(texte électronisé - 7 août 2018 à 23h57, version corrigée le 9 août)

—> 3. « singes savants », robote
—> À propos du robote, et de ce fantasme de considérer cette altérité comme une rivalité potentielle pouvant prendre le pouvoir contre les hommes.

—> Cette éventualité n’est pas véritablement réalisable, par le simple fait que des paramètres du vivant ne le permettront pas et que l’élément robotique purement ne sera qu’une fonction étendue du vivant. Pour quelle raison devrions-nous créer un tel affrontement entre entités qui se complètent ? Je vais essayer ici d’en expliquer ma compréhension de cet aspect et d’en démontrer ce qui se cache derrière tout cela.

D’abord, il faudrait bien comprendre ce qu’est le vivant, quelle est sa finalité ?

Ensuite, que la forme existentielle que nous représentons en vienne à réaliser des copies d’elle-même dans certaines de ses fonctions vitales n’est pas une fonction propre à l’homme proprement dit, mais un élément déterministe et programmé du vivant. En effet, je m’appuie sur ce qui me paraît une évidence, une grande partie de toutes ces fonctions vitales sont un héritage génétique (donc une duplication de fonctions déjà acquises) : il suffirait de savoir lire le code et de le comprendre, toute la difficulté réside dans cette approche.

Dans ce dernier point, il faut bien comprendre, la tentative d’explication (de discernement) que j’exprime en ce moment représente un vivant qui essaye de comprendre le code (dont les fondements d’origines semblent perdus, égarés, altérés ; ou pire, masqué, caché volontairement…), ce code génétique qui le détermine et lui permet d’exister. Ceci, dans ma compréhension, représente une sorte de rétroaction temporelle, un mécanisme qui veut explorer, explorer tous les possibles. Et dans tous les possibles, il y a cette introspection de lui-même. Pourquoi cherchons-nous cela, de nous comprendre, et de découvrir nos origines, la base de notre fonctionnement ? Alors qu’il serait si simple de vivre sa vie tout simplement en ignorant toutes ses questions qui peuvent apparaître rébarbatives ; mais le sont-elles vraiment ?
Ce qui m’anime doit surement y trouver un intérêt à toutes ses recherches, c’est le fond de cette démarche : comprendre cette volonté devenue impossible à restreindre, tant elle m’interpelle, il doit y avoir une raison simple.

L’autre aspect que je voulais exprimer, et cet étonnement face à une certaine étroitesse d’esprit des concepteurs de séries télévisées, de films, de romans divers abordant le fait de la robotique. C’est presque toujours vu comme un élément de rivalité potentielle avec l’activité quotidienne des humains : comme leur prendre une partie de leur travail, leur gagne-pain ; ces robots auraient le potentiel de prendre le pouvoir sur les hommes. Cela révèle deux aspects :
—> le désir de prendre le pouvoir ne peut s’insinuer dans une pensée, une action, que si elle correspond à une demande, un code, un programme, une génétique qui le suggère, une fonction doit permettre cet agissement : les robots sont avant tout des outils, des instruments, ils font ce qui correspond à leur programmation…
—> en donnant un aspect humanoïde à certains robots, accentue cette sensation de rivalité, chez les humains. Et tant à prouver que nous ne sommes pas les inventeurs de ces réalisations cybernétiques, mais de simples fabricants, obéissant nous aussi à une demande que nous impose la vie, en quelque sorte : reproduire des fonctions du vivant ; nous sommes aussi programmés !

C’est oublié un peu vite la réelle interdépendance de toutes les formes vivantes dans cette problématique énoncée dans ses films, ses scénarios relativement pessimistes.
Si nous y regardons bien notre propre autonomie, en tant qu’humain, est très relative sur terre. Notre existence n’est permise qu’à la seule condition d’un biotope unique et persistant. Notre entité ne peut exister qu’à travers l’existence des autres vivants et en particulier, le fonds biologique terrestre occupé universellement partout par ce que l’on appelle les procaryotes (bactéries, archées, etc.), je le répète, à nouveau, sans ces entités nous n’existons pas tout simplement.

Ce dernier point est le plus problématique, persiste ici, cette croyance très profonde de se croire les maîtres du monde. De considérer notre espèce comme l’espèce dominante. À cause de cela, nos accaparements systématiques tendent à poser de réels problèmes existentiels pour la plupart d’entre nous, actuellement : le réchauffement climatique par exemple est un facteur aggravant. D’être persuadé de cette soi-disant domination représente, à mon humble avis, une forme de leurre génétique que n’arrivent pas à dépasser la plupart d’entre nous.

Le postulat final de mon raisonnement est le suivant :
De se considérer comme l’entité vivante la plus puissante sur terre est un leurre. Sa finalité génétique n’est plus valide.
De croire cette domination comme réelle est une erreur de raisonnement, nous devrions la jouer très modestement sur ce point. En fait, nous ne dominons rien du tout, alors que le monde des procaryotes nous domine absolument partout, partout sur terre, partout au creux de nous, dans notre tube digestif, sur notre peau…
Un autre fait irréfutable, celui-là, un simple aspect comptable : 98 % du code génétique qui nous constitue, appartiens à toutes les entités qui nous habitent, seulement 2 % correspondent à la génétique de nos propres cellules vivantes.

