—> 5. « ajoutements », récits antérieurs, primitifs, oubliés : (récit original)
—> peut remplacer chapitre « roman » du tome 1 ?
—> une version transposée est ajoutée au début de 1. « İl », prolegomena : labyrinthe
Labyrinthe
Je suis entré dans un labyrinthe étroit et au bout de quelques pas j’y ai rencontré un homme assis derrière une table, et très sombre, sur la table son nom, « archiviste », inscrit sur un petit écriteau ; l’archiviste demanda mon nom, mais je ne pus lui donner, et pour quelle raison d’ailleurs, puisqu’il était le premier homme que je voyais de toute ma vie, jamais l’idée d’un nom ne m’est venue à l’esprit, jamais, et à quoi bon, personne ne m’interpella auparavant, comment vouliez-vous que je me nomme ? Mais l’archiviste insiste, il lui faut absolument un nom, pour poursuivre leur chemin, tous les gens qui passent donnent leur nom, c’est la règle, c’est ainsi ! Votre nom, je vous en prie ? Mais je vous répète que j’ignore ce nom à quoi peut-il bien me servir puisque personne ne m’interpelle. Mais le greffier ajoute qu’il m’interpelle bien lui ! En ce moment même et donc doit connaître mon nom, obligatoirement, je dois le lui donner et faire comme chaque passant, alors que voulez-vous, je n’en connais point je n’ai pas de nom, et je poursuis mon chemin, mais l’archiviste m’arrête de son corps planté devant moi, il ne veut pas me laisser passer, je lui répète qu’il est inutile d’insister que de nom je n’en ai pas et qu’il marque cela sur la feuille du livre posé sur la table, mais cela ne peut convenir et l’homme semble bien têtu, jamais je ne connus auparavant un tel obstacle devant moi un homme obstiné à réclamer un nom, à quoi cela sert-il ? Puisque personne ne m’interpelle, mais l’homme ne semble pas me comprendre, il lui faut un nom ! Alors, ne voyant pas d’autre solution je lui demande d’inscrire sur la feuille du livre posé sur la table le nom qui lui convient, cela m’est égal… mais d’après lui, c’est bien moi qui dois décider du nom à inscrire, je lui demande avez-vous un nom vous ? À cette question il ne veut répondre, il doit connaître le nom que je porte, semble-t-il, mais je l’ignore et cela me paraît bien futile d’insister ainsi pourquoi s’obstine-t-il ?
J’ignore la réponse à sa question, elle n’a pas d’importance pour moi, cette question auxquelles je ne peux répondre, j’ignore ! Cela doit lui convenir, puisque c’est ainsi, il ne veut pas en convenir… comment faire, je dois poursuivre mon chemin, puisque c’est mon but, le destin que je me suis dessiné, puisque c’est mon idée, pourquoi ne comprend-il pas ? Je le trouve stupide, je le bouscule, c’est ennuyant, mais comment faire autrement, il reste (tombe) par terre, il n’a rien et ne dit plus rien, il me laisse enfin aller mon chemin…
Vous pouvez tout imaginer, car tout est possible avec du temps devant soi suffisamment, à la longue tout arrive. Après un long moment de marche sans gêne d’aucune sorte, seulement la découverte d’un vaste monde aux multiples facettes, je veux dire, fais de diverses choses aussi, enfin un monde multiple avec une foule de décors différents, un monde plein de gens comme moi, aussi.
Dans ce vaste, très vaste monde, je le crois, les gens marchent comme moi, ont-ils la même idée que moi, le même but, je ne sais pas, puisque je ne leur ai pas encore demandé ni posé de questions à ce sujet. Voyez-vous, je découvre tout juste tout cela, tout cela est très neuf pour moi, il faut un temps pour s’habituer et commencer à comprendre les choses peu à peu, cela s’appelle « avoir de la patience et de la volonté », j’ai lu cela dans un grand livre où tous les mots sont inscrits avec beaucoup d’explications à la suite de chacun d’eux, sur les pages du grand livre, un ouvrage fort intéressant et plein d’enseignement, mais pourquoi est-il si lourd pour ne pouvoir le tenir auprès de soit, dans mes déplacements ; j’ai appris dedans ce que c’était d’avoir un nom, maintenant je sais, mais je n’ai toujours pas de nom et d’ailleurs comment fait-on pour inventer un nom, cela n’était pas inscrit dans l’ouvrage très pesant, dommage, je n’ai toujours pas de nom, et cela ne m’embarrasse nullement puisque je ne connais encore aucunes gens, à part cet archiviste… la fantaisie peut-être, invente les noms, je laisse là l’hypothèse, elle ne peut m’intéresser et je poursuis mes pas, par-devant moi. Je croise souvent des gens autour de moi, comme c’est amusant, ma vie, jusqu’à maintenant a été très calme, dorénavant un peu plus de bruit l’anime, c’est enrichissant, cela m’apprend… il faut apprendre, on ne peut rester ignorant tout le long de sa propre vie sans connaître la moindre chose, cela serait ennuyant sûrement ?
