(parole en marchant – 27 avril 2019 à 15h28) note
—> 2. « petit chemin » :
Pour le savant fou, le petit chemin magique, ce sont ses notes, annotées et datées sur différents parcours ; garder la chronologie initiale de tous les chemins, de tous les cheminements, et bien les dater, garder uniquement cela, ne faire aucun autre habillage, c’est suffisant ; il n’y a rien d’autre à faire !
(parole en marchant – 27 avril 2019 à 16h01)
—> 2. « petit chemin » :
—> Début à compléter avec récit du petit chemin, précédent (si possible ?)
—> durée : 20’56 (son médiocre, bruits de vent corrigés)
– Oh ! ne vous inquiétez pas, la vie vous formera au gré des usages qu’elle fera de vous, ne vous inquiétez pas, vous serez de toute façon, à tout bout de champ instrumenté ; votre désir, vos choix vous viennent d’un instinct que vous ne pouvez discerner…
– Oooh ! me voilà donc bien péremptoire à émettre cette idée-là que l’on ne dirige pas sa vie comme on l’entend ?
– Ah ! Bah ouais ! je n’en vois pas d’autres de discernement, même si, en cela je semble usurpé toute manière de faire que les hommes se sont accaparés (appropriés) ; moi je dis, l’accaparement se fait dans un bon entendement d’une partie de notre processus, ces sortes de petites bactéries délétères, qui vous insinuent tels ou tels agissements, voilà tout, c’est pas très compliqué !
– Ah moi, je ne suis pas d’accord, nous avons notre « libre arbitre » enfin !
– Ah ! c’est vous qui le dites, c’est vous qui le dites, je n’en suis pas si sûre ?
– Ah bon ? Mais argumentez ! Au lieu de dicter votre façon de voir comme une vérité absolue !
– Mais, j’ai jamais dit ça, j’ai jamais dit ça… Et puis d’abord mon ton n’est pas péremptoire, on dirait (il est vrai) que j’émets des idées qui ne sont pas de moi, voyez-vous, eh ça, pour moi-même, j’en suis parfaitement certains… On m’instrumente ! je ne dirige rien du fond de moi, je suis… une sorte de truc qui surnage, et qui lui vient des idées comme ça, eh qui les emmènent à qui voudra. C’est comme ça que je l’entends ; ben eh ! comment faire autrement ?
– Oui ! moi, je dis bien ce que je veux bien, ah oui parce que de dire comme dite…
– Êtes-vous si sûrs que cela vienne vraiment de vous, vous n’êtes pas tout seul dans le corps qui vous habite !
– Ah ! Faites attention à ce que vous dites ! Ah ah, voilà, voilà la suspicion arrive, j’émets un doute, et votre doute est de douter de moi !
– Ben oui ! c’est… la raison du doute !
– Oui, mais votre doute est double, votre doute à vous est le doute de moi, je vous demande de douter de tout, doutez donc de moi d’accord, mais douter aussi de vous !
– Oh ! ça devient compliqué votre truc ! vous ne pourriez pas dire les choses plus simplement ?
– mais les choses ne sont pas simples, elles sont toujours au fond, ingurgitées dans une sorte de, comment dire… magma universel où nous sommes baignés… Eh puis tient, comme ça, des petites sonorités s’émettes de moi et je me mets à parler, me disent des choses bla-bla-bla, bla-bla-bla, je vous dis des choses… c’est que je doute de tout ça !
– Vous êtes pas réel alors ?
– Bah ! De réalité, on pourrait en douter, de notre humanité consciente… Voilà le vent qui vient !
– Oui ! Le vent s’insinue beaucoup en ce moment, il a tant à nous dire, il nous transporte des choses qu’on inhale malgré tout, eh, que l’on absorbe donc et qui nous disent des choses pas très jolies jolies jolies…
– Ah ah !
– Oui, ah ah !
– Eh ! C’est quoi ces choses pas jolies jolies ?
– Oh je n’ose vous les dires, vous vous subissez le vent en même temps que moi, vous devriez aussi les entendre, c’est pas très difficile, tendez une oreille ! Humez suffisamment pour absorber l’idée qui vous vient, l’idée du vent qui vous exalte…
– Oui, moi je dis que vous inventez beaucoup !
– Ah ben voui bien sûr, il y a beaucoup de choses qui s’inventent au creux de moi… je suis pas le seul dans cet état !
– Ah bon…
– Voui, voui, voui ! moi j’y peux rien, ça me vient comme ça ; on ne dit « de mettre », je mets, on me dit « de faire », je fais ! On me dit « de causer », je cause ! On me dit « de bouffer », je bouffe !
