(texte manuscrit - le 4 août 2018 à 7h50)

—> à relier avec les textes manuscrits sur le même sujet
—> 5. « ajoutements », tragicomédies, avec « à propos d’un gène défectueux »

Psy et Ché (dans le cabinet des idées)

Vous devriez pas m’approcher

Pourquoi donc ?

Vous devriez pas…

Mais pourquoi, vous êtes contagieux ?

Je sais pas, peut-être bien…

Vous avez une maladie ?

J’en sais rien, mais vous devriez passer votre chemin, je… je suis…

Vous êtes quoi ?

Je suis un sale type !

Ah ! Et c’est contagieux ?

J’en sais rien, peut-être bien, mais j’en sais… rien…

Pourquoi ?

Ah ! Ça y est ! La grande question : pourquoi ?

Qu’est-ce qui vous fait dire que vous êtes un sale type ?

Je le vois bien, je ne vaux rien !

Vous avez fait quelque chose… de mal ?… Du mal ?

Peut-être bien… j’ai tué…

Quelqu’un ?

Oui !

Vous pouvez le dire ?

Oui !

Il peut le dire ! Donc ?
(Ironique, il commence à se moquer de lui)

Je ne plaisante pas moi, je suis un assassin… et je crois bien… personne ne le sait… ah si ! Vous maintenant… vous savez…

Donc, vous êtes un sale type ?

Chut ! Ne le dite pas… on pourrait nous entendre… voici mes aveux !
(Il lui tend un papier)

Oh ! Je ne vous ai rien demandé…

Si ! Lisez… c’est édifiant non ?

Euh ! Attendez, votre liste est longue, mmm ! Vous êtes sûrs de vos chiffres ?

Oui, j’ai relevé les compteurs, à ce jour, c’est marqué… pas une mouche de plus !

(…)

Mouche… là ! (Il lui montre)

Ah oui ! Mouche… mais, euh ! Je ne veux pas paraître médisant, mais où voulez-vous en venir, en me montrant tout ça ; pourquoi vous me dites « je suis un sale type », je ne comprends pas… et pourquoi moi, je dois être le témoin de vos aveux ?

Ben ! Vous êtes le seul à passer par là, alors…

Ça aurait pu être quelqu’un d’autre en fait ?

Ben non ! Puisque c’est vous.

Moi, moi, d’accord, mais si c’était un autre, vous lui auriez dit ce que vous me dites là ?

Ben non ! Je ne me pose pas cette question, c’est arrivé ainsi, c’est vous, le témoin de mon tourment : je suis un sale type ! Est-ce que je vous mens ?

Je ne sais pas, je m’étonne seulement… je m’étonne…

Mais qu’est-ce que ça vous fait, d’avoir un mauvais gars en face de vous ? Dites-moi tout ?

C’est un interrogatoire ?

Non, je veux savoir comment ça fait, c’est tout !

Comment ça fait quoi ?

Qu’on vous dise que moi, je suis un sale type !

Pfff ! cette question ne me vient pas l’esprit… et puis je ne vous connais pas… que dire ?

Vous avez pas une petite idée ?

À vrai dire, j’avais la tête ailleurs, j’étais dans des idées d’un autre univers, je pensais à une villégiature…

Une villégiature ? Parce que vous êtes vieux, vous êtes fatigué, pour me répondre… c’est ça ? Vous voyez ! Je m’offusque : ça prouve bien que je suis un sale type, non ? Personne de sensé ne s’offusquerait de ce que vous me dites, mais moi si ! Ça prouve tout !

Euh ! Je ne suis pas vexé et je ne comprends pas pourquoi vous vous flagellez. Pour quelles raisons vous ne vous rabaissez, il y a eu pire que vous, comme sale type, certains battent des records, regardez, lui !
(on lui montre le portrait d’un dictateur)
lui est vraiment un sale type, une ordure…

Peut-être, mais je reste potentiellement un sale type, j’ai tué quatre-vingt-six chats naissants, je les ai noyés, je l’ai fait, regardez ! C’est dans la liste… devrais-je en être fière ?

(il montre du doigt, sur la liste des décomptes)

Et pourquoi donc les avez-vous tués ces chats naissants ?

Parce que la chatte de mon logis ne faisait que des femelles comme petit, j’avais trop de chats dans la maison… mais c’est pas une raison… Parlons d’autre chose… sale type je suis et je n’en démordrais pas.

(À terminer)