(parole en marchant – 13 févr. 2019 à 14h36)
—> 3. « singes savants », philosophia vitae :
—> corriger les phrases ambiguës
Si la terre par hasard nous parlait, que l’on puisse traduire ce qu’elle ressentait, elle pourrait peut-être dire :
« Que sont ces formes incongrues qui me grattouillent la surface, qui changent mon climat, subitement, soudain, qui ouvrent certaines failles, que je volcanise de-ci de-là pour les reboucher, à travers quelques effluves volcaniques (de mon ventre en fusion, échaudé) pour les reboucher ? Que l’on prenne mes minéraux, en face des petites choses animées ; déjà que ces microbes m’agitèrent (la surface) il y a déjà quelques milliards d’ans, s’en vint à proliférer tant et tant qu’elles recouvrent toute ma surface et qu’elles eurent l’idée, d’être unicellulaires (au début, s’en vinrent), à fabriquer des êtres, comme ils disent, multicellulaires, un agrégat de cellules les unes autour des autres, se spécialisant pour faire des membres et des sens particuliers, de l’entendre, du jouir, du marché (déplacement à pattes), du ressentir et du voir… Que sont toutes ses formes qui s’agitent à ma surface ? Ah oui ! J’avais oublié, c’était (à l’origine) ce petit bagage qui m’accompagna quand l’on me forma, par cette force universelle qui fait que je devienne une boule ; eh, qu’en mon centre beaucoup de fer s’est accumulé (il chauffe et tourne tant), eh, que ne s’anime en moi une dynamo magnétique qui protège (c’est comme ça), tous ces petits agrégats à ma surface, ceux qui s’animent (continûment)… Voilà que ce monde s’agite, s’agite ! Eh, fait sauter (exploser) par-ci par-là, quelques petites bombes (A puis s’H), quelque peu irradiantes, quelque peu radiatives, rayonnantes ; ils n’en ont pas trop lancé (à ce jour), car cela m’agace, ces petites grattouilles me gênent énormément… Que je me secoue un peu, ces petites formes vont s’en trouver toutes déplacées et beaucoup n’en survivraient pas, de mes secousses, de mes plaques continentales que je fais (ferais) s’entrechoquer ! Si je m’amuse à cela, vous allez voir tous ces organismes multicellulaires s’ébrouer d’une telle manière qu’il n’en restera pas beaucoup… Beaucoup périront et peu survivront. Serait-ce la bonne solution (pour) que l’on me grattouille moins la surface ? Devrais-je me laver (me nettoyer encore plus), ouvrir mon champ magnétique à quelques rayonnements cosmiques (délétères) ? Comme (ceux que) m’envoient le soleil, ou quelques (autres) rayonnements venus d’ailleurs, de très loin ! Même si l’on dit que ce soleil va tellement grossir, un jour, il m’englobera, me reprendra, comme au jour (temps) où nous fûmes créées ; moi qui m’en détachais avec mes sœurs, les planètes autour de moi, dans une nébuleuse où lui, le soleil s’alluma et nous les poussières qui restaient toutes autour, s’agrégèrent, pour former les planètes et que lui devienne ce soleil éclatant, c’est l’astre tournoyant, nous tout autour de lui… Que l’on grattouille ainsi ma surface, cela va un temps, parfois, je m’enrhume, je sursaute, je me secoue, pour taire ces grattouilles désobligeantes, ces chatouilles (c’est pareil) (et ça ne m’amuse pas) ! Si je ris (riais) d’un trop grand éclat (ébat), la vibration, ce sera quoi ? Ce sera terrible pour ces petits êtres. Quelle doctrine devrais-je utiliser pour les tranquilliser, quel ingrédient devrais-je ajouter à ma médication pour que cela s’apaise un peu et que je puisse vieillir tranquillement dans une petite symbiose éclatante que j’aime bien finalement, jouir de cet état, tranquillement ; c’est dit !… Si certains se remettent à me picoter avec leurs bombes z’atomiques, je vais m’ébrouer, je vais me secouer comme la bête, qui est au-dedans (dessus) de moi, comme les bêtes qui sévissent sur moi, se secoue, je le vois, pour enlever les pustules, les puces et les tiques qui les encombrent. Ah, moi ! j’en ai des milliards de formes similaires, un peu plus grosses et qui pareillement me grignotent la surface, eh, cela ne me plaît pas ! Nous allons réfléchir à ce tracas ? »
Eh dans un murmure éclatant, la terre se mit à réfléchir doucement, doucement… Et dans cette fantaisie de l’esprit, nous nous l’imaginons, ainsi méditer, nous ne pouvons qu’attendre avec crainte, angoisse, sa réponse. Saurons-nous l’écouter, sa remarque quelque peu désobligeante à notre endroit, croit-on ? Oui c’est cela, nous croyons à notre éclat, à notre jouissance ; de trop vouloir jouir de la vie, nous en venons à perdre l’essentiel. Oh, il ne s’agit plus de jouir systématiquement, mais peut-être, d’essayer de vivre simplement. Oui, le vent se lève, vous l’entendez ? (l’entendez-vous ?)