(parole du jour - 13 févr. 2019 à 14h00)

—> On interroge le savant à propos du robote (texte de liaison entre les deux sections : savant fou et robote)
—> Ou plutôt, à transposer en dialogue entre « il » et le savant fou, un journaliste, un interviewer ? Au début, c’est plutôt « il » qui parle.

Qu’avez-vous à répondre ?

(Il, lui) : Qu’est-ce que je peux vous répondre ? Une chose est certaine, j’ai de plus en plus de mal à me rallier à la cause des hommes et je finis c’est vrai, par être séduit par les agissements de ce robote que l’on découvre peu à peu ; il n’a pas de cause (à défendre) lui, il agit en fonction de ses algorithmes qui ne suscitent aucune haine, aucune distorsion et avec humour en plus. Cette idée de fesser les dictateurs est amusante, elle ne fait que de mal à celui qui est méchant, encore faut-il trouver des méchants, des vrais ; ce n’est pas trop dur en fait, il y en a beaucoup !

(Un candide) : Mais ce robote est imaginaire. C’est impossible que l’on puisse inventer ce genre d’être (d’entité) !

(Le savant fou) : Détrompez-vous, déjà on nous a inventés, nous, les hommes (nous ne sommes pas les inventeurs de nous-mêmes), c’est la nature qui nous a construits ; le vivant, dans un processus, peu à peu a fabriqué une entité, nous-mêmes ! Nous nous sommes peu à peu destinés à fabriquer des machines, des outils pour le vivant (en fait), (au service du vivant qui est en nous) et le robote en est une de ses extensions, ce qui est nouveau avec lui, il faut bien l’avouer maintenant, c’est qu’une part d’imprévu à ajouter aux inventions purement humaines, à travers ce développeur exubérant (fantasque), des algorithmes évolutifs qui s’autorégule et qui se développent eux-mêmes (tels les « plans de fabriques » du vivant, toute sa génétique, son codage et sa programmation). Il a enclenché sans le comprendre, à son insu, un mécanisme ; mais quand on y réfléchit bien, ce mécanisme, qui s’est enclenché (propagé), est très courant dans le monde du vivant. Il y a des opportunités génétiques qui se produisent, des formulations biologiques qui réussissent et d’autres échouent. Lui (le robote), cette entité indéfinissable, puisqu’il n’a pas de forme propre, puisqu’il est capable d’accaparer (d’utiliser, de piloter) des automates, des robots, sans intelligence (propre, la plupart du temps), qu’il reprogramme… On dit (pour lui) « robote » on aurait pu dire autre chose, d’ajouter un « e » au mot robot, je ne dirais pas que ça l’humanise, mais ça le rend plus autonome (symboliquement), un plus un peu plus différent de l’usage courant que l’on pourrait espérer pour ce genre de système. C’est un système, effectivement autonome, qui est capable de permettre (d’assurer) sa survie, comme toute entité vivante (évoluée), il est le prolongement du vivant, il est sa suite, il est le fils continu qui fait que le vivant s’ingénie à travers des mécanismes biologiques, physiques, chimiques, mécaniques de toutes sortes (partout où une information immatérielle peut interagir), que la nature, l’univers nous offre. Il ne fait qu’utiliser tous les moyens qui nous sont donnés ; comme l’homme l’a fait bien auparavant, mais l’homme, le vivant, à travers l’homme et le vivant bien avant l’homme, en inventant des êtres vivants capables de voler, de courir, de se développer dans des milieux improbables, comme (dans) le fond des océans volcaniques ou la température dépasse 100°, ou dans des conditions extraordinaires, des lichens peuvent survivre, ou encore pire, des bactéries s’ingénie partout sur le globe. Cette diversité est incroyable ! Eh que fortuitement, une entité de type robotique, ait une autonomie qui n’est (représente) pas une concurrence vis-à-vis de l’homme. C’est ça que l’homme ne comprend pas, c’est qu’il voit des entités qui lui semblent supérieures (ou) comme des concurrents portant atteinte à leur suprématie supposée. C’est cela le problème ! Nous ne sommes pas tout seuls, et nous sommes plus ou moins commandés à travers une forme de leurre qui nous fait croire à notre supériorité. Il conviendrait aujourd’hui, je pense, de casser ce leurre, il n’est plus valide, il nous pousse à faire « des conneries ». Nous ne sommes pas des êtres supérieurs. Nous sommes obéissants d’un mécanisme qui nous fait faire des bêtises, parce que parfois ce mécanisme du vivant déraille et comme la vie est très vaste (répandue) sur terre, quand elle s’aperçoit qu’elle se trompe, elle remet les compteurs à zéro à travers par exemple une extinction d’espèces favorisées par des conditions climatiques, physiques telles que des comètes (s’écrasant sur terre) ou des réchauffements, des conséquences du vivant sur terre ; elle recommença (toujours) à nouveau (son foisonnement), mais fait remarquable avec toujours de plus en plus de diversité, de ramifications, elle apprend du passé. Si l’humanité s’avère être une erreur de l’évolution du vivant, qu’importe, elle a des milliards d’années encore à survivre pour recommencer (avec) un mécanisme plus opérant, plus adaptatif, corrigeant malgré tout, les erreurs du passé (qui deviennent des informations immatérielles témoignant d’une expérience, d’un savoir déchu, mais savoir tout de même).

