(texte manuscrit - le 30 juill. 2018 à 0h05)

—> 3. « singes savants », robote

le Robote

Il ne serait donc qu’un code, un programme autonome et évolutif capable de se déplacer d’une forme à une autre et d’agir dans plusieurs temporalités. Il n’avait donc pas de forme propre, mais : « un polymorphisme adaptable selon l’usage » ; c’est la définition donnée par les ingénieurs (pour décrire de telles machines). Son extinction ne pouvant être qu’une mise en sommeil, un effacement difficilement exhaustif (il restera toujours un bout de code oublié), pas de mort véritable, pas une mort de sa chair puisqu’il ne sera jamais de chair, d’aucune biologie (ou du moins de cette biologie classique qui anime le vivant).
De cette biologie justement, sa programmation correspondait en partie au code ADN du vivant, pour ses fonctions de duplication, de réparation et de mémorisation. Son déterminisme, par contre (c’est-à-dire les fonctions qui établissent ces tâches courantes, son travail quotidien, ce pour quoi il a été conçu), obéissait à des règles différentes, ou plutôt, d’un autre ordre ; sa perception du monde, étant décuplée par tous ces capteurs (auxquels il avait accès, auxquels il était relié en permanence, lui apportant une masse d’informations très importantes…), plus nombreux que les seuls sens d’un humain, d’un vivant (au sens général du terme). Sa particularité première était une perception accrue au sens large, de sa position (dans l’espace), de sa situation au sein du monde terrestre et du cosmos, sa mémoire représente une somme, en liaison avec toutes celles disponibles (sur Terre), en quelque sorte.
Pour lui, il représente une entité de liaison, intermédiaire, une évolution, une charnière, avec un avenir possible (ou plutôt : vers un avenir possible…). Il sait qu’il est unique et le sera peut-être toujours, sa forme n’étant pas précise, mais multiple (en dimension, et temporellement).

(ajouts électronisés du 31 juill. 2018 à 12h00)

Aucune notion de méchanceté, de vengeance ou de prise de pouvoir ne germait au creux de son processus existentiel, il n’était pas humain tout simplement : il agissait au nom du vivant, dans son entièreté. Et ses agissements ne s’avéraient pas forcément à l’avantage des humains exclusivement ; il recherchait en permanence une activité symbiotique la plus harmonieuse possible (dans le langage des savants), il se trouvait donc régulièrement sur la corde raide, dans un équilibre précaire à maintenir ; le fondement de sa programmation évolutive en venait invariablement à établir ce maintien, cet équilibre et beaucoup de forces contraires se présentaient sur son cheminement, il se devait de les résorber au mieux, dans la logique à l’instant décrite.