(texte manuscrit - 20 janv. 1985)
(version 1 - 29 nov. 2018 à 20h00)

—> 5. « ajoutements », récits antérieurs, primitifs, oubliés :

Bien navrant aujourd’hui comme hier (et peut-être demain) c’est bien d’entendre toujours les mêmes fredaines, les mêmes tourments.

Eh, dire que moi-même, je fus pris au jeu des petits des grands amours décharnés, c’est toujours la même fredaine, les mêmes contes, les mêmes paroles, les mêmes fées, les mêmes gestes…
Eh, que dire encore des amoureux des bancs publics, cela me semble bien joli, mais s’il fallait écouter ces amants, ce que leurs cœurs peuvent bien raconter, nous serions bien déçus ; c’était la parole toute crachée de nos grands-mères ; c’était la copie bien fade des paroles d’A… et d’È… au temps de leurs premiers ébats ; depuis, oh ! depuis le temps a tout englouti, et aujourd’hui encore chacun de nous, chacun, tous content ces premières paroles sans grand charme, sans grande invention ; et s’il ne s’agissait que de paroles ?
Non non ! Même dans les faits, les actes sont tous navrants et pareils ; « je t’aime mon amour, je t’aime pour toujours ! » Le reste c’est dire, rien de plus, à de bien pâles fredaines, que de pâles aubaines ! Même encore, si de braves poètes ont écrit de merveilleuses paroles, cela s’appelle toujours « comme au temps jadis ! » Eh ! demain sera-t-il pareil à ce jadis, que deviennent mes actes ? Je deviens sévère, amours et peines vont de pair, ils sont ensemble depuis tant et tant à servir guerres et jalousies… Et quoi dire des cœurs déchirés, beaucoup trop de sentiments pour tout cela, pour avoir trucidé l’ennemi redoutable, pour se suicider, d’avoir trop aimé, pour crier « faites l’amour, pas la guerre ! » C’est dire les mêmes choses enfin « Amours et guerres vont de pair ! »
Cela, je l’avance, je l’assène, devant tous ! Même devant le dieu de votre choix, celui-là même bénit jusque dans les cieux ; bien morne est notre histoire, affrontements et cris, je crois bien, que nous devrions changer plus qu’un peu, toutes nos fredaines et nos jalousies, ces guerres et puis ces sentiments sans cesse exacerbés ; nos histoires communes ont inscrit nos vies, nos petites saloperies au cœur de tous les livres, dans toutes les pensées… C’est la signature des hommes les faiseurs de ma trogne !

(version 2 - 29 nov. 2018 à 20h30)

Ce qui me navre aujourd’hui comme hier (et peut-être demain) c’est bien d’entendre toujours les mêmes fredaines, les mêmes tourments ; et moi-même, je fus pris au jeu des petits des grands amours décharnés, c’est toujours la même fredaine, les mêmes contes, les mêmes paroles, les mêmes fées (les mêmes gestes).
Eh, dire même des amoureux des bancs publics, cela me semble bien joli, mais s’il fallait écouter ces amants, ce que leurs cœurs peuvent bien raconter, nous serions bien déçus ; c’était la parole toute crachée de nos grands-mères ; c’était la copie bien fade des paroles d’A… et d’È… (des premières idylles ancestrales) au temps de leurs premiers ébats ; depuis, oh ! depuis le temps les a engloutis, et aujourd’hui encore chacun de nous, chacun, tous, conte ces premières paroles sans grand charme, sans grande invention ; et s’il ne s’agissait que de paroles ?
Non non ! Même dans les faits, les actes sont tous navrants et pareils ; « je t’aime mon amour, je t’aime pour toujours ! » Le reste, c’est dire rien de plus, de bien pâles fredaines, que de pâles aubaines ! Même encore, si de braves poètes ont écrit de merveilleuses paroles, cela s’appelle toujours « comme au temps jadis ! » Et, demain, doit-il ressembler à jadis, comme chaque acte, je deviens sévère, ils vont de pair ensemble ; depuis tant et tant que sévissent guerres et jalousies, et les cœurs déchirés, beaucoup trop de sentiments pour tout cela, pour avoir trucidé l’ennemi redoutable, pour se suicider, d’avoir trop aimé, pour crier « faites l’amour, pas la guerre ! » C’est dire les mêmes choses enfin « Amours et guerres vont de pair ! »
Cela, je l’avance, je l’assène, devant tous ! Même devant le dieu de votre choix, celui-là même bénit jusque dans les cieux ; bien morne est notre histoire, affrontements et cris, je crois bien, que nous devrions changer plus qu’un peu, toutes nos fredaines et nos jalousies, ces guerres et puis ces sentiments sans cesse exacerbés ; nos histoires communes ont inscrit nos vies, nos petites saloperies au cœur de tous les livres, dans toutes les pensées… C’est la signature des hommes les faiseurs de ma trogne !