(parole en marchant - le 4 nov. 2018 à 17h27)

—> 1. « İl », peregrinatio, le détachement, « eux » : 202. trace d’eux…, ils n’ont pas le temps

Maintenant, quand j’y passe, je ne vois que des blessures dans cette forêt, des branches tombées, aucun soin apporté, même après le désastre d’un été, ou d’une neige vigoureuse, quand les feuilles ne sont pas tombées, ces branches cassées à peine déportées, aucun soin donné sinon d’attendre que vous poussiez, pour vous couper.

(parole en marchant - le 4 nov. 2018 à 17h49)

(note)

—> voir 0. ὕλη › livre des préalables, un scénario fait de dessins

Revenir au chapitre Ylem, qui est véritablement aussi l’expression d’un commencement ; Ylem * dans toutes ses orthographes et cette récupération qui en est faite au siècle dernier, par la théorie de l’univers ; relié à ce qui fut dit naguère, relier, sans cesse relier ! Je ne sais pas, probablement dans les ajustements, exprimer les pages écrites vite, des brouillons du scénario Ylem, seule chose qui compte. Revoir le tirage en quatre parties, si les textes sont récupérables, mis en perspective seule les dessins comptent…

—> il ne dit plus « nous », mais « eux » —> le détachement

« eux ! »

1’52

Eh ! Je parle vraiment une autre langue, « à ce que je dis, ils ne comprennent rien », que devrais-je comprendre ? Je ne parle pas comme eux, même si j’utilise les mêmes mots qu’eux ; comment se fait ce, cela ? Nos histoires divergent et je diverge encore (snif), décidément, je ne suis pas comme « eux », je suis différent, ah ? Mais aussi eux, entre eux, sont différents. Ah oui, mais quand ils parlent entre eux, oh diantre, ils se comprennent un peu et moins quand j’approfondis, non ! (dit tout bas) l’on s’égare et s’ennuie, commence ce fait ce, cela ? Au loin des discours, ils ont peur de moi s’en venant, humaine bête terrifiante à leurs yeux. On se méfie de moi ! Vous allez dire, ici je rapporte tout à moi, euh… non ! ce n’est qu’un repère, nous pourrions parler de Stella, vous savez l’étoile, très loin dans le ciel, celle qui nous illumine. Ah Oui, le soleil !

C’est le soir et le silence vient, les oiseaux m’écoutent, cette fois, ils ne disent rien ; au loin quelques gazouillis incertains. Eh bien voilà, le monde qui me vient, là devant vous, de… dans cette trouée où devant (moi), un arbre qui, au moment d’un abattement, s’est retrouvé son tronc penché et coincé sous une branche (d’un autre que lui), il va devoir vivre jusqu’au bout courbé et penché, et nul ne peut l’aider, sa réaction est lente, et je me demande s’il n’est pas déjà mort de cette courbure ? Ah non ! Je vois quelques (jeunes) branches surgirent (de lui, son tronc tout incliné), qui elles, poussent toute droite vers le ciel. Il est à ce point déséquilibré que sa végétation doit être totalement repensée… ah voui ! Eh, quand je dis de ces choses-là, ils ne m’écoutent pas, mmm ! ils s’en foutent de l’arbre courbé, ils ne s’y arrêtent même pas, « il-ne-les-intéresse-pas ! » comment ce fait ce, cela ? Je ne parle pas le même langage qu’eux ; décidément, nous ne venons pas des mêmes mondes… Ce dont je parle leur apparaît insignifiant et moi je vois un arbre, un hêtre aux feuilles jaunissantes pour le début de l’hiver. Cette clarté, ces nuances du jaune au vert, si elles m’influencent, comme tous les ans, cette clarté m’éblouit… (dit tout bas) « Mais eux, cela ne les intéresse pas ! » Pourtant j’émets, je parle le même langage qu’eux… Idem, la fougère imite les couleurs du hêtre, et le chêne est en retard, il attend encore, son vert (aux feuilles) jauni à peine ; nous sommes pourtant en nov. (un oiseau trille, tiii tiii tiii tiii tiii… triii), au plein cœur de l’automne commençant tardivement ; de l’autre côté, des fougères déjà cramoisies par le soleil de l’été, marron clair, elles vont s’assombrir, se déchiqueter, être détruites peu à peu pour former l’humus du printemps prochain. (Dit tout bas) « Mais eux, tout cela ne les intéresse pas, la biche que je vois au loin et qui s’efface, parce qu’elle a peur de moi… » Eux s’en viennent avec un fusil et tire dessus, voilà ce que je retiens ; mais qui ce sont, eux ? Ah ! Les zommes, entendez-vous, les zommes ! Ils se croient les maîtres de la planète ! Ah bon ? Oui ! Eh, qui êtes-vous, vous qui m’interpellez ? Oh ! Je ne suis qu’une seconde voix qui intervient dans ta narration, ne t’émeut pas, pas plus loin, je ne fais qu’ajouter à ton propos, le sais-tu, je m’interroge autant que toi et dans cette allée (aléa) tous ces bois cassés coupés désolés, et ses arbres restants, ils sont tristes, ont les a dépecés de leurs compagnons. Ils devront refaire à partir des jeunes pousses venant, les futures feuillaisons, les futures formes ligneuses, ils devront les alimenter à nouveau pour disparaître, couper aussitôt… Ces forêts sont tristes, elles sont tristes, tristes, à cause d’eux ! Existe-t-il aujourd’hui des forêts heureuses ? Je ne sais ; je pourrais me reposer sur un tronc coupé au bord du chemin, mais mon assolement sera… malaisé, incertain, contrarié ; (au tronc coupé) de ta forme qui restera là, certainement bien des ans, à pourrir tout doucement, je n’ose m’y asseoir (oui), j’ai honte d’eux, ceux qui t’ont fait ça. Leurs découpes auraient pu être plus élégantes, plus respectueuses, ils auraient pu te demander, ben non ! (aux arbres) vous êtes les témoins d’une espèce finissante qui ne cesse de vous découper. Oh ! Dans un siècle ou deux, ils ne feront plus ce geste dédaigneux, ils ne seront plus, tout bonnement ; je vous rassure, vous dans un siècle ou deux vous serez là encore, et vous respirerez à nouveau, à moins qu’une forme nouvelle vienne vous entreprendre. Je pense que vous aurez malgré tout un moment de répit. Soyez patients ; la patience est d’or dans la forêt et la lenteur vous imprègne, vous avez le temps de réfléchir à ce qui vient, vous sentez le monde, son humeur et ce que l’on vous fait, ce n’est que des usages de vauriens qui vous éraflent et qui vous découpent pour leur bien. Vous pouvez les dédaigner, ceux-là qui vous tronçonnent assidûment, sans un merci, sans un remerciement…
La brume s’amène, la journée fut bien éclairée par un soleil resplendissant et peux de nuages passaient, l’automne était chaude encore, eh ! vous avez capté autant que possible, toute la lumière qui vous apporte toutes les ressources dont vous avez besoin encore un peu avant d’effeuiller vos branches. Eh, dans la pénombre commençante, je vois vos troncs noirs découper le fond du ciel, je vois les éraflures que l’on vous a faites et je vois votre humeur… votre humeur qui vous défait…
(S’étant arrêté pour raconter tout cela, vaincu par une inspiration disparaissant, sans mot dire il reprend sa marche sans empressement.)

