(texte manuscrit – 15 mai 2019 à 16h20)

—> 1. « İl », livre 4, vers 137.
—> un orateur lyrique s’épanche sur ce qui est en train d’arriver et s’étonne de la provenance d’une lucidité venue d’un être peu enclin à de telles clairvoyances. Il confirme que la plupart ne sont pas prêts à entendre ces propos rendus douteux, à cause d’une méfiance quand il s’agit de changer les habitudes et les manières de vivre… parlerait-on de la chose ?

J’ai vu craquer comme une illusion magique toutes nos certitudes s’ébranlaient soudain au bord du gouffre d’un vacillement fugitif, mais vain, rouler comme un édifice dynamité par l’élan désabusé d’une idée nouvelle, émise par hasard, le temps d’une variation, le temps d’un ébranlement, d’une tergiversation, un affrontement, une contradiction, la rumeur hautaine et vivent d’une érudition, celle d’un niait, le plus con d’entre nous ; avoir un éclair de lucidité lui a fait voir tout un pan d’une réalité encore inconnue. Il y a pavé comme à son accoutumé, des mots tragiques, des maux sans musique et pénibles. Une drôle d’inspiration l’a traversée et elle ne sait pas retourner pour le voir bouche bée, déblatérer au-delà de ses niaiseries habituelles, la version simplette d’une théorie à explorer. Aucun savant auparavant n’avait osé un pareil racontement, l’étonnement était d’autant plus grand. Le choc des cultures, des savoirs, devenait branlant, on avait épousseté une incertitude que l’on croyait avoir prouvée par les faits, par l’observation, par la démonstration. Voilà qu’un imbécile vient écorcher tout cela, le mythe et tous ces tralalas. On appela les plus fameux orateurs sur la question, qu’ils nous disent quelle est la bonne version, celle de ce sot, celle des hautes éruditions, dans les livres fabuleux, de la science, de la religion, de l’art du moment, le rêve le plus merveilleux, pour que l’on médise du sot, le remettre à sa place, pourquoi a-t-il eu cette élocution si claire, sans l’ombre d’un doute, sa voix fut mémorisée dans les machines appropriées, sans aucune perversion, avec innocence sûrement, une grâce très vite considérée divine par les sommités des certitudes et des religiosités, ces iconoclastes imbus d’une vanité, celle de leur caste, de leur clan, de l’espèce et du sang. Elle l’aurait transpercé d’une flèche limpide et sans fard, sans art autre que le sien.
Mais pourquoi eut-il l’idée d’écrire toutes ces pages, fallait-il une souvenance plus dure plus profonde, noircir autant de papiers d’une noire écriture, la couleur ou plutôt la nuance offerte au racisme d’une pègre blanche. En effet, que diable ferait une écriture claire sur un papier blanc, sinon d’en devenir illisible ; le contraste n’a rien d’étonnant, il est prévisible, il est à la mesure d’un souhait, une facilité pour la lecture, un fait, une réalité, une commodité. N’en avez-vous pas assez de déblatérer vos « belles » paroles, où la rime prétend vous rendre intéressant ; vous écrivez pour les sots et vous restez ce sot que vous étiez jadis, rien n’a changé, on va vous enterrer vous et vos vilains mots. Vous avez raconté trop de vérité en une seule fois, c’en est devenu insupportable. Nous ne désirons pas remettre en doute nos prétentions, la terre et notre territoire où nous sommes les maîtres, même si vous ne souscrivez pas à cette affirmation. Mais vous êtes considéré comme idiot, la pilule passera comme il faut, nous n’attendons rien de plus de vous !