Autre aspect tout aussi irréfutable, un constat : chacune de nos cellules vivantes est occupée par de très anciennes formes bactériennes, qu’on appelle les mitochondries, sans en détailler leur fonctionnement, ces dernières ont leur propre code génétique et fournissent à chaque cellule vivante l’énergie dont elles ont besoin pour se répliquer, s’entretenir, et permettre au corps que nous constituons, de subsister. Pareillement, sans ce mécanisme, nous n’existons pas.

Par conséquent, à la vue de tout ce qui vient d’être dit, je n’ai pas l’impression que nous dominons quoi que ce soit. Ce serait plutôt nous, les dominer.

Nous appartenons à un règne, qui pour se perpétuer, a besoin de créer des communautés et une diversité remarquable s’est établie sur terre depuis plus de trois milliards cinq cents millions d’années a priori. Ce règne biologique qu’on appelle le vivant a eu depuis ce temps les moyens d’approfondir son émergence et sa diversification. Je ne suis pas du tout persuadé que dans ce contexte, nous sommes nous, humains, aussi indépendants et libres que cela. Nous obéissons à un déterminisme, à un programme, à des fonctions d’animation et d’exploration. Dans ces dernières, nous obéissons à cette règle déjà citée : d’explorer tous les possibles. C’est ce que nous faisons depuis que nous existons, comme tous les êtres vivants sur cette terre, nous obéissons à cette loi essentielle du vivant. De concevoir la chose ainsi n’est en rien vexatoire pour ma part et je m’en accommode très bien.

Dans toutes ses explorations, il faut bien comprendre qu’une grande partie s’avère stérile et sans avenir. Chaque être aura un avenir du pire au meilleur, obéissant à cette volonté inscrite dans sa génétique propre. L’humain n’échappe pas à cette règle.

Par conséquent, qu’une grande partie de l’humanité ait une vie déplorable, sans intérêt et miséreuse, est malheureusement une des conséquences des explorations de tous les possibles que notre génétique nous insinue. Certains auront de la chance et une vie radieuse, la plupart auront une vie de merde, une vie banale et sans relief la plupart du temps. Dans l’expérimentation que la vie fait de nous, il y a cette recherche d’une pérennité et d’une symbiose, un équilibre : notre propre affect, nos sentiments, ce que nous appelons l’amour, font partie de cet élément de recherche. Il ne peut se réaliser à chaque fois. En effet, certains vivants, humains ou non, vivent quotidiennement dans une précarité affective ; ou pour être plus précis, dans un affect dégradé, minimum, d’un minimum vital… Tout ceci pour résister justement à un mode de vie qui la plupart du temps sera déplorable et sans réelles possibilités d’épanouissement. Les conflits, les guerres, les famines sont le lot quotidien de la plupart des humains, il faut bien l’admettre. Et cette problématique est loin de disparaître.

Si nous prenons pour modèle une forêt par exemple, une forêt qui apparaîtrait à nos yeux, magnifiques ! Nous trouverions dans tous ses constituants essentiels, les plantes, les arbres, les champignons, les animaux, les insectes, une forme d’équilibre et de complémentarité. Par exemple, ce constat que les arbres s’entrent aide mutuellement, que les plus faibles sont épaulés par les plus résistants. Qu’une collaboration entre les champignons et les arbres s’est établie dans l’échange de nutriments et de médicaments (spécialité des champignons comme par hasard)… Une véritable association existe naturellement depuis que les forêts existent, cette organisation symbiotique a été mise au point depuis des millions d’années, bien avant que nous existions.

Bref, pour résumer, une prise de conscience de toutes ces réalités me semble des plus nécessaires. Tout le problème va résider dans cette forme de pouvoir absurde que tendent à persister à conserver les plus puissants ou riches d’entre nous. Comment leur faire comprendre leur égarement monétaire ? La fuite en avant de leur système ne représente en aucun cas un avenir pour notre espèce. Une partie d’entre nous a pris conscience de ce fait, notre génétique nous y a aidées en partie. Le programme à venir serait de persuader ces dominateurs de lâcher un peu de leste avec leurs pouvoirs se répétant sans cesse, se poser véritablement une question : « comment les mettre hors d’état de nuire ? » Dans ce combat, beaucoup voudront s’opposer, ils vont fatalement apporter de nouvelles guerres, une grande partie de l’humanité périra. Je ne vois pas comment cela pourrait se passer autrement. L’homme n’est pas cet « homo sapiens » prétendument « sage ! », prétendant « savoir ! » Il oublie un peu vite que c’est le vivant en lui qui agit, et ce vivant en lui, cherche, se trompe, fait des erreurs, dysfonctionne souvent, tout en voulant résoudre une adaptation, une homéostasie bien comprise et vivre en paix, aussi, peut être un souhait vain !