Il me presse de leur poser une question, avez-vous la même idée que moi, de poursuivre son chemin par-devant soi ? Personne ne comprend ma question et cela étonne, j’étonne les gens, drôle cela, ne trouvez-vous pas ? Pourquoi j’étonne ? Ah ! J’y suis ? Je ne connais pas encore ni les gens ni les choses ni mon nom ni si j’en ai un ?
Il faut apprendre… alors rien n’est mieux que de répandre ma présence à avoir très forte sur cette place, où passe une foule de gens tous différents. Mais je crie, je demande, je questionne, j’interroge, je retiens la foule, je semble les intéresser, mais personne ne répond et même certains s’amusent à m’entendre. Je ne comprends pas, moi, eux guère plus je présume, comme il est difficile de se comprendre. La foule grandit et je hurle mes questions sans entendre la moindre réponse ; alors peu à peu, les gens se lassent et partent, je suis déçu probablement ? La chose est étrange, je viens de faire une découverte : tous ces gens me ressemblent, je ne suis guère différent d’eux et pourtant mon langage ne doit pas les atteindre suffisamment, ou peut-être la foule trop nombreuse ne pouvait me répondre comme ça, aurais-je dû ne m’adresser qu’à une seule personne à la fois ? Peut-être pas ? Une chose reste sûre, mon langage n’est pas compris, les mots que j’emploie ne doivent pas être les bons mots. Il me faut découvrir et parcourir tous les lieux ainsi, du langage, je serais bien à force de saisir et d’entendre, de dire et répandre ma voix à chaque fois, me faire comprendre et connaître ainsi le bon langage, celui qui fait discuter et échanger les idées, je pourrais connaître enfin celles des autres et les comparer aux miennes… la foule se dissipe et plus personne ne m’écoute.
Le temps s’écoule et je ne cesse d’apprendre le pourquoi très adroit et le comment parfois décevant des choses de la vie ; tout est attrayant, même les bruits si divers et le bruit que fait la pluie sur la tache noire des routes et des rues, l’éveil, au petit matin, d’un chant d’oiseau et des rayons du soleil chaud faisant fondre les perles d’eau sur les murs les toits et les plantes sauvages, ou pas, dans le jardin et sur le bois. Et puis les gens qui se lèvent, se préparent et partent en sommeil, les yeux étroits, dans un même mouvement, par les chemins tout aussi très étroits, les uns derrière les autres ; le mouvement est un rituel assez quotidien, je n’ai pas cherché à savoir où ils s’en vont tous ! (Connaître leur destination) ni leur demander une réponse d’ailleurs qu’il n’aurait pu me donner, mon langage peu compréhensible et inutile, puisqu’il n’a de sens que pour moi ; je dois trouver les mots du langage commun à tous les hommes et en faire la somme, ma mémoire qui raisonne me dira bien pourquoi donc aujourd’hui aucun de mes mots n’intéresse personne, voilà bien la première question inquiétante, depuis le temps des premières rencontres cela fait des milliers de pas déjà parcourus dans l’ignorance, mais je garde tous mes sens et j’espère trouver les pas qui ne porteront au-delà de la solitude, oui ! depuis ce temps où j’ai rencontré les premières gens, j’ai comme un regret, la solitude auprès d’eux, sans pouvoir dire un moindre mot qui ne les atteigne au creux de leur mémoire et me fasse un signe pour me dire, je ne sais pas moi, qu’ils ont compris (qu’ils ont) ou entendu ! Même pas, aucun signe, aucun bruit, seulement, à un moment, quand je crie, des pas et des regards se tournant vers moi, un temps, puis ils s’en vont, sans un mot malgré les paroles entre eux, quel est le but de leur mémoire ? Quel destin ont-ils choisi, je voudrais tant savoir.
Je m’interroge enfin, peut-être inutilement, mais maintenant je crois bien avoir la soif et la faim, mes entrailles se tordent et ma salive se dessèche, je ne compte plus les pas qui distancent non dernier repas fait de fruits amers, d’eau douce et d’œufs d’aigle. Ici, les montagnes sont raides, parsemer d’alvéoles toutes pareilles et les faces de couleur unie. Les lignes sont nombreuses, droites et sans courbe ; les aspects relativement simples et sans détour distance l’ailleurs par toutes ses formes et ses odeurs, sans nul pareil, seul le ciel reste indemne… même les bruits fondent sans nuance dans le vaste décor ordonné et géométrique, mon corps demande, réclame, il a faim, peut-être doit-on réclamer, exprimer sa faim. Peut-être ici faut-il demander la nourriture, il ne suffit pas de la prendre, il doit falloir la réclamer, comprennent-ils le mot faim ? Faut-il crier « j’ai faim ! » Pour tout de suite combler les maux de son ventre ; la science ici, a-t-elle inventé de nouveaux moyens de nutrition ? Tant de questions demeurées sans réponse à l’intérieur de mon crâne, qu’il est passionnant de découvrir !