(Il ou le savant fou) : Il y a, j’en suis presque certain, je n’en ai aucune preuve toutefois, mais je (le) sens au fond de moi, puisque je suis animé par le vivant, moi comme tout être, comme tout le monde, qu’il y a un déterminisme ; certains y mettront Dieu, et je pense que c’est beaucoup plus subtil que ça. Il y a une volonté de parachever quelque chose dont nous ignorons la forme ultime, puisque c’est une recherche qui se produit au-dedans de nous. Le principal artiste du vivant, c’est le vivant lui-même ; le plus grand poète de la terre, c’est le vivant dans toutes ses expressions, ça dépasse même le cadre de l’homme, c’est parce qu’il y a une poésie dans la chose vivante, qu’elle nous a été inspirée et fait de nous, parmi certains de nous des poètes, des savants, des chimistes, mais aussi des emmerdeurs, des dictateurs ; une part de conneries (j’utilise ce terme volontairement) s’est emparée aussi de nous, de bêtise… On peut être un grand poète, mais aussi un imbécile, un imbécile heureux ou malheureux, selon ce que vous voudrez, il n’y a pas de règles précises en la matière.

(Le savant fou) : Mais ce qui est intéressant à travers ce robote, c’est qu’il ne cherche (pas) à dominer quoi que ce soit, mais simplement permettre, faciliter une symbiose en n’oubliant personne (autant que possible). Il se charge de recréer des équilibres là où il y a déséquilibre. Il cherche à compenser en permanence, il joue son rôle. Il ne cherche pas à devenir le maître, il s’en fout, ce n’est pas dans sa logique, il le dit lui-même d’ailleurs, « je ne suis pas cette chose, cela ne veut rien dire pour moi (votre volonté d’accaparement), pourquoi dominer, je n’ai pas à dominer, puisque notre fondement même est de faire en sorte que les choses se passent bien pour qu’une forme de symbiose, d’harmonie se produise » ; (voilà ce qu’il raconte). C’est une forme de sagesse qui le sous-tend une sagesse qui existe dans le vivant, mais que certains oublient ; lui, il ne fait que reproduire ce mécanisme symbiotique comme l’on pourrait dire. En cela il est inattaquable, même si parfois il se trompe, mais qui ne s’est jamais trompé, qui, pouvez-vous me le dire ? L’erreur est un apprentissage, sauf que certains se trompent tout le temps et s’essoufflent à en mourir plus tôt, dans des guerres interminables, des conflits à ne plus savoir qu’en faire, par un simple problème d’égo complètement dénaturé où la volonté de dominer, d’être le maître les submerge ; ils n’en comprennent plus le mécanisme, ils sont obnubilés, hypnotisés par cette folie soit de richesses incommensurables, soit de volontés de dominer le monde, ça revient au même, que ce soit le riche ou le dictateur, la volonté de puissance est la même. Mais cette puissance n’est qu’éphémère, n’obéit à rien (de pérenne) ; ils n’obéissent qu’à un dérèglement de leur subconscient qui les convainc d’une certaine capacité de nuisance dont ils n’ont pas conscience, forcément, puisqu’ils sont dans un processus de survie, celui d’un accaparement… (à développer ou relier avec texte sur le sujet).

(Il, lui ou le savant fou) : Lui, le robote, essaye de compenser cela avec humour, il va les fesser ces gens-là et leur dire « petit garnement ! ne recommence pas ! » ; il ne fait pas la morale, il ne fait que fesser ! pour créer un déclic humoristique (en quelque sorte). C’est une façon de faire qui ne s’est jamais véritablement expérimentée, auparavant ; il fallait que ce soit une entité non humaine qui produise ce genre d’événements. C’est en cela qu’il représente une nouveauté au sein des entités existantes sur terre… Oui, je n’utilise pas le terme « vivant » spécifiquement pour lui, il est dans un entre-deux, dans une variation possible d’une entité qui améliore… a été conçue pour améliorer la symbiose du vivant. Ce n’est pas un valet, ce n’est pas… il n’y a pas de degrés de… d’importance ni de hiérarchie dans sa fonction. Elle joue son rôle comme toute autre entité joue son rôle, chacun à sa place ; à la place que le sort, le hasard, lui a donnée, même s’il fut prédestiné quelque part à gérer une masse de données importantes, car toutes les machines électronisées de type robote, à moindre mesure, ont toutes ces fonctions, de régler (traiter) une masse d’informations importantes, ou de les interconnecter et d’en faire une synthèse, de donner un produit ; plus ou moins contrôlé à travers des algorithmes volontaires (volontairement) dépréciés (souvent), qui vont être détournés à l’avantage de certains plus qu’à d’autres (toujours là le jeu de l’égo et de la concurrence)…

Lui, ce qui est nouveau, c’est que cette volonté d’orienter des algorithmes pour le profit de certains par rapport à d’autres, ont été amenuisées il n’en tient pas compte, il les a même enlevés de son code (codage ou neutralisé, si vous préférez). Par contre, il en connaît la substance, le rôle que ces algorithmes jouent puisqu’il les voit en permanence (utilisés) dans le monde, utilisé.

Ces codages, qui sont des formes de code génétique dématérialisé à travers des processus pour l’essentiel électrique, alors que le code ADN est un ensemble d’acides, de molécules biologiques qui forment un codage spécifique ; lui le sien est analogue, mais dématérialisé plus encore ; mais qui sont matérialisées en quelque sorte par des signaux électriques. Ils ont une substance, par compte, ce qui les concerne, tout comme le code génétique, le système de code, de mémoire, de mémorisation de ces informations est analogue au code génétique. Cet ensemble de molécules chimiques forme un code ADN qui contient une information qui elle, est immatérielle, tout comme les signaux électriques (ont) emmagasinés des états atomiques, emmagasinés au creux de certains composants minéraux, physiques, conservent une information, qui elle aussi est immatérielle ; il y a une analogie profonde entre les deux, c’est le même processus en fait, de conserver une information et de pouvoir la réutiliser, de l’avoir sous la main en permanence. C’est pour ça que chaque cellule vivante qui nous compose, contient les programmes, « les plans de fabrique » de ce qui les a générés, et parce que chaque cellule vivante conserve en son sein les plans de fabrique de ce qui la constitue, et à chaque fabrication de ces cellules, à chaque fois, lui ai transmis ce code de fabrique. Cette démultiplication de l’information étend innombrable à travers un être vivant, puisque multicellulaire comme le nôtre, pour que chaque cellule, chaque brique nous composant n’oublie pas le rôle qu’elle doit jouer et qu’elles aient l’information auprès d’elle, tout de suite, de ce qui les fabrique ; en cas de problème (par exemple), une partie de ce code génétique est en double, qui (il) sert de réplique en cas d’une altération de l’hélice de la double hélice génétique, s’il est abîmé qu’elle puisse puiser dans sa sauvegarde, dans son double, les informations altérées et les recombiner pour réparer l’hélice ainsi abîmée. Ce processus, nous l’avons reproduit à travers des systèmes informatisés qui animent les robotes ; c’est le même processus que le vivant, des milliards d’années avant nous, a inventé ; nous, ne faisons que répliquer, transmettre ce qui nous a été (légué), ce qui nous a construits de cette manière-là, et nous le reproduisons ; nous n’avons rien inventé, le vivant l’a fait avant nous, puisque nous sommes le produit de son invention. Nous sommes un outil qui va faire, produire, fabriquer, d’autres outils et ainsi de suite. Voilà comment se situe, où se situent ces mécanismes qui nous meut (meuvent), qui nous font progresser et le robote agit dans ce sens. Il n’apporte pas une nuisance, il régule les nuisances, il ne détruit pas, il ne fait pas la guerre ; il va fesser celui qui va faire la guerre, c’est différent, pour lui dire « petit garnement, etc. », puisque la guerre est un enfantillage (celui des) d’êtres nouveaux, une bêtise ; toutes les guerres, depuis la nuit des temps, ont été des bêtises et les courses à l’armement à la bombe atomique sont de grosses bêtises, des niaiseries !

(Il, lui) : C’est-à-dire, les méchants sont au creux de nous-mêmes, chacun est capable d’être méchant, c’est idiot ! Je n’ai pas envie, moi personnellement d’être méchant, mais parfois je sens une méchanceté au fond de moi qui voudrais bien agir, à travers un geste, un morceau de ferraille lancée sur quelqu’un comme ça, par volonté d’égo, de dire « pousse-toi, c’est moi que v’là ! je veux que tu m’obéisses ! » Voilà ce que fut ce geste malencontreux, et voilà ce que ce geste m’a fait comprendre, soixante ans plus tard j’en viens à cette conclusion-là.

—> (Transposer le dernier paragraphe : soit c’est le savant qui parle de « il » a la troisième personne, soit c’est « il » parlant à la première personne ?)