– Mais vous z’avez par votre quant-à-soi, votre libre arbitre ? Vous n’êtes pas obligé de manger…
– Longtemps j’ai essayé maintes fois, la diète austère, je n’ai jamais pu y arriver ; à un moment on m’a dit, « tu as faim, tu dois manger ! » Alors j’ai mangé…
– Mais, à tant obtempérer à ce que l’on dit au-dedans de vous, c’est que vous n’avez aucune maîtrise de vous ! Faut faire un p’tit effort ! C’est qui le maître ?
– Ah ! Ben voilà, le maître c’est pas moi !
– Ah bon ! c’est pas vous le maître ?
– Ben oui ! Oh, j’ai eu beau, dans ma jeunesse, me révolter, exprimer des idées, des idées, oh des idées… vous ne pouvez pas savoir combien j’en ai eu des idées, mais eh, quand j’ai compris qu’au bout il y avait des insinuations, des sortes de trucs qui me les mettaient au-dedans de ma tête, ces idées, et quand j’ai compris ça, je ne suis tue ! Eh j’ai obtempéré, je n’ouvre maintenant ma gueule, la bouche, que quand on me dit de l’ouvrir, j’obtempère ! parce que quoi que je fasse, ça devient du pareil au même… Que je croie, je dis bien, je crois que ça soit moi qui dis tout ça, au bout du compte, je m’aperçois bien que c’est pas vrai, c’est au-dedans de moi que s’insinue la chose, et pas ailleurs… Eh, en plus, bizarrerie de l’univers, ce dedans de moi est insinué parce qu’il me vient à l’extérieur de moi, je suis traversé par des imaginations terribles, mes rêves ne me sont pas personnels, ils sont le traversement au fond de moi, des particules élémentaires de cet univers délétère, voilà ! (début du chant du coucou)
– Mm ! C’est pas mal ce que vous dîtes ! C’est très ludique ; mais je suis… permettez-moi « d’oser » une contradiction ; je suis très perplexe quant au fait que vous ne maîtrisiez rien dans l’affaire…
– Mais, c’est évident que l’on ne maîtrise rien, vous vous occupez des battements de votre cœur, vous ? Du renouvellement de votre peau, de votre corps, de chacune des parties de ce qui vous contient, ça se fait à l’insu de vous sans que vous y prêtiez la moindre attention. Le processus s’accomplit inexorablement jusqu’à votre mort ; là où on décide que vous devez arrêter de vivre d’une manière ou d’une autre, soit à travers un vieillissement classique, soit parce que l’on vous renversa dans la rue, soit que vous receviez une bombe sur la tête, une balle à travers le cœur ! À un moment vous avez une fin, voilà ! (le chant du coucou s’insinue peu à peu…)
de 12’35 à 12’46, le chant du Coucou (autour de 500 Hz), entre les mots…
Eh ! vous maîtrisez quoi, dans l’histoire, hein ? Ben rien ! Vous subissez et vous devez faire avec ! On vous insinue des choses et vous devez faire avec ! Vos agissements sont le résultat de ce qui correspond aux ordres que l’on vous a donnés, aux insinuations que l’on vous a apportées, pour que vous obtempériez et que l’on regarde comment ça fait, de recevoir cet ordre-là. C’est précisément là, quand votre imagination délire, d’expérimenter cette folie, on regarde, on (vous) observe, et quelque part quelque chose enregistre, comme le coucou qui me dit « coucou ! » en ce moment, voyez (entendez-le), il affirme « coucou, coucou, c’est moi ! », voui, voui… « Méchants, méchants, méchants les gens ! » Oui, le monde est méchant, je dis ça comme un enfant ! Je dis ça comme si je venais de naître, comme si je venais de découvrir le monde, je dis, « c’est trop de choses en même temps ! », je dis « qu’est-ce que je fous là ? » Et le coucou il répète « coucou coucou, je suis là ! » Voui ! il dit tout le coucou, il a compris il y a longtemps, le coucou ; il ne se pose pas des questions, on lui a dit de dire « coucou ! » ben il dit « coucou ! » On lui dirait de dire « tata ! » ben il dirait « tata ! » ben non « coucou ! » on lui dit de dire, allez savoir pourquoi ? « Coucou coucou ! » Bien ! C’est facile de croire que tout vient de soi. Vous mettez un être comme vous êtes… comme vous, comme moi, comme n’importe qui, en dehors du milieu où vous êtes (subsistez), hop ! d’un seul coup, vous n’êtes plus rien du tout, vous vous désagrégez