(parole en marchant - le 4 nov. 2018 à 17h57)

ils n’ont pas le temps

Regardez les hommes, tout doit aller très vite, ils n’ont pas le temps ! Du chemin pour combler les trous, ils déversent des gravats tout le temps, très vite très vite, ils n’ont pas le temps ; sans aucun soin, toute leur vie est faite ainsi, de ne pas avoir le temps, ils courent, ils traversent, ils n’ont jamais le temps. Le temps semble les rattraper, alors qu’il se trompe peut-être (l’argumentateur de ces lignes), ce n’est pas le temps qui les rattrape, c’est une usure ! C’est une usure que l’on fait (sur) d’eux ! Une certaine finance serait coupable, amenée par d’autres hommes qui accaparent accaparent, ils ne cessent ils ne cessent. Ils ne savent pas faire autrement, savez-vous savez-vous ? Alors, ceux résolus au règne de ces puissants, à la finance incertaine, tellement accaparante que l’on en oublie le temps, ils usent, ils usent ceux-là qui n’ont jamais le temps ; et certains se disent « comment faire autrement ? » « Eh ! moi qui vous parle, je ne sais comment vous vous êtes emmanchés dans cette affaire-là, prenez-le le temps, si ce n’est que cela, prenez-le le temps, il est à vous, il n’est à personne » ; « c’est facile de dire comme ça, nous n’avons pas le temps ! nous sommes pressés tout le temps ! » « Ah ! je n’ai aucun remède, si ce n’est celui de vous voir partir indéfiniment au même endroit, celui qui vous use tout le temps ». C’est alors, soucieux d’eux-mêmes, certains vinrent me voir et me dire « tu ne nous comprends pas, alors on te boude, tu n’as pas la bonne manière, tu ne nous rassures pas, on ne peut croire en toi, va tant ! Tu n’es pas des nôtres, laisses nous vieillir dans cette usure ; oui, nous n’avons pas le temps, et alors ? » Oh diable ! Il n’y a pas de ça ici, je vous laisse à vos soucis, vous qui n’avez pas le temps. Moi je le prends bien, mon temps, pour vous dire tout ceci ; alors, comment faire ? Allez ! au revoir. Moi, je m’en vais avec mon baluchon, le peu que j’ai, j’ai rien, même pas de nom, et je m’en vais petitement, gaillardement, tranquillement, je prends « tout mon temps ! »

(parole en marchant - le 4 nov. 2018 à 18h05)

(version)

Ah ! je serai donc fou, moi qui m’écarte (un peu de tout, moi qui m’écarte) des sentiers battus, moi qui détruis que peut avec parcimonie, je serai donc fou, à ne pas faire comme vous, voilà donc mes accaparements sont tous petits, insignifiants, je serai… (fou ! de quoi parliez-vous déjà ?), je ne sais quoi ?

(parole en marchant - le 4 nov. 2018 à 18h16)

Le vent arrive, le vent se lève, protégez-moi la forêt !
Le vent arrive, le vent se lève, protégez-moi la forêt !
Dans une peur maladive, je ne cesserai de raconter cela,
le soir venant, quand je m’attarde dans les chemins en venant (environnants),
en revenant auprès de (ici, je ne suis pas) chez moi, le vent s’attarde et tournoyant
ne cesse de me dire « la forêt te protège sûrement sûrement (assurément)
va-t’en gaillardement ton temps n’est plus ici, à cet instant va-t’en, va-t’en ! »
et il me pousse me pousse gaillardement,
protégez-moi la forêt, le vent arrive, le vent se lève…