(parole en marchant – 3 mai 2019 à 19h15)

—> 2. « petit chemin » :
—> à 11’38, dialogue sur le roman de « lui », à relier à premièrement ?

Ne penche plus, redresse-toi, tu leur offres un désamour plus important qu’il ne faudrait mon pauvre petit hêtre ; redresse-toi, déjà qu’ils te coupèrent, à côté, ton ami de toujours (chant de l’oiseau), de tes débuts ; redresse-toi maintenant que tu es seul et que les autres sont un peu plus loin maintenant ; regarde la pagaille qu’ils ont mise (chant de l’oiseau), avec aucun nettoiement de leur saloperie (chant de l’oiseau). Ce sont des porcs, et même en disant cela, j’insulte l’ovidé à quatre pattes, ce cochon de nos boucheries systématiques. Ce sont des salops ! Voilà ! À ce mot, n’y est rattaché… n’y est rattaché aucune bête ; ce sont des salops, des ordures… encore mieux, ordures !
N’avez-vous pas fini d’insulter de braves travailleurs ?
Non ! ce ne sont pas des travailleurs, ce sont des inconscients ; à couper tant et tant, c’est comme dans un abattoir, on en oublie le sentiment, la manière de faire, l’amabilité, le rituel avant le découpement. De le faire, de comprendre que l’on fait ça par nécessité, celle pour soi de subsister à travers un quelconque travail rémunéré, peu importe lequel, on vous envoie toujours à la boucherie, de quoi que ce soit, d’ailleurs ! (chant de l’oiseau) Nan ! C’est comme dans les abattoirs, ceux accoutumés à cette tâche d’abattre tant et tant en oublient toute forme de discernement. Ils font ça machinalement, vous les mettrez devants un peloton d’exécution… vous les mettriez devant un peloton d’exécution, qu’ils abattraient ceux en face, sans aucune discussion (chant de l’oiseau). C’est ça le problème, de ne plus se poser ce genre de questions, car ça fait mal de se les poser ; on voudrait être ailleurs, mais on ne peut pas faire autrement, on a choisi, on a décidé d’être là, alors on prend le couteau et l’on coupe là où l’on vous a dit de trancher, si vous êtes un boucher (chant de l’oiseau). À la besogne nous n’en voyons que les restes, ce que l’on étala dans la boutique, où vous ne voyez que quelques biftecks tranchés méticuleusement pour que vous vous esbaudissiez à leurs rougeoyantes envergures de la texture, celle de vous appâter, « vous mangerez bien de cette chair-là ? » Vous avez la denture adéquate, le croc versatile, même s’il n’est pas aussi proéminent que celui du félin, il est toutefois là ! Jadis, vous croquiez là, dans la chair, sans vous poser de plus amples questions. Ce n’était qu’une question de survie jadis, aujourd’hui de cette chair-là on peut s’en passer, certes ! Mais du reste, du végétal, il reste l’aliment premier dont on ne peut se défaire, sinon périr et bouffer vous aussi par les petites structures minuscules que sont bactéries, vermisseaux de toutes formes, qui de toute façon vous désosseront méticuleusement jusqu’à en blanchir votre squelette assidûment ; et plus tard, le squelette durera dans les catacombes (ou les tombes) un certain temps ; pour l’exposition de vos membres, de votre corpulence, vous en faisiez don à la médecine, sans plus ample outrecuidance (chant de l’oiseau), par simple choix… d’avoir choisi cette manière de faire pour une pitance malheureuse, pour votre descendance, peut-être, je ne sais ? Moi, on m’a dit, « tu mangeras bien, ici ! » Les sols ne sont pas ténébreux, ils sont généreux, et la pitance est heureuse, elle ; elle pousse chaque printemps, et vous offre à l’été des légumineuses que vous devrez conserver méticuleusement tout le reste de l’année. Dans les sols, vous y trouverez des racines à ingurgiter, blanche, orange, noire, de toutes les formes, de toutes les couleurs ; à la cime des arbres ou sous la feuillaison, des fruits, les pommes de toujours (chant de l’oiseau), qui sonnaient d’un amour déçu, (de) celles que l’on croque à pleines dents, par habitude, pour faire comme les gens ; sinon, on risquerait de vous trouver outrecuidant, malpoli ! Croquez là donc, celle-là qui s’offre à vous, toute rouge ou jaune ou verte ou bariolée de jaune et de rouge, toutes sortes de variétés du genre « malus ! »
11h38
(dialogue)
Je disais quoi déjà, au début ?
Ah oui ! nous parlions du roman de lui, qu’allons-nous y mettre véritablement ?
Qu’est-ce donc un roman, qu’en a-t-il compris du roman ?
Ce sont des histoires de gens, mais il n’a que l’histoire de lui-même à raconter ?
Est-ce cela, un roman ? On doit parler de soi, certes, mais des autres (aussi).
Ah non ! il est concentré sur lui-même. Il ne parle que de lui et il vocifère quand on lui fait une remarque désobligeante, il s’en offusque !
Est-ce un caractériel ? certains ont dit qu’il n’était pas fini, certes, l’image est belle !
Moi, je dirais que l’on ne l’a pas achevé, dans tous les sens du terme. Il existe effectivement des formes quelque peu ratées, mal construites, et beaucoup se trouvent dans cette situation, d’avoir une vie quelque peu bancale ; avoir un bon aplomb, une assise excellente, c’est de l’ordre du don, c’est de l’ordre… comment dire, de la chance que l’on vous donne !
Lui a-t-il eu de cette chance ? il n’en sait rien ! Ce qu’il m’a raconté pour que je vous mette ici sa « rocambolesque » aventure, il veut que je laisse ce mot !
Si « aventure » il y a, elle est autant au-dedans de lui, et qu’en dehors, il a bien compris qu’il doit affronter un tourment, ce tourment, au temps de sa jeunesse folle, le terme est beau… Effectivement, une folie s’est emparée de lui et toute sa vie, il se demanda s’il n’était pas véritablement fou, en dehors du sentier battu des gens dits normaux ; il ne s’est jamais senti à sa place, c’est vrai, je l’ai bien compris, moi qui vous raconte tout ceci (les oiseaux s’approchent). De dire que je ne connais que lui, vous allez rire, ce n’est pas tout à fait exact ; de son existence (gazouillements d’oiseaux), je puis la comparer à une multitude d’autres êtres…
Vous entendez les oiseaux, ils me disent « oui, nous, on est là ! Nous sommes d’autres êtres (ces autres-là dont tu parles)… » Aaah ! (conversation avec les oiseaux) oui, oui oui bien sûr, bien sûr, vous êtes… vous êtes beaux avec votre chant mélodieux que j’entends encore ; c’est que je ne suis pas tout à fait vieux, alors ?

