a bien besoin d’un peu de chance… Rien de divin dans tout cela. Nous nous sommes insinué en vous pour vous proposer cette suggestion, elle émane de votre cerveau et vous êtes en train de l’écrire, ce qui vous arrive, n’est-ce pas ? Vous rédigez bien cette conversation en ce moment même… elle vous semble étrange évidemment, vous n’y croyez guère encore totalement, votre perception deviendra entière quand l’élaboration de celle-ci sera terminée…

— Seriez-vous de ces hommes assez malins, ayant découvert l’astuce pour parler au-dedans de nos crânes ; vous seriez des espions, des savants fous, des mystificateurs, je ne sais quoi ?

— Nous ne correspondons à rien de tout cela…

— Et puis même, si vous soutenez ce que vous prétendez être, me diriez-vous la vérité ? Voilà la question : me dites-vous la vérité ? Dois-je vous croire où non ? Ça devient très malsain !

— Nous ne vous demandons pas de « croire », mais d’abattre les obstacles qui vous empêchent d’accepter cette situation, en écrivant mot pour mot toute notre discussion, sans en omettre un seul ; là, ce sera la vérité, puisque c’est vous qui l’écrirez… et nous ferons en sorte qu’elle se transforme en une réalité parfaitement perçue !

— En fait, vous nous observez, pour vous occuper, en pariant sur nous ?

— Si vous voulez ! Mais vous aussi vous pariez sur tout et rien ! Comment définiriez-vous vos loteries, vos casinos ?

— Êtes-vous Dieu, je repose la question ? dois-je « croire » en vous ? (ton ironique)

— Nous ne sommes pas « Dieu », nous résidons en dehors de cette conception très « humaine » des choses. L’imaginaire de votre cerveau, n’arrive pas encore à percevoir autrement sans passer outre ce concept du « Divin », il ne correspond qu’à un stade d’évolution grégaire de votre nature vivante, votre espèce devra dépasser cette conception pour survivre, et ce choix sera très pragmatique. Notre point de vue nous amène à ne prêcher aucune cause, ni un quelconque amour, ni une quelconque paix d’ailleurs ; vos croyances diverses et concurrentes ajoutent des affrontements, n’apportant que des guerres et massacres incessants, pas de quoi permettre l’évolution d’un quelconque avenir avec de pareils concepts et vous devrez pourtant bien vous passer de ces conditionnements encore bien trop dogmatiques, pour survivre, tout simplement. Mais là, ne réside pas notre propos, c’est de vous qu’il s’agit, en ce moment. Vous seuls nous intéressez à cet instant. Ce que vous appelez « Dieu » ne représente qu’une interprétation des hommes, ce qu’ils perçoivent de leur âme ; nous y voyons une certaine conscience de l’existence, très imparfaite, dogmatique, parcellaire et trop souvent érodée et souillée par des idées de domination, de pouvoir sur le corps et les esprits ; mais c’est un début de compréhension qui devrait s’améliorer au fil du temps… Vous confondez « dogme » et « conscience », vous en concluez une vérité indiscutable à laquelle vous ne souhaitez pas toucher et c’est là votre grande erreur, vous ne trouverez rien d’immuable dans l’univers ; tout change perpétuellement, et cet aspect nous le comprenons comme éternel ou comme une constante. Ce que vous écrivez en ce moment même, vous vient indistinctement sans négocier quoi que ce soit, votre perception animale s’affine et tente d’explorer des voies nouvelles. Vous ne savez pas pourquoi cela vous arrive, tous vos artistes vous le diront, leurs « créations » semblent guidées par quelque chose d’indéfinissable. Certains y voient, certes, la main de Dieu, si vous y tenez à ce verbiage. Votre évolution, c’est un lent processus de la perception du monde qui vous entoure, de l’univers et de toute sa création et du reste encore ignoré de vous. N’oubliez jamais ! Vous résidez au-dedans de lui, il est votre concepteur, il contient tous les éléments nécessaires à votre élaboration, de vous et de tous les êtres, vous demeurez inclus en lui ; vos constituants, les atomes vous construisant, furent créés au cœur des étoiles ; celles-ci de leurs naissances jusqu’à leurs extinctions, souvent une explosion gigantesque, flashs galactiques éminemment destructeurs, sont les génitrices des ferments essentiels à de futures existences. À l’aide de vos derniers télescopes, vous avez déjà observé de pareils phénomènes et vous venez juste de les comprendre…

— Oui, mais vous n’avez pas répondu, pour quelle raison j’aurais été créé ? Dites-moi ?

