(parole électronisée - le 15 oct. 2018 à 18h00) (corrigé le 17 oct. 2018)
—> à relier au chapitre de l’éveil, en fin, épilogue…
—> « İl » ne représente plus qu’une information, hante les mémoires, de partout où elles sont, y ajoute de quoi encore raturer quelques grimoires.
Quand « İl » voulait interagir avec son entourage, son apparence devenait évidente pour ceux qui le côtoyaient ; ou plutôt, nous devrions dire : il apparaissait progressivement dans l’existence de ceux avec lesquels il désirait interagir. En dehors de cet aspect, il restait totalement invisible à quiconque.
Comment pourrions-nous dire plus précisément ? Son déplacement dans l’espace demeurait intemporel, la notion de passé, de présent et d’avenir n’avait aucun sens dans la manifestation de sa présence ; il naviguait d’un univers à l’autre sans vraiment s’en rendre compte au début. Ce n’est qu’à force de côtoyer des mondes parallèles, qu’il prit conscience d’une altérité flagrante entre eux et lui. Leur mouvance propre était contrainte la plupart du temps à un unique milieu, les frontières physiques des autres zones ne leur apparaissaient pas, n’en ayant aucune perception immédiate tout simplement. Et cette capacité à voyager hors du temps avait un impact notable sur les choix de « İl », à les envisagés dans une sorte de préalable. S’il désirait entrer en contact avec une entité faisant partie d’un seul monde, s’établissait un processus qui allait préparer l’entité en question à recevoir sa visite. Tout ceci afin de ne pas corrompre la structure de chaque univers ; une obligation pour que chacune des particules aille de soi d’un monde à l’autre, pour éviter autant que possible les failles, les ruptures d’équilibre et un aspect évident : la cohérence d’un monde à l’autre, implique qu’un fait ne soit possible qu’ici et pas ailleurs, oui c’est cela ! En était-il le maître de ces modifications temporelles ? Comme il n’en avait pas véritablement conscience, il se doutait bien qu’une loi universelle non perçue agissait à ses dépens et corrigeait les conséquences de ses déplacements, afin que la physique de chaque monde ne soit pas corrompue et que tout doive se reconstruire à chaque fois (ce problème de la dégradation des corps dans une énergie). De ce côté-là, on pouvait bien dire que la nature même des choses était bien agencée ; de quelques mondes d’où vous venez, tout a été ressassé depuis une éternité, et chaque organisation de la matière ou de toutes autres manières d’exister, où que vous soyez, ne date pas d’hier. Chaque particule a eu le temps de marmonner une histoire au creux de son ventre, cela semble momentanément figé dans une mémoire, comme une espèce de souvenance, celle de l’existence de chacune d’elles. Chacun des processus qui se sont engendrés dans l’espace persiste dans cette mémoire invisible au premier abord. Cela occupe un réservoir immense, presque insoupçonné encore aujourd’hui dans le milieu cosmique que l’on habite ; certains parlent d’une énergie noire, d’une matière noire indéfinie et non perçue. Il faut bien que le monde… Que dis-je, que tous les mondes puissent emmagasiner leurs histoires réciproques quelque part, d’où ces réminiscences, qui explosent au creux de la tête de certains quelquefois, lors d’un croisement inattendu, des flashs de tant d’années ou d’un immédiat venu d’un cosmos étranger, de quoi bouleverser l’esprit de chacun dans des processus que l’on décrit parfois comme de l’imagination ou une inspiration, arrivée d’on ne sait où ? Non ! Vous ne faites que régurgiter ce qui vous traversa, une particule indéfinie vous immergea dans des territoires insoupçonnés… Ayant connu des éclats tellement vifs et soudains que je ne pus noter dans le langage très localisé et très terrestre de ma personne, toutes les informations qui me venaient au creux de la cervelle, je comprends que certains deviennent fous quand l’univers interagit de cette manière avec eux : on appelle ça « avoir une folie en tête ! » Et l’image exprime bien ce marasme des esprits au moment où il survient.