et vous disparaissez, pourquoi donc ? Vous êtes lié à l’univers qui vous compose, au milieu où vous êtes, vous en faites partie et vous êtes outils, instruments du monde ; ce que vous êtes, voilà que j’en comprends, moi ! Oh ! ça me déprime pas plus que ça, j’en suis pas plus malheureux pour autant, j’accepte ma condition, elle est pas plus merveilleuse qu’un autre ni plus délétère que toutes formes qui vivent décemment, car malgré tout je dois bien l’avouer, quand je vois autour de moi des êtres que l’on assaille de mille tracas, de mille façons, afin de les corrompre, de les asseoir à une table où ils ne désirent pas forcément s’asseoir, manger avec le diable, avec des idées nauséabondes et qui doivent les accomplir, pour combattre (ou abattre) quoi que ce soit, abattre un de leur semblable ou toute forme équivalente qui s’animent sur cette terre… Moi, je les plains ceux-là, c’est une tâche ingrate que l’on nous demande ; j’ai eu la chance de me situer dans cette catégorie d’êtres qu’on laisse plus ou moins tranquille, pour voir aussi comment ça fait un être qu’on laisse tranquille ; et qu’on lui apporte quelques idées comme ça, afin de varier son existence (afin qu’il ne s’ennuie pas aussi), toujours pour voir comment ça fait, un être mis de côté, où l’on tarit son existence sans plus autre (amble) soucie que de le laisser dans un état, pour qu’il ait quelques idées vagues ; car vous savez, quand rien ne me traverse, rien ne s’insinue, je deviens feignant, j’ai plus envie de faire quoi que ce soit, il faut que quelque chose m’inspire, me traverse pour que j’exulte, ou fasse quoi que ce soit, c’est pas bizarre ça, non ?
– En effet ! De le comprendre comme ça, c’est intéressant ce que vous dites !
– Ben oui, que c’est intéressant ! Ben oui ! (chant d’un oiseau faisant une remarque inspirante) Par exemple, si vous vient l’idée d’écrire tout un roman, d’une histoire, la vôtre ou quelqu’un d’autre, vous allez être inspiré en permanence et votre inspiration elle n’est pas qu’au-dedans de vous, elle vient de l’extérieur et vous traverse, alors, vous maîtrisez quelque chose dans l’histoire ? Rien du tout ! Même si parfois une part de votre expérience, lui (elle) est admis, ajoutée, elle n’est pas prédominante, l’inspiration extérieure c’est elle qui est donnée… c’est pas autre chose, c’est ce qui nous traverse ! moi j’en suis convaincu ! Vous ne pouvez pas faire autrement, vous êtes relié au monde plus que vous ne le savez, et vos écoutilles, sont la plupart du temps, fermées à tout entendement, à toute perception, nos sens sont très limités, rien que notre ouïe, vous n’entendez que la moitié du chant des oiseaux, les oiseaux, la plupart du temps, chantent dans des fréquences qui vous sont inaudibles, comme (avec) les insectes d’ailleurs, même les chiens entendent à des fréquences que vous n’entendez pas ; leur odorat, alors là décuple le vôtre, l’éléphant c’est pas mieux, c’est peut-être même pire, ils entendent des sons très sourds, des tremblements que vous ne percevez mêmes pas, ils ont la masse nécessaire, il faut dire… Non ! Non, dans l’histoire nous ne sommes rien du tout, notre existence ne représente qu’un outil de plus au parachèvement de cette coexistence sur terre et le choix qui est fait de nous, n’est qu’une expérience en court, que l’on va peut-être jeter un jour si elle ne s’avère pas concluante, voilà tout ! Notre temps sera très court, et quand je dis nous, nous, nous ne sommes pas à part, on est dedans, alors « nous », c’est très relatif, hein, non ? Qu’est-ce que vous en pensez de tout ça ?
– Oh ! Moi, moi je m’interroge, oui, c’est vrai, mais je n’en suis pas à votre niveau, c’est trop alambiqué votre truc ! J’en pense quoi, mais j’en pense quoi, que faut-il en penser, d’ailleurs ? J’en sais rien ! C’est la première fois que l’on émet ce genre d’interrogations devant moi, alors, laissez-moi le temps d’ingurgiter la chose, que je m’en fasse une idée de ce que vous me dîtes, après on verra, on verra…
…
Sonagrammes audiométriques :