— Nous n’avons pas d’idée finie sur ce « sens de la vie » qui vous préoccupe, car c’est en fait de cela que vous voulez nous parler ? Les choses existent, parce qu’elles apparurent un jour par la force des éléments en présence, c’est ainsi ; elles disparaîtront un autre jour inévitablement, remplacées, transformées par ce qui les emportera… Cette discussion tourne en rond et ne nous fait pas beaucoup avancer !

— Vous ne me dites pas tout !

— Que désirez-vous savoir de plus ?

— Si vous êtes si puissant, pourquoi m’avoir donné toutes ces malformations et ces maladies alors ? Sadique !

— C’est le hasard de la vie, c’est votre héritage, à la naissance ; nous n’y pouvons rien. Vos gènes se combinent parfois de manière inappropriée et certaines déficiences, acquises au cours de votre existence, vous posent déjà des problèmes et vous en donneront encore davantage demain, c’est pourquoi nous vous proposons cette aide.

— Vous auriez pas pu la réaliser plus tôt ? Et pourquoi moi, moi, plus qu’un autre ? Et en quoi cela vous importe de me demander si je veux ou pas ? Mais enfin, pourquoi me dites-vous tout cela ?

— Que de questions ! Naguère, l’idée de vous aider n’existait pas, puisque nous ne vous avions pas encore trouvé. Notre présence reste aussi le fruit du hasard ; la vie sur terre est un phénomène qui génère de nombreux êtres et nous ne pouvons intervenir partout à la fois. Nous procédons par petites touches successives et attendons après chaque opération, en surveillant l’évolution acquise ; parfois, nous effectuons à nouveau des retouches en fonction du résultat obtenu, pour arriver au résultat escompté. Tout cela ne représente qu’expérimentations, recherches, explorations, nous ne suivons aucun déterminisme préconçu. Nous obéissons nous-mêmes à un autre déterminisme indistinct, à un niveau différent du vôtre évidemment… Aujourd’hui, nous avons la possibilité d’interagir avec vous, hier nous l’avons déjà réalisé avec des vivants similaires à vous-même, et à l’avenir, probablement nous recommencerons.

— Je vais devenir immortel ?

— Non ! Votre vie va se dérouler plus sainement jusqu’à votre décès inévitable, l’immortalité c’est comme la perfection ou l’infini, cela n’existe pas vraiment, ce sont des concepts erronés et fallacieux qui n’ont pas beaucoup de sens à nos yeux… dans l’univers aussi…

— Alors pour vous aussi, pas d’immortalité ?

— Si nous devions comparer notre entité à la vôtre, nous sommes soumis aux mêmes lois universelles, nous ne pouvons y échapper, sauf que chacun reçoit à sa naissance un héritage unique…

— Vous me faites penser à cette paysanne, savez-vous ? Il y a plusieurs siècles déjà, une bergère aurait entendu des voix, venant du ciel. Elles l’auraient convaincue d’aller parler au roi de l’époque et de prendre les armes contre les occupants du pays et les repousser hors des frontières. Je ne serais pas étonné que cette histoire représente une savante et machiavélique mystification du pouvoir en place, même si les faits apparaissent sûrement en partie vraisemblables…

— Nous ne mémorisons pas vos passés, où les récits de vos ancêtres nous importent peu, c’est votre avenir qui nous occupe et le développement de votre forme d’existence qui nous préoccupe…

— Et si je n’accepte pas, vous allez me balancer tous les cancers du monde en guise de représailles ?

— Nous ne changerons rien, si vous refusez, et nous vous laisserons alors à vous-même comme auparavant, vous terminerez votre cycle d’existence sur terre, livré aux aléas de votre mal, sans plus… Quel intérêt y a-t-il à vous nuire ? Posez-vous cette question ? Cela est bien loin de nos préoccupations.

— Je sens le coup fourré, comme une embrouille !

— Libre à vous de penser cela !

— Votre art me paraît terrifiant !