de 16’42 à 16’49, probablement un Accenteur mouchet ?

Oui, j’ai cette chance d’entendre encore le chant des oiseaux ; les premières fois que je rencontrai de vieilles personnes qui s’étonnaient de ne plus entendre les oiseaux et de croire qu’ils n’étaient plus (là), à cause de cela, me firent constater que cette perte d’un sens, ou (comme celui qui capte) ces sonorités élégantes qui nous apportèrent jadis, le chant et la musique, (ce) doit être une terrible situation, une terrible sensation, et tous les « tions » que vous voudrez (de perdre ce sens-là)… Ces petits oiseaux charmants qui ne vivent que quelques ans, me le disent à chaque fois que je passe au-dedans de la forêt (les oiseaux s’éloignent un peu en gazouillant). C’est amusant, cette fourmilière, sous un chêne (en bord du fossé), au niveau de ses racines elles se sont incrustées là, profitant d’une faiblesse de lui (dans une de ses anfractuosités), elles occupent le lieu au bord du fossé, et grouillent de victuailles à transporter, elles s’affairent s’affairent… On m’a dit d’ailleurs, je ne l’ai pas encore constaté, que certaines glandent, ne font rien, se reposent, font la pose… Ah ! bah oui, ça me semble évident ! Pourquoi devrions-nous toujours travailler, travailler à une tâche qui nous est octroyée ; il faut que le corps se repose, c’est évident, cela s’adresse à tout le monde… « tita tita tita tita tiii ! » insiste le Pouillot véloce ou la Mésange charbonnière (l’oiseau confirme)… (et puis plus rien à dire).
On m’a dit que le monde est beau aujourd’hui, effectivement, je voyais un soleil pointé à travers les nuages et la lumière s’avéra effectivement excellente ! C’est pour ça que je marche ce soir, avant le coucher du jour, pour profiter de cette occasion d’une belle journée… Aaah ! y voir l’écoulement du temps et de l’eau… (bruit de ruisseau)

(parole en marchant – 3 mai 2019 à 19h21)

—> 5. « ajoutements », dictionnaire hétéroclite : (note)

« Dictionnaire hétéroclite des locutions d’usage ici, et des termes remarquables » ou
« Dictionnaire hétéroclite des termes remarquables et des expressions coutumières de l’ouvrage »
Oui c’est des termes que j’aime bien ça… Pas mal ça…

—> 2. « petit chemin » :

(à 0’51)

Nous sommes à la croisée des chemins, au milieu du carrefour où quatre directions sont possibles : rebrousser chemin, aller devant soi, tourner à droite ou à gauche, que dois-je faire. Je médite je médite…

(les oiseaux du coin répondent)

de 1’12 à 1’18, au loin un Pouillot véloce, et plus près, probablement un Accenteur mouchet ?

l’oiseau me renseigne, il dit « choisit donc ici ! », « Mais, soit plus clair, où est donc cet ici ? »

entre 1’38 et 1’46, le Pouillot véloce s’est rapproché et répète sa mélodie…

Ah ! On insiste ! Je ne sais que choisir… Le soleil est encore haut, mon chemin peut encore se parcourir avant la nuit, pendant un certain temps, je peux z’y voir. À moins qu’une averse s’en vienne ? Tiens ! des papiers par terre…

(ajouts du 5 mai à 14h39)
Ce sont des gribouillis d’enfant, d’une petite, sûrement, elle y a inscrit son nom, c’était quoi déjà… Je les ai enterrés là où je les ai trouvés.

—> à relier avec parcours du 5 mai

Sonagrammes audiométriques :