(texte manuscrit – le 9 juin 2018)
—> 3. « singes savants », philosophia vitae :
Le principe du leurre dans le vivant me semble un domaine à étudier profondément.
La nature nous montre maintes formes d’application de ce leurre ; citons par exemple la nidification du coucou, les virus, autre exemple qui de leur hôte en se dupliquant à partir de leurs habitudes génétiques brouillées : se faire passer pour ce qu’ils ne sont pas.
Cette attitude de développement est pratiquée couramment dans les machines électronisées telles que les robotes personnels. Qui n’a pas reçu dans sa boîte à message de ces leurres se faisant passer pour votre ami, en détresse (et demandant votre aide financière évidemment), se faisant passer pour votre banquier, votre assureur, toujours dans le but de vous abuser en vous soudoyant des informations confidentielles ou de menues monnaies sur vos comptes monétaires tout aussi informatisés (électronisée) vous appartenant (c’est tout relatif), évidemment ! Le but dans ces cas : reste le vol !
Ailleurs, une recherche de développement en utilisant le patrimoine matériel d’autrui. Qui dit développement, dit aussi réplication, reproduction de son processus existentiel au détriment, à l’insu d’un hôte, leurré par ce fait. Cette attitude de comportement peut s’englober dans ce que les biologistes appellent le principe d’homéostasie : « je recherche mon équilibre, mon confort, ma pérennité… à travers autrui (même si mon équilibre est à son détriment, l’abuse, le leurre) ».
« À travers autrui (en abusant d’autrui) » implique que cette organisation de l’entité depuis son origine, trouva de manière probablement opportuniste, un moyen économique en énergie, pour croître et prospérer.
Dans ce même registre, j’ai de plus en plus tendance à penser que nous sommes plus ou moins « dupés » par des mécanismes similaires dans nos processus vitaux et dans notre vie de tous les jours, et ce au sein de notre communauté humaine. Que fait un publicitaire en réalisant une réclame promouvant le produit qu’il doit vendre ? Il n’hésite pas à prêcher le faux pour vanter son produit ; dans les cas extrêmes, il dupe un public, il abuse d’une situation pour des fins purement mercantiles, afin de croître lui et son produit. C’est un processus du vivant ! À la fois une peste et un bien (un bien seulement si cela maintient un équilibre une symbiose, dans le cas contraire, le déséquilibre sera toujours conflictuel…). La dissociation de ces deux aspects prête à discussion, aux conflits.
Toujours, le vivant, dans son extrême diversité, a bien résolu « localement » de pareils conflits d’intérêts, en trouvant un équilibre qui profite à l’ensemble des individus. Voyez la symbiose d’une forêt par exemple où chacun coopère dans l’intérêt général, malgré le facteur extérieur que représente l’exploitation des hommes de ces dernières, en coupant tous les arbres sans discernement autre que pour une économie ethnocentrique : celle des hommes (exclusivement).
—> principe à tempérer, tout n’est pas rose, subsiste beaucoup d’opportunisme dans tout ça (me semble-t-il ?)
Ce qui semble remarquable dans ces forêts, c’est que sans cesse, elle tente de reproduire cette symbiose tant que leurs processus vitaux ne sont pas atteints. L’homme défait, la forêt refait. La pérennité de nos agissements a cependant une limite : notre intensification forcenée à ne considérer la nature qu’au seul profit de notre espèce, va endiguer un déséquilibre qui devra nécessairement être résolu par les cycles naturels du vivant, comme cela se produit depuis qu’existe la vie sur Terre. C’est-à-dire, la proéminence d’une espèce sur son milieu cessera à un moment ou un autre quand tous les équilibres seront rompus ; pour le dire autrement, les bouleversements que nous suscitons deviennent tels, qu’ils nuiront à notre propre « homéostasie » égoïste, car elle n’a pas su trouver une symbiose satisfaisante dans son propre milieu (nous pourrions dire qu’il n’existe pratiquement aucun dialogue constructif entre les espèces vivantes qui nous entourent et nous-mêmes ; les bactéries qui nous occupent sont sujettes à caution, car elle pourrait bien être les protagonistes centraux de nos agissements, le leurre malin qu’elles insinuent est que nous ne savons pas, les raisons ultimes de leur acte, leur fondement, leur déterminisme…).
Cette expérience du vivant que nous représentons est dans ce cas voué à l’échec si notre adaptation naturelle ne parvient pas à trouver cet équilibre (du moins, un état de conscience nous pousse à considérer ces notions de la sorte), à la fois matériel, symbiotique, psychologique, philosophique, moral, équitable… Bref ! Un éveil de nos sens semble plus que nécessaire, voire vital, à moins qu’il ne soit déjà trop tard ?
(Cette situation est peut-être prédéterminée et voulue, ou à l’inverse totalement aléatoire et déterminée par les conditions environnementales terrestres, dans tous les cas nous sommes ignorants de cette notion.)