(parole en marchant - 20 oct. 2018 à 09h18) 945
—> 1. « İl », peregrinatio, le détachement : 205. dans les rêves nouveaux, (20 oct. 2018) vieillissement et oiseau, un oiseau lui raconte une histoire
—> à relier avec « devenir un paria »
—> en fond (chants d’oiseaux, déterminer son nom ?)
(Un oiseau lui raconte une histoire)
Alors, je vais vous raconter un peu de la légende de lui, ce « İl » qui vous interroge tant, cette mémoire dont on ne sait trop comment, elle arriva à s’imprégner ici. Tout ce que je vais vous dire… tout ce que je vais vous dire, relève de la légende, oui ; alors, serait-ce une fausseté que j’ajoute à mon récit, il se pourrait bien… soit d’une manière très littéraire ! Oh ! horreur d’un racontement abusif où l’on mystifie les gens. Peut-être bien oui, peut-être bien non ! en fait, je ne sais pas trop, je ne sais pas vraiment pourquoi je raconte tout cela. Mais que voulez-vous, cela me monte à la tête, et quand on a ce genre de maladie compulsive… Ah ! l’oiseau s’était arrêté et je n’avais plus de quoi ajouter (l’oiseau reprend son chant), il me dit « continue ! » J’entends son récit, et en quelques cuits cuits, il me raconte la suite (snif). Eh oui ! Voilà, vous savez tout maintenant ; c’est dans les cheminements à travers la forêt que cette dernière, avec tous les gens qui la constitue en rajoutent et la complète cette histoire de lui, elle ne vient pas de nous ; et comme celui-là, je ne l’ai jamais rencontré, il se peut bien qu’il existe ; mais comme il est dit dans l’histoire, il reste invisible à tous, car il semble masquer sa présence. Peut-être est-il au creux de nous tous ? Mais nous n’en savons pas grand-chose de son existence, c’est sans doute probablement ça.
Un grondement très sourd, les piaillements de l’oiseau, le fil descendant d’une araignée ou d’une chenille pendant son cycle de vie, quand ils me frôlent, me racontent… Tous ces gens-là me racontent un entendement commun : « (en chuchotant) méfie-toi sur ton chemin », il existe des choses qui ne te veulent pas forcément de mal, non ! seulement, on te demande de prêter attention à ce racontement ; non pas pour t’enfumer à travers une histoire quelconque, non ! Tu n’aurais rien compris si tu le comprenais ainsi, non ! On te prévient doucement, depuis des siècles, même peut-être depuis des millénaires, il existerait d’autres entités différentes de toi, elles navigueraient invisiblement autour de toi et donc tu en ignores tout ! Une présence indétectable, peut-être… pour l’instant, pour l’instant… « on te dit pas tout ! » Ah oui, seulement quelques révélations, peu à peu dans ton imaginaire, s’incrustent, et vont former à moi comme à toi cette histoire, au creux de ta tête !
—> insérer « devenir un paria »
(Regarde par terre : des gens ont pique-niqué ici et ont laissé des détritus venant d’une société imbue d’elle-même ; sans considération aucune de leur entourage, ils l’imprègnent de leurs marques désobligeantes, des pelures, des containers cabossés, des cartons à cigarettes délaissés, des papiers déchirés, des plastiques évidemment déchiquetés ; un déni du lieu où ils sont, voilà ce qu’ils font !)
Mais poursuivons… Que disais-je ?
Au creux de la forêt, quand j’avance doucement et je me laisse imprégner par son bruissement, aujourd’hui, les bruits de l’automne commençant ; tout ce qui tombe des arbres, les feuilles, quelques glands ou des faines, des brindilles, mais pas de gens, aucun n’habitent sur leur cime. La branche s’avère trop petite, elle n’est faite que pour l’oiseau qui nichera au-dessus, elle n’est faite que pour la chenille, pour l’insecte qui se posera dessus.
Alors j’attends, j’attends que vous me racontiez la suite ? (il s’adresse à la forêt)…
Vous savez, je n’ai pas beaucoup d’inspiration…
(Ah ! un autre détritus, une bouteille plastoc écrasée le long du chemin.)
Il pensait cela, tout en quémandant la suite de son racontement, celui qu’on lui donnait sourdement au creux de la forêt. Mais un silence survenait et on ne lui disait plus rien. Quelque chose demandait que l’on prête attention. Effectivement, au loin, un bruissement d’une autre sonorité s’amplifiait peu à peu… des cris, des chuchotements ? Non ! des aboiements ! Et puis quelques tirs se font entendre. C’était jour de chasse et des hommes embottés marchaient en rang pour rabattre quelques bêtes en grand ; en face, des tireurs à l’affût venaient là pour s’amuser, faute d’ennemis à abattre ; ils ne tueront, non, pas de ces antilopes de la savane, quelques mammouths des temps anciens, seulement quelques bêtes résiduelles, ces petits chevreuils mignons, ces biches, ou, la consécration extrême, un cerf aux abois avec ses cornes en trophée suprême !
(un oiseau lui gazouille une histoire)
Merci l’oiseau, c’est toi qui me racontes ça, c’était il y a quelques jours, oui, je sais… tu sembles ému ? (l’oiseau lui répond) Oui, je comprends ! Là, un des tiens fut malmené par un plomb égaré qui lui arracha une aile. Ah, était-elle arrachée complètement ? Oui… (l’oiseau lui répond) effectivement, il ne peut plus s’envoler, et comme il était au nid, il y restera toute sa vie, et tu devras lui apporter à manger. Heureusement, que ton temps ne dure pas longtemps, à côté de celui des hommes, il ne souffrira pas de trop ; c’est terrible pour un oiseau de ne plus pouvoir voler ; c’est comme si on t’enlevait tes jambes à toi, tes deux pattes ; qu’on te tire dessus, pour que tu ne puisses plus marcher, tu serais dans le même embarras…