(texte électronisé - 20 févr. 2016 à 22h05)
—> voir texte initial 2007-04-21 04h40 dans 5. « ajoutements » › récits antérieurs, primitifs, oubliés…, zécritures
(version)
Nous voulons dire par là qu’un gaz c’est élastique et très volatil, mais celui dont on parle, on nage dedans sans le voir, il nous amène de molécule en molécule, par vague, des p’tits efforts mécaniques des vents d’ondes multiples, cette vibrante sensation qui force l’écoute ! La nature nous a surpris il y a maintenant, oh ! quelques milliers d’années ? Ce gaz que l’on respire et refoule sans cesse conserve plus d’un tour dans son sac, en plus de nous aider à vivre, il nous jette au corps les râles des alentours…
Eh ! m’en vient une souvenance, ce lointain ancêtre tapant sur un os creux intrigué par le bruit, cela a fini par l’intéresser, il a cherché d’autres sons, avec de nouveaux objets, il a frappé le sol, il a frappé sa femme, il a frappé un arbre, il s’est étonné du résultat, le choc, le cri, la résonance, il s’est adressé aux cieux, lui répondit l’orage, il a hélé « écoutez-moi ! », ils se sont retournés et l’ont entouré, il a cogné le plus faible, le bruit n’apparaissait pas extraordinaire, il a tapé d’une pierre sur les formes creuses, ils trouvèrent cela épatant, ils répliquèrent aussi en frappant, le bruit propageait un son, le bruit donnait une vibration, le bruit devenait un rythme, ils échangèrent leurs manières, du dessin aux rêves, des cris et des mouvements apportèrent au-delà des guerres après les combats le cri du chant, le geste de la danse et de la transe, puis le repos bien mérité, autour du feu des siens, la voix modulante accompagnée des choses creuses et sifflantes, cette expression abstraite et sans nom jusqu’à nous devenue « la musique ! »