(texte manuscrit - 1 juill. 2018) (corrigé le 20 sept. 2018 à 16h50)

—> à déplacer ajoutements

Précédemment (dans une édition préliminaire incomplète, en quatrième de couverture), nous disions à propos de ce récit « il livrera à un scribe pendant un vaste songe, une histoire, la sienne… », mais nous nous trompions, nous ne parlions guère que de lui, mais de ce qui nous anime tant, des désordres et des attentes, ce soubresaut d’une vie (en racontions-nous suffisamment) ; le fond n’était pas encore dit (compris), c’est fait maintenant. Pour cette raison seulement, à propos du nom donné auparavant, celui-ci s’avéra bien plus vaste qu’à notre premier entendement, il fallait réécrire quelques enchaînements, cela valait la peine, ces quelques recommencements. On écrit jamais vraiment pour soi, on écrit parce que cela nous est demandé intimement de transmettre quelques informations, peu importe leur nature ; laisser une trace, mais aussi celle d’un crime, d’une farce, du deuil ou d’une garce ou d’un salop, un voyage, des découvertes, un éveil, un ressentiment, une joie, de nouveau ajouter… parce que c’est impossible de faire autrement, voilà tout !

En effet, cette manie de vouloir laisser une information, on la réalise malgré soi ; une trace est toujours laissée de toute façon, quoi que l’on fasse. Le vivant en nous à cette fâcheuse habitude de s’en servir pour inonder les générations futures avec de nombreux signes, suffit de savoir lire, comprendre le langage approprié du dessin, de l’odeur, de l’ordre des choses, du bruit, des ossements de l’ancêtre, du souvenir de lui, répété oralement… Puis avec un code, un idiome, une génétique engloba tout cela (pour de plus amples explications).
Au début, la première trace fut certainement un déplacement ; un déplacement inhabituel, une ouverture, un pont, un dégagement, un défrichement, imposé ou non ; une pente, un dévoilement forcé alors, la pesanteur les fit glisser, interviennent un changement, une variation, les premières marques, celles d’un emplacement, un repère, un « savoir d’où je viens », une première cohérence, varier sur ce thème ; en toute logique tout dédoublement prend de la place, chacun apparaît à un endroit occupé momentanément, le temps de trouver ses aises puis de transmettre en plus des clés de son partitionnement, celles de sa localisation et de ce que vaut ce recommencement, la première critique : est-ce bien, ici ? Me suis-je bien régulé ? Avertir les autres et comparer, pour mieux se propager.