— Nous comprenons votre émoi, votre nature (humaine) actuelle n’est pas à même de percevoir ces choses que par un grand étonnement et de la frayeur. Votre cerveau ne sait pas encore appréhender de telles situations, mais vous avez la capacité d’apprendre très vite, c’est ce qui a retenu notre attention sur vous. C’est votre santé qui nous préoccupe, elle bride votre épanouissement, nous voulons y remédier. Avec les connaissances que nous possédons, qui dépassent la vôtre de millions d’années, rien ne peut se comparer ici ; nous vous apportons en quelque sorte une collaboration opportune ! La vie au sens où vous l’entendez ne représente rien d’unique dans l’univers, il existe des mondes parallèles qui se chevauchent, se croisent, interagissent entre eux, contiennent des entités, formes d’existences multiples, d’une grande diversité. Vous ne pouvez imaginer tout cela et n’en avez évidemment pas conscience aujourd’hui. Le vivant ne représente qu’une particularité parmi d’autres, une évolution comme une autre de la matière.

— Dois-je tenir secret notre échange ?

— Pourquoi écrivez-vous alors tout cela, pour l’oublier ensuite ? Non ! Le processus de notre discussion se doit d’être répandu ! Vous devrez le faire connaitre. Rien de mystérieux là-dedans, réfléchissez bien ! Sinon à quoi bon le retranscrire comme vous le faites ?

— J’ai bien peur d’inventer un nouveau mythe avec cette histoire, je ne sais pas quoi en penser.

— Croyez-vous ? Pourtant vous explorez tous les possibles, chaque mot écrit semble bien résonner ; le texte vous le remaniez maintes fois, votre tâche s’avère difficile, mais vous pouvez retranscrire toutes les subtilités de notre discussion… C’est notre pari ! Surtout, ne vous laissez pas abuser par votre imagination, elle peut vous jouer des tours et vous faire écrire de médiocres propos sans rapport avec votre guérison… Mais vous verrez, à la fin, vos doutes seront atténués.

— Si j’accepte, aurais-je encore mal ?

— La souffrance ne viendra que de l’effort. Vous devrez effectuer un travail soutenu et garder une grande attention à tout ce que vous écrirez. Tout vous arrivera de la tête, de vos pensées, de vos humeurs et de nos entretiens… Vous devrez conserver une attitude impartiale avec vous-même.

— Cela durera longtemps ?

— Tant que se poursuivra notre échange ! Alors que décidez-vous, avez-vous choisi ?

— Oui, je veux bien, c’est d’accord !

— Bien !

— Comment allons-nous procéder ?

— Cela a déjà commencé ! Le processus de guérison a débuté dès les premières paroles de notre discussion et de votre écriture. Il s’achèvera à la fin, avec les derniers mots du récit… Il se terminera quand tout ce qui sera à ressentir sera ressenti, quand tout ce qui sera à accomplir sera accompli, à l’instant même où tout ce qui sera à dire sera dit…

(fin initiale)

—> fluctuations temporelles : d’abord une nouvelle branche amenant à de possibles variations

ajout 1 (parole entre deux sommeils - 29 oct. 2017 à 2h12)

— Et puis qu’est-ce que vous en savez (vraiment) de mon mal ? Vous êtes bien sûr de pouvoir réparer quelque chose de moi, à qui on a enlevé tout un tas d’organes qui ne fonctionnait plus ; vous arriverez à le remplacer ce qui n’existe plus ?

— Ne vous souciez pas de ce problème, nous trouverons bien comment remédier à ce mal en vous-même…

—> fluctuations temporelles : autre variation

ajout 2 (parole entre deux sommeils - 29 oct. 2017 à 2h23)

— Quoi ? Vous tergiversez, vous ne le savez pas vous-même, vous dites « on verra bien » ? Et vous voulez que je vous fasse confiance, pour qui vous prenez-vous ?… Ah ! Je savais bien, y’a pas de réponse…

— Nous ne pouvons pas nous prendre pour ce que nous ne sommes pas, nous ne vous donnerons pas de réponse effectivement, car cette question, à nous, ne se pose pas, seule votre volonté est concernée, pas la nôtre ; c’est vous l’objet de notre venue. Nous, nous ne constituons que la voix qui résonne au-dedans de votre crâne, en quelque sorte, pas autre chose, nous n’incarnons aucune chair, aucune entité ne sévit autour de vous, seulement une élaboration au fond de votre crâne ; si vous en parlez à d’autres de vos semblables, ne vous croira que celui qui veut croire à ce que vous lui dites, vous n’aurez aucune preuve, aucun mérite, aucune gloire pour profiter d’une révélation : « l’existence d’entités qui parlent au-dedans de votre tête venue pour vous guérir ou qui viennent juste de faire… » ; que croyez-vous ? Qui croira ce que vous nous dites là, ce que vous direz ; pas question de parler de nous, nous ne représentons aucun souci, le mal qui nous amène ne réside pas plus chez les autres, il demeure en vous ! On ne voit que vous, ici ! Et cette parole ne réside qu’en vous, pas ailleurs, et vous vous dites : « on parle en moi, je suis donc fou ? » Mais non, vous n’êtes pas fous ! Cette parole se propage bien en vous, vous n’êtes pas fous ! Nous comprenons ce dérangement dans votre raison, nous n’avons à apporter aucune preuve de quoi que ce soit ni à justifier notre présence, de dire que nous existons, nous ne sévissons pas dans votre monde, nous ne pouvons apparaître dans votre monde puisque nous n’y demeurons pas ! comprenez-vous ? Nous ne sommes… non… Nous n’élaborerons de choses qu’à travers ce qui sort de votre cervelle, et elle apporte les mots qui s’imposent là à vous en ce moment, dans vos écrits, nous ne sommes pas autre chose ; et cette chose, peu importe ce qu’elle représente, ce qu’elle vous dit, à vous apporter une guérison, une solution, un ultime recours…