J’ai réussi à atteindre l’esprit de quelqu’un, il m’a posé un tas de questions, je n’ai su répondre à toutes, il parlait trop vite, mais je crois avoir compris les propos du langage… j’ai appris une nouvelle chose, l’existence d’un élément inconnu, ils appellent cela « argent » et je crois bien comprendre que c’est grâce à cet élément qu’ils se nourrissent, ici ! Mais l’homme ne m’a pas dit comment se le procurer… et il est parti avant même que je comprenne ce qu’il venait de me dire, ce n’est qu’ensuite, après raisonnement, que la chose fut claire pour moi. Ici, le temps doit se compter, les gens semblent pressés, très occupés à se déplacer d’un point à un autre, je n’ai pas encore compris cette démarche… les pas s’accumulent et me mènent de plus en plus péniblement, la faim devient préoccupante… Deux hommes aux habits identiques m’ont semble-t-il compris, ils me prennent chacun par un dessous-de-bras et me conduisent dans un endroit sombre et délabré, devant une maison usée ou, au-dessus de la porte a été notée l’inscription « asile des pauvres », il me laisse la, sans un mot superflu et ils s’en vont tranquillement… On me donne un récipient avec une soupe dedans, du pain, pas plus… le repas fut maigre et ils n’ont pas voulu me redonner de la soupe ni du pain, demain seulement. Je n’ai pas insisté, je n’étais pas le seul ici, beaucoup de gens sombres et sales m’entouraient. Ils parlaient d’une façon embrouillée et incompréhensible, je suis parti, car je m’ennuyais et l’odeur du lieu n’avait rien d’agréable, au contraire, cela vous change des parfums de fleurs, de la senteur des arbres ; la sueur d’un homme sale et détestable…
Je compris bien que dans cet univers, j’étais tout neuf, et l’idée d’en sortir me prenait l’esprit avec envie, je devenais triste, moi qui ne pus jamais l’être auparavant ; semblable aux gens, mon visage devint sombre ; je ne comprends pas…
Il me fallut parcourir dix mille pas au moins (des milliers de pas) pour m’apercevoir que les lieux étaient bien vastes… un homme pourtant, prit contact avec moi, au seuil de mon désespoir qui ne voyait point d’issue ; ma chute aurait été fatale si cet homme n’était point venu à ma rencontre… il m’a tout expliqué et j’ai tout compris, horrifié et surpris aussi, comment pouvait-on vivre de la sorte… il m’a fallu du temps pour comprendre et admettre enfin le sort de cette existence, résignée… mais comme il m’a tout expliqué, expliquer ce que vous savez sûrement… je ne vois pas l’utile nécessité de décrire ces paroles, elles furent longues et monotones…
Maintenant je comprends et je perçois très bien l’environnement : ici un poteau électrique, là une poubelle et des détritus, plus loin des immeubles, des autos, des camions, une foule éparse, un gamin jouant au cerceau, une plante verte au milieu d’une pelouse, le mur d’une propriété privée et la grille de l’entrée, le bitume de la chaussée et les alignements de trottoirs, des magasins ouverts, des marchands de légumes et le fouillis des bruits de la ville, mes yeux voient et comprennent la pâleur de la plupart des gens, le pas pressé de chacun, l’agitation des mains, un regard et parfois un sourire auquel je réponds heureux, émerveillé, étonné, affolé, j’éprouve tous les sentiments en un seul instant et cela me rend inerte, le corps immobile, la voix atténuée, le cœur excité, les yeux écarquillés et la bouche désorientée… ma mémoire engouffre avide la moindre parole, la moindre impression, le plus petit bruit, l’évolution des images et des décors, avide de tout, en un seul instant je voudrais tout saisir de mes bras et de mon esprit… une grande soif m’habite soudain, celle de la découverte, de l’extase et de l’enseignement reçu. L’homme ne cesse de me parler, et peu à peu m’inculque le savoir, la connaissance, je l’écoute et je vois en même temps ce qu’il me montre du doigt ou les images de ces mots déversés en un flot ininterrompu. La joie ivre de mon silence et le délire d’un apprentissage subi, un bloc démesuré du savoir d’un homme traverse mes sens ; c’est trop en un seul instant, ne faut-il pas arrêter ? Attendre que tout rentre correctement et se mémorise clairement, sans trop de confusion ni d’erreur, mais je suis extrêmement curieux et la soif du savoir est la plus forte ; je lui dis de ne pas s’arrêter, ma cervelle peut tout emmagasiner et puis, le temps ne me manque pas, j’ai grand soif, je vous écoute, vous entend, dites !
