(texte manuscrit – le 22 nov. 2018 à 17h24)

—> 3. « singes savants », considérations philosophiques : affect

Je ne sais pas, de la part des choses quant à savoir quoi penser de la compassion soi-disante « supérieure » envers les autres vivants autour de nous. De la présupposée « conscience » tout aussi estimée supérieure que nous aurions de nous, nous donnerait un devoir moral « dominant » envers les autres espèces animales, végétales ou autres.
Ce qui me gêne, c’est dans tous ces arguments : la prévalence « sous-jacente » de notre présupposée « supériorité » qui ferait « autorité » dans le règne du vivant. Je n’y vois là qu’une forme d’accaparement moral autoritaire ? Un peu de modestie s’impose ! Nous n’en savons rien de cette prétendue prévalence morale, nous nous l’approprions d’autorité, ne sachant nous associer aux autres vivants dans ce constat évident.
L’appréciation éventuelle Corée les autres vivants est reléguée à une impossibilité de conscience, de conscience morale et un manque considérable de recherche (de notre part) à ce sujet. Nous le présupposons donc, de fait, et sans savoir ! Ce qu’en pense l’autre, attendu qu’il doit penser comme nous, pour que nous les acceptions. À aucun moment, nous ne nous posons la question d’apprendre à penser comme eux, dans leur différence (accepter cela !).
Notre raisonnement à « croire » une présupposée domination de notre esprit sur les autres est donc arbitraire et non prouvé.
L’affect, les sentiments, sont des perceptions que le vivant a instillées diversement à travers toutes les espèces d’eucaryotes (les organismes multicellulaires dont nous faisons partie).
Nous ne savons pas quelle est la part de cet affect au sein des procaryotes (tous ces êtres qui nous habitent et qui sont partout comme les bactéries et les archées). Alors qu’ils nous sont précurseurs, je pense qu’ils savent agir sur notre affect et le diriger selon leur déterminisme propre. Dans cette considération il n’aurait donc pas d’affect propre, mais une prévalence quant à son expression au sein des eucaryotes (nous sommes au-dedans de ce groupement-là).
Dans la mesure où 90 % de nos cellules constituant notre corps sont des procaryotes, les 10 % restants nous étant propres, il n’est pas difficile d’admettre qu’elles ont un pouvoir d’influence non négligeable a priori. Prenons par exemple notre système digestif et l’influence du processus de digestion sur notre humeur, nous devrions, là encore la jouer très modeste sur cet aspect. (En effet, pas de procaryotes dans notre tube digestif équivaut à notre mort immédiate, ne pouvant digérer ce que nous absorbons de nous-mêmes, nous sommes reliés qu’on le veuille ou non à leur bonne volonté dans le processus qui nous permet de digérer et d’exister.)