— Mais c’est quoi cet ultime recours, allez-vous… allez-vous me le dire enfin ?

— Non ! Nous ne pouvons vous le dire, il se produira… au dernier instant, au dernier mot, au dernier moment de notre présence en vous ; à la dernière seconde, vous comprendrez, pas avant ! Ni après ! À un instant précis, cela deviendra une évidence ! Après, quelque chose arrivera ; mais, vous devez le comprendre, « ce quelque chose » a besoin de cet instant nécessaire que nous vous demandons, pour qu’il arrive. Nous n’avons pas trouvé d’autre manière de vous l’amener, qu’elle émane dans votre tête comme une compréhension ; cela implique quelque part l’existence d’une confiance réciproque ! Sinon à quoi bon ? Oui ! Nous vous demandons cette confiance pour vous apporter une solution ; c’est ce qui nous amène, ce n’est pas plus compliqué, cela est très simple en fait, et l’on ne peut pas comme vous dites « mettre la charrue avant les bœufs », les choses doivent se réaliser dans l’ordre, pour agir en vous, à cet instant… Oui le dilemme n’existe qu’en vous, pas ailleurs ! Inutile de vous poser d’autres questions, nous ne jouons pas au poker, à un de vos jeux de roulette, nous n’envisageons aucun pari douteux ; il est un moment où nos chemins se croisent, et nous dialoguons avec vous pour apporter une solution à vos maux ; ce n’est pas autre chose…

— Je ne comprends plus rien, suis-je devenu fou ?

— Mais non, vous n’êtes pas fous !

—> fluctuations temporelles : autre variation

la mort lui souhaitait la bienvenue (parole en marchant - 17 nov. 2017 à 18h50)

Et cette fois, c’était véritablement la mort qui lui souhaitait la bienvenue, qui allait l’emporter dans d’autres contrées que celle où il est advenu…

(commentaire de scribus redactio : fin possible de « mal habitus », ça serait amusant, la véritable fin de l’ouvrage se finirait avec ma propre fin, c’est amusant, j’en ris d’avance ! Je m’esclaffe, je m’esbaudis ! Je rigole, comme jamais je n’ai rigolé ! Cette trouvaille m’enivre, me fait resplendir d’une joie incommensurable ; si vous n’aimez pas les qualificatifs, vous allez être exaucé à l’inverse de ce que vous souhaitez ; j’en ai d’innombrables pour valider cette idée incommensurablement belle ! à mes yeux réjouis, ouais !)

—> fluctuations temporelles : autres variations à insérer

ajout 3 (parole en marchant - 31 déc. 2017 à 16h56)

Eh ! Si votre pouvoir est si immense de me soigner du mal qui m’accapare, auriez-vous la possibilité, quitte à me guérir, me changer de corps, et changer de vie, le pourrais-je même encore ? Ou d’une autre manière, à mon esprit, lui donner une nouvelle carcasse, un adéquat support, est-ce envisageable ? Est-ce souhaitable ?

(ajout du 15 juill. 2018 à 10h50)

Ce n’était que la mort, venue pour exaucer son rêve, un des plus fous : changer d’envie, changer de corps… Tout ce qui le composa va dorénavant voyager dans des contrées ignorées et peut-être un jour, comme un recommencement, certaines vont de nouveau se rencontrer, elles auront hâte d’échanger leurs impressions, tout l’envers du décor dévoilé à leurs passions, « changer de vie, changer de corps, inlassablement, rêver à d’immenses décors… »