Alors, vous imaginez bien, quand « İl » voulait interagir avec son entourage, un événement préparatoire allait intervenir avant que lui n’apparaisse ; un incident banal, anodin ou spectaculaire, d’un extrême à l’autre, allait se produire, tout dépendait de l’interaction provoquée. Le mécanisme de cette interaction obéissait donc à la cohérence des particules qui constituaient chaque monde. Dans le nôtre, où vous lisez ceci, une forme physique animée et vivante fut conçue pour transposer cette mémoire en écriture. La mémoire ? Une succession de sensations pour former une histoire, des impressions, des suites de péripéties qui vont interférer dans une corrélation implicite avec chacun d’eux (les protagonistes de la narration), pour leur bon plaisir ou leur déplaisir, c’est selon l’humeur du moment ! Le résultat de l’interaction exprimerait l’état d’une trace, d’une information, d’un passage de celle-ci d’un monde à un autre sans que l’on sache pourquoi ni comment. Et c’est comme cela que certains se retrouvent artistes ou inventeurs de toutes choses, d’un art quelconque, ou d’une science en établir une théorie cohérente expliquant la raison d’exister d’un univers avec ses fondements, toutes les explications de la variation du temps. Beaucoup l’ont constaté, on retient les noms des personnes ayant contracté cette forme de génie au creux de l’être et qui nous fait réaliser ceci ou cela à nos dépens, sans qu’on le veuille vraiment, on subit la gloire passagère d’une trouvaille ou d’une œuvre mémorable que l’on aurait bâtie seul sans aucun ingrédient autre que soi, imagine-t-on ; alors qu’en fait, tout cela n’était que les informations qui vous transfigurèrent l’esprit par on ne sait quel processus indéfini. Vous imaginez bien qu’on ne va pas tout vous dévoiler du sort de nos vies et de ce qui présuppose que l’on s’anime ici ! Ce serait trop facile, le monde n’est pas fini, vous intervenez le long d’une histoire en cours, et votre empreinte, aussi infime soit-elle, ajoutera cette petite virgule, un espace entre deux mots, une petite cohérence pour donner à la phrase un tempo adéquat, un relief précis pour tenter d’atteindre une perfection impossible, car finie *. En quelque sorte, tenter d’expliquer ce qui me vient et tenter de comprendre d’où cela arrive. Et peut-être réaliserons-nous une nouvelle découverte, celle de pouvoir se dire par quel miracle je m’anime, elle s’élabora où, cette agitation ? L’idée allant avec, de quelle érudition antérieure sort-elle ?
Ce « il » serait donc construit de la chose qui nous anime tant ; une histoire temporelle, celle-là même ne cesse de nous traverser en ce moment, oui ! Mais jusqu’à quand ?
* De la perfection : vous imaginez bien que si je dis « ceci est parfait ! », plus rien n’est à inventer ni à dépasser, car dans « parfait » il y a aussi le mot « fini ! » Et quand une chose est finie, la plupart du temps elle meurt, ou se désagrège dans une entropie régulière des matérialités de l’univers, et qui affirme haut et fort, qu’on le veuille ou non « ce qui est fini est mort ! » Donc si je comprends bien ce mécanisme, et si je désire persister à vivre encore un peu, je n’ai pas intérêt à être fini tout de suite, pour ne pas mourir précipitamment dans cette finitude absolue d’une perfection présupposée. D’où ce subterfuge, « tenter d’aller vers la perfection, sans jamais l’atteindre » ; ou si, par la force des choses, on ne peut faire autrement, réaliser cet atteingnement juste avant de mourir, ce sera plus propice à un possible perfectionnement qui ne réclame aucun lendemain.
(Vous aurez le même inconvénient avec une confusion problématique avec ce que l’on appelle l’éveil ou le nirvana, méfiez-vous de ces absolus ; ces atteingnements sont tout aussi mortels. Quoi faire de plus quand vous y trouverez une béatitude… à corrompre, certainement ?)