Inlassablement l’homme me donnait tout son savoir sans aucune gêne et avec un très grand plaisir, ce moment m’a rendu heureux et contemplatif, semblable, avec cent fois plus de force, à ce jour où je pus lire quelques pages dans un grand livre fort lourd.
Je compris l’utilité d’avoir un nom et le sens très profond de mes interrogations, que ne pouvaient comprendre vraiment la plupart des gens, pour qui ces questions n’ont aucun sens véritable ni utile. Les idées quand elles n’ont rien de réellement palpable ni de matières véritables, elles n’intéressent pas la foule ; la foule réclame de l’immédiat, du solide, des valeurs et de l’argent…
Évidemment je saisis la raison de l’ignorance des foules, voire même de leur incapacité à choisir leur propre destin ou suivre le chemin de leur choix comme moi. Voilà pourquoi, les premiers temps de mon séjour ici, quand je criais sur les places et dans les rues ces questions sur le destin les chemins et le devenir, personne ne comprenait ni n’avait d’intérêt pour tout ce que je disais, j’étais un étranger et cela uniquement avait de l’importance à mes yeux, ma différence physique… (à développer) et puis peut-être le côté excentrique de mes cris. On ne crie pas ainsi ! À quoi cela sert-il, ou quelques autres raisons encore, je ne sais pas, nos goûts sont très différents ?
Puis, quand l’homme eut fini de parler, sa mémoire consultée jusqu’au bout, il reposa un peu sa langue fatiguée par tant et tant dirent, et moi d’écouter lui, étourdi de mots et d’apprentissage. Nous restâmes dans un silence parfait à écouter l’entourage et de nous entendre respirer, et quelques sourires échangés, pendant de longues minutes sans rien faire d’importance…
ensuite l’homme reprit la parole, cette fois il me posa plusieurs questions sur mes origines, mon pays, ma vie, et mes ignorances. Cela me fit rire de la façon dont il plaça les mots et leur douceur, je ne pus répondre avec grande précision, car ma vie n’est pas faite de mots, mais d’images, de couleurs, pleines d’odeurs avec beaucoup de rêves et des sensations, les mots sont maladroits, car je ne sais pas décrire ni les couleurs ni les formes, tout se passe dans mon ressenti et c’est déjà beaucoup dire, mais mon cerveau emmagasine, il suffirait de le raccorder à une sorte de projecteur multiple, qui projetterait tout ce qu’il contient, à travers les airs et sur les murs, dans la pensée et à côté des émotions de chacun.
Je ne me souviens pas de mes origines ni comment furent les premiers instants de mon enfance. Je sais seulement que pour atteindre cette ville, finalement, j’ai traversé le temps un peu n’importe comment sans but préconçu, j’allais droit devant moi, m’approchant toujours auprès de ce qui attirait mon regard ou mes autres sens ; l’esprit tourné vers l’aventure dans toutes les directions.
Et puis, une chose importante me revient, ce qui ne m’intéresse guère ne s’inscrit pas dans ma mémoire, j’oublie l’inutile, et garde l’utile pour ma joie, mon contentement, tes souvenirs agréables, divers, durs parfois plein de rudesse, mais jamais d’une énorme tristesse. Bref, quoi dire de plus ?
Je suis entré dans la vie et j’ai découvert l’entourage avec énormément d’appétit de soif et d’apprentissage… maintenant j’ai un âge, vingt-cinq ans, j’ai appris un métier, je suis un électricien dans une grande usine est géré par les moteurs des machines, le son de la vie ne me résonne plus comme avant, je trouve l’existence fade et pleine de misère, je ne sais pas encore combien de temps je resterai, mais si je reste ce ne sera pas toujours pareillement, je changerai d’emploi, de lieu et de temps, le temps de vivre, assidûment, accaparé à mêler la joie à mes inventions mes délires et ma foi. Ce présent me pèse, comprenez-vous, mon âme est simple et sincère, elle veut rompre les misères… j’ai rencontré une femme, elle me comprend mal et me trouve assez bizarre pour ne pas aimer comme elle voudrait que j’aime ; elle trouve que mon allure n’est pas celle d’un homme, comme elle se le représente, et comme la société en a défini les traits, viril, fort musclé et beau comme sur les affiches et dans les films à rêver avec un beau métier à la clé, une belle auto… elle respecte assidûment tout cela et s’émerveille dès qu’on lui fait la cour… Nous sommes restés amis, car je crois bien l’intriguer, et cela la retient ; je ne parle pas son langage ni ne la suis dans son univers, mais le mien semble la tenter un peu, elle en a peur, c’est un inconnu ce monde qui se voit dans mes yeux, à chaque fois quand elle regarde au